Pas de Mondiaux de futsal pour les footballeurs sourds muets de moins de 21 ans qui s’étaient pourtant entraînés d’arrache-pied pour représenter le pays à cet évènement prévu du 1er au 10 juin à Astana, Kazakhstan. Après plus d’un an d’effort et de sacrifices, le rêve s’est anéanti mardi lorsque l’Aurally Handicapped Persons Sports Federation (AHPSF) a pris connaissance de la décision du ministère des Sports l’informant qu’il ne pouvait accéder à sa requête. Une réponse laconique et qui ne précise pas la raison, si ce n’est que la fédération pouvait contacter un haut cadre de ce ministère “for any additional information”
Les dirigeants de l’AHPSF avaient, lors d’une ultime tentative le 16 mai, tenu une conférence de presse, pour dénoncer les injustices subies par leurs athlètes.
Malheureusement, leur cri de cœur est tombé dans l’oreille d’un sourd, puisque le ministère des Sports a rejeté la demande déposée depuis avril sans pour autant donner la raison. Rs 1.7M étaient nécessaires pour financer la participation à ces Mondiaux de futsal et pourtant, la demande a été rejetée. En revanche, le complexe sportif de Côte d’Or a subi des pertes de plus de Rs 100M, sans pour autant que cela gêne le ministre Stephan Toussaint, car selon lui, la question ne se pose pas !
Dans le courriel qui a été adressé à la fédération, le ministère des Sports indique: “Please refer to your request to participate in the 2nd World Deaf Futsal Championship U21 in Astana, Kazakhstan. I am directed to inform you that your request to participate in the above-mentioned Championship cannot be acceeded to. » Il n’en fallait pas plus pour que la déception et le découragement ne gagnent tout le monde.
Lors de la conférence de presse du 16 mai d’ailleurs, les dirigeants de la fédération n’avaient pas manqué de déclarer que les sourds muets sont « les enfants pauvres du sport local ». Ils avaient aussi fait part de leur colère à l’effet que les autres sportifs ayant un handicap physique, mental ou visuel, bénéficient, eux, de plus d’attention de l’État, par le biais de nombreuses compétitions auxquelles ils participent tous les ans.
Pourquoi le ministère des Sports n’a-t-il pas estimé utile d’offrir la chance à ces footballeurs sachant qu’ils se sont entraînés très durs pour défendre au mieux les couleurs du pays à l’étranger ? Sait-on au moins que cette catégorie de handisportifs ne fait pas partie de de la famille des para-athlètes ? C’est dire qu’au ministère des Sports on peine toujours à faire la différence et à comprendre les spécificités du handisport.
