La Federation of Parastatal Bodies and Other Unions (FPBOU) fait état de ses inquiétudes concernant la flambée des prix des produits de première nécessité. Selon son constat, « le coût de la vie pour la classe moyenne et les plus démunis ne cesse d’augmenter de manière significative depuis ces derniers temps. »
Il cite ainsi l’exemple des faratas vendus empaquetés dans les supermarchés. « Un sachet de six faratas est passé de Rs 90 à Rs 145, alors que le prix de la farine est subventionné par l’État. Le prix du jus Ceres a presque doublé, alors qu’une boîte de conserve de 425g de la marque Glenrick est passée de Rs 50 à plus de Rs 100 », dénonce cette fédération syndicale.
Cette hausse s’étend aussi aux légumes, aux médicaments et aux services de santé, dit-il, « rendant la vie difficile pour les plus démunis et la classe moyenne ». Ainsi, alors que plusieurs mois se sont écoulés depuis le passage du cyclone Belal, « les prix des légumes continuent de prendre l’ascenseur ». La FPBOU cite les prix de l’aubergine, de la carotte et du lalo, « vendus entre Rs 70 et Rs 120 au marché de Quatre-Bornes ».
« Même constat concernant les médicaments en pharmacie, et que les Mauriciens sont poussés à acheter car indisponibles dans les hôpitaux », estime Deepak Benydin, président de la FPBOU. « Cette situation est très difficile pour les pauvres et les gens de la classe moyenne, car ils sont obligés d’acheter ces médicaments. C’est pourquoi nous avons demandé au gouvernement d’octroyer des licences à différents fournisseurs pour importer des médicaments de substitution (génériques, Ndlr) et permettre une baisse des prix », ajoute-t-il.
Le syndicaliste indique que cette hausse des dépenses des ménages a été confirmée par le dernier Household Budget Survey 2023. Il écrit ainsi dans un rapport à ce propos : « The long awaited Household Budget Survey 2023 of Statistics Mauritius is now published which covers the period from January to December 2023. It covers 7 000 private Households. What we noted: 1. The average monthly expenditure on Health rose by 81% from Rs 1,090 to Rs 2,050; 2. Transport rose by 56.7% from Rs 4,230 to Rs 6,630; 3. Food and non-alcoholic beverages rose by 46.4% from Rs 7,160 to Rs 10,480; 4. Only Education Services felt by 6.9% from Rs 1,440 to Rs 1,340, mainly due to a fall in University fees. The average monthly household disposable income in 2017 was Rs36,803. In 2023 it was Rs 56,600, showing an increase of 51.1%. The median monthly household income was Rs 45,000 in 2023, indicating that 50% of household derived income less than Rs 45,000 and the other 50% had an income greater that Rs 45,000. »
Pour faire simple, le syndicaliste est d’avis que le salaire minimum garanti, actuellement de Rs 18 500, est loin d’être suffisant afin qu’un salarié puisse vivre décemment. Ainsi, au vu du coût de la vie, « le salaire idéal aurait dû être de plus de Rs 22 500 », préconise-t-il.
Il ajoute que l’économie mauricienne est « florissante », affirmant notamment que la Mauritius Revenue Authority (MRA) a collecté Rs 137 milliards fin juin, contre Rs 112,2 milliards pour la période correspondante de l’année précédente, ainsi que les réserves de la Banque de Maurice étaient évaluées à Rs 293 millions en avril 2023, pour Rs 338 milliards actuellement.
« Plusieurs secteurs (tourisme, construction, industrie sucrière, etc.) connaissent une croissance. Il nous faut donc revoir le salaire minimum pour que les jeunes ne quittent plus le pays pour aller travailler à l’étranger. C’est ce qui est arrivé au Venezuela », dit-il, ajoutant que « beaucoup de jeunes sont partis à l’étranger pour gagner un meilleur salaire, ce qui a appauvri le pays. » Il met de l’avant aussi le cas de la Malaisie, où l’on assiste à un exode des jeunes vers Singapour. « Il ne faut pas qu’un tel scénario arrive à Maurice, car notre population est déjà vieillissante », met en garde Deepak Benydin.