- L’UPSEE déplore l’inaction de la PSEA en vue de protéger les salariés vulnérables
L’année dernière, la Cour industrielle avait condamné le manager d’un collège des hautes Plaines-Wilhems à verser plus de Rs 100 000 comme indemnités dues à un membre de son personnel non enseignant. En dépit de cela, le manager a vu son permis renouvelé pour la nouvelle année scolaire. Une situation que dénonce l’Union of Private Secondary Employees Union (UPSEE), qui se demande s’il faut attendre des décès, comme dans le cas de Kevin Ramlall, pour réagir.
Ce collège, connu pour sa discipline très stricte, est aussi réputé pour ses relations industrielles tendues. D’ailleurs, il opère comme un électron libre dans ce secteur et la Private Secondary Education Authority (PSEA) semble impuissante. Arvind Bhojun, président de l’UPSEE, monte au créneau pour dénoncer les conditions de travail des membres du personnel non enseignant, souvent appelés à accomplir des tâches qui ne relèvent pas de leurs responsabilités. « La PSEA, en tant qu’autorité régulatrice, aurait dû intervenir pour rappeler le management à l’ordre, mais rien n’a été fait jusqu’ici. Cela fait deux ans que nous avons envoyé un dossier, photos à l’appui, mais il n’y a eu aucun suivi », affirme-t-il.
Par ailleurs, l’année dernière, la Cour industrielle avait rendu un jugement condamnant le manager du collège à verser plus de Rs 100 000, comme indemnités dues, après un renvoi au niveau du personnel. Cette somme représente un mois de préavis, le temps de service et le boni de fin d’année au pro rata, ainsi que le remboursement des Annual Leaves. « Du moment que la cour a condamné l’employeur, cela veut dire qu’il a été reconnu coupable. Mais que fait la PSEA en tant que régulateur dans ce cas ? Ne doit-elle pas prendre des sanctions ? » se demande Arvind Bhojun.
D’autant qu’avec les nouveaux règlements introduits à partir de cette année scolaire, les managers des collèges privés doivent renouveler leur licence chaque année. Force est de constater que le manager n’a pas été inquiété. Le président de l’UPSEE met en exergue : « Non seulement il continue d’opérer à son aise, mais il cumule même le poste de recteur, alors que les nouveaux règlements l’interdisent. Y a-t-il une politique de deux poids, deux mesures à la PSEA ? »
Le président de l’UPSEE lance ainsi un appel pour qu’on s’intéresse à la situation de ces travailleurs manuels qui évoluent dans des conditions difficiles. « Il n’y a même pas un Health and Safety Officer pour effectuer des Site Visits et voir si leur Scheme of Duty est respecté. » Il indique que l’année dernière, un autre travailleur manuel, en l’occurrence Kevin Ramlall, avait trouvé la mort à Flacq après une chute du toit du collège, où il effectuait des travaux de Waterproofing. « Là également, il n’y a pas eu de sanction jusqu’ici », a-t-il martelé.
Arvind Bhojun invite à un peu d’humanisme envers ces personnes qui font face à des pressions : « À quoi cela sert-il d’avoir des lois si elles ne sont pas respectées ? Quel est le rôle de l’autorité ? Il ne faut pas oublier que les collèges privés opèrent avec l’argent public. » Il souhaite qu’il ne faille pas attendre d’autres décès pour que la PSEA réagisse.
L’UPSEE conteste le MES
L’UPSEE envisage de se tourner vers la cour pour demander une Judicial Review concernant les règlements du Mauritius Examinations Syndicate (MES) pour la surveillance des examens. En effet, comme chaque année, l’organisme a fait appel aux enseignants pour agir comme Invigilators aux examens du National Certificate of Education (NCE), School Certificate (SC) et Higher School Certificate (HSC). Toutefois, d’après Arvind Bhojun, seuls les enseignants des collèges d’État sont éligibles à assumer les postes de Coordinator et Assistant Coordinator.
Ce qu’il considère comme une injustice. « Cela s’était déjà produit par le passé et on nous avait assuré qu’on allait rectifier le tir, mais force est de constater que tel n’a pas été le cas », dit-il. L’UPSEE demandera donc à la cour de trancher dans cette affaire, estimant qu’il s’agit là d’un cas flagrant de discrimination.
Recrues sous pression
Des recrues pour enseigner dans les écoles primaires du gouvernement sont en formation au Mauritius Institute of Education (MIE). Certaines se disent toutefois surmenées, car on y met les bouchées doubles pour compléter la formation dans les plus brefs délais. La raison étant qu’il y a un manque aigu d’instituteurs dans les écoles. D’autres recrues ne comprennent pas pourquoi elles se retrouvent en stage dans des établissements préscolaires, alors qu’elles sont censées travailler dans des écoles primaires.
La VVIP irrite la PSEA
Une VVIP, dont la famille est engagée dans l’éducation secondaire, provoque la colère au niveau de la direction de la PSEA. Cette dernière, dont le fils n’avait pas obtenu le feu vert de l’autorité pour travailler comme enseignant, a porté le dossier au plus haut niveau.
Le problème a été réglé en un simple appel téléphonique. Cela n’a toutefois pas plu au management. Du coup, le collège concerné est dans la ligne de mire et on laisse entendre que le couperet pourrait même tomber à tout moment.