Lundi dernier, dans la soirée, une sortie en mer au large de Poudre-d’Or a tourné au drame pour quatre policiers du Piton Detention Centre. Les constables Vimal Sunnassy (32 ans), Parkiyaven Moorghen (32 ans), Naseeruddin Mudhoo (40 ans) et Steeve Fortuno (34 ans) avaient décidé de se retrouver pour une partie de pêche après leur service. Ils ont embarqué sur une pirogue appartenant à Steeve Fortuno, qui servait également de skipper. L’embarcation a chaviré dans la Passe Saint-Géran, le lieu même du naufrage du Sir Gaëtan en 2020.
D’après Steeve Fortuno, tout a commencé lorsqu’une première vague a frappé la pirogue, projetant Parkiyaven Moorghen dans l’eau. Naseeruddin Mudhoo a immédiatement plongé pour tenter de le secourir. « Moorghen ti tom dan dilo. Mudhoo inn zete pou al sap li ! » a expliqué Fortuno. Tentant de les secourir, Steeve Fortuno et Vimal Sunnassy ont redirigé la pirogue vers eux, mais une deuxième vague a renversé le bateau.
Sauvetage et état des rescapés
La nuit étant tombée, il était difficile de localiser les disparus dans l’obscurité. Steeve Fortuno a décrit son désarroi : « Mo pa’nn trouv personn. Mo’nn kriye. Mo ti pe rod sap bann kamrad-la ». Peu après, il a entendu la voix de Naseeruddin Mudhoo, qui nageait vers lui, mais ce dernier n’avait pas retrouvé ni Parkiyaven Moorghen ni Vimal Sunnassy.
Les deux rescapés, Fortuno et Mudhoo, ont été secourus par la National Coast Guard (NCG) après qu’un pêcheur local a donné l’alerte en voyant leur bateau chavirer. Tous deux ont été conduits d’urgence à l’hôpital du Nord. Naseeruddin Mudhoo avait avalé beaucoup d’eau salée, nécessitant des soins pour extraire l’eau de son estomac. Steeve Fortuno était également en observation, mais son état était plus stable.
Les recherches pour retrouver Vimal Sunnassy et Parkiyaven Moorghen se sont poursuivies intensivement. La NCG a quadrillé la zone en mer entre Poudre-d’Or, Pointe-des-Lascars, et au-delà des récifs. Cependant, un anticyclone a compliqué les opérations, avec des vagues dépassant les deux mètres et des vents forts limitant les capacités de l’hélicoptère de la police à survoler la zone.
Les familles des disparus ont passé des moments d’angoisse à Poudre-d’Or, espérant des nouvelles positives. Parmen Sunnassy, l’oncle de Vimal, a exprimé son espoir, persistant malgré l’attente interminable. Du côté de la famille Moorghen, l’inquiétude était tout aussi palpable. « Nou atann gagn enn bon nouvel. Mo neve li kapav naze, me kan ena enn gro dilo ek kouran, li paret difisil pou ninport ki », a confié son oncle.
Les opérations de recherche ont été adaptées en fonction des conditions météorologiques difficiles. Des patrouilles aléatoires sont menées la nuit sur les plages, et plusieurs unités de police ainsi que des volontaires locaux participent aux recherches. Les efforts se poursuivent pour retrouver Vimal Sunnassy et Parkiyaven Moorghen, masi l’espoir de les retrouver vivants s’amenuisent avec le temps qui s’allonge.
Depuis vendredi, avec l’accalmie météorologique, la famille du constable Parkiyaven Moorghen, toujours introuvable, a loué une embarcation pour aider aux recherches et se rendre utile au lieu de vivre l’insoutenable angoisse de l’attente.
Des familles dévastées
« Que Parkiyaren soit mort ou vivant, nous devons être fixés. C’est pour cette raison que nous nous sommes joints à l’opération de recherche. Si jamais mon neveu a péri noyé, nous devons faire les rites funéraires pour lui », déclare l’oncle du disparu, Ramen Moorghen.
Pendant ce temps, les témoignages des rescapés sont analysés par les enquêteurs pour comprendre les circonstances exactes de ce drame en mer. Quoiqu’il en soit, les jours passent, l’espoir de retrouver les policiers disparus vivants diminue….