La Journée mondiale de l’Environnement, cette année, tire la sonnette d’alarme sur l’urgence qu’il y a à restaurer « nos terres si nous voulons nous assurer un avenir. » Comme le fait ressortir l’ancien directeur de la Commission Maurice Ile Durable, Sunil Dowarkasing, la dégradation des terres dans le monde est telle qu’il ne reste que 50 ans de terres arables dans le monde ! « 40% des terres dans le monde sont déjà dégradées ». Pour ce qui est de Maurice, il s’appuie sur le dernier rapport de la Banque mondiale de 2018 pour pousser ce cri d’alarme : « le pays dispose d’environ 36.9% de terres arables et 27% des terres sont en passe d’être dégradées ! Le coût de la dégradation des terres à Maurice est estimé à USD 16 M, soit 0.2% de notre PIB ».
Nicolas Zuel, détenteur d’un doctorat en Science de la Nature de l’Université de Zurich, rappelle pour sa part qu’aujourd’hui, des forêts originelles, il n’en reste que 2 % ! « C’est là que se trouve notre biodiversité endémique. Il y a besoin de restaurer ces écosystèmes forestiers car c’est ce qui maintient l’habitat, Sans habitat, il n’y aura pas d’espèces ». Le travail de restauration a permis de récupérer 5% de nos forêts originelles. Si on ne va jamais retrouver nos forêts telles qu’elles étaient à l’origine, l’important, dit le Conservation Manager d’Ebony Forest, est de parvenir à un écosystème forestier résistant et résilient au changement climatique et aux espèces exotiques. Il regrette que des couverts forestiers soient coupés ici et là pour des développements et exhorte à les protéger.
Sébastien Sauvage, CEO d’Eco-Sud, se désole qu’une grande majorité de terres mauriciennes « subissent une dégradation des sols à cause de l’agriculture intensive et l’usage de pesticides, l’urbanisation (Gated Communities), l’artificialisation des sols, la déforestation et l’accaparement des terres de l’État par des intérêts privés et autres pratiques douteuses ». Pourtant, souligne-t-il, la restauration des terres renforce la résilience face aux menaces du changement climatique telles les cyclones et l’élévation du niveau de la mer.
Nicolas Zuel (Ecologiste) : « De nos forêts originelles, il n’en reste que 2% ! »
La campagne de la Journée mondiale de l’Environnement est axée cette année sur la restauration des terres, la désertification et la résistance à la sècheresse avec le slogan : « Nos terres, notre avenir ». Quelle est la pertinence de ce thème pour Maurice ?
À Maurice, nous n’avons pas trop de problèmes avec la désertification. Mais, il y a beaucoup à faire au niveau de la restauration de nos terres. Beaucoup ne sont pas conscients, mais à l’origine, Maurice était recouvert de forêts. Aujourd’hui, de ces forêts originelles, il ne nous reste que 2 % !
La déforestation a eu lieu à cause des développements et pour l’industrie de la canne. Ces 2% de forêts originelles restantes sont celles qui abritent souvent la majorité de nos espèces endémiques. C’est là que se trouve notre biodiversité endémique. Il y a besoin de restaurer les forêts.
Nous avons environ 14% de forêts à Maurice qui ont été plantées ou qui ont poussé de manière envahissante. De ces 14%, 4-5% – en sus des 2% de forêts originelles – sont vraiment adaptées pour soutenir notre biodiversité endémique. La biodiversité, c’est la quantité d’organismes vivants, d’espèces, mais quand il y a des espèces exotiques (qui n’étaient pas là originellement), cela augmente notre biodiversité mais ces espèces exotiques ont un impact négatif.
C’est bien de dire que nous augmentons la biodiversité mais pour nous, souvent ces espèces exotiques ont un côté néfaste. Il est important de maintenir cette biodiversité endémique/indigène.
Le UN Environment Programme souligne que la restauration des terres est un pilier essentiel de la ‘Décennie des Nations unies pour la restauration des écosystèmes’ (2021-2030) – un appel au ralliement pour la protection et la renaissance des écosystèmes dans le monde entier, ce qui est essentiel pour atteindre les Objectifs de développement durable. Y a-t-il un programme de restauration des terres à Maurice ?
Heureusement, oui, car nous avons beaucoup perdu. Il y a plusieurs projets par le gouvernement, à travers nos parcs nationaux où il y a des restaurations. Mais, nous ne sommes pas en train de reconquérir des terrains en friche ou abandonnés. C’est davantage améliorer l’endémicité de ces forêts en enlevant les espèces exotiques dans les parcs nationaux.
Il y a aussi un travail qui est fait par le Forestry Service qui enlève les espèces exotiques pour replanter des plantes endémiques. Cela aide donc à la restauration. Il y a une autre partie du travail menée par les ONG et les compagnies privées comme Ebony Forest, la Vallée de Ferney, la Mauritian Wildlife Foundation. Il y a donc un travail qui se fait.
Nous pensons que depuis que nous avons entrepris la restauration, 5% de nos forêts originelles ont pu être restaurées. Nous ne retrouverons jamais ce que nous avions auparavant. Mais, l’important, c’est que nous arrivons à un écosystème forestier résistant et résilient au changement climatique et aux espèces exotiques. C’est le but.
À Ebony Forest, nous avons 50 hectares de forêts dont 33 ont été restaurées depuis 2006. Nous avons planté plus de 154 000 plantes de plus de 100 espèces différentes. Notre but, à terme, est de restaurer 50% d’Ebony Forest et nous travaillons aussi à Vallée de l’Est et aussi dans le Nord. Le but est de restaurer ces écosystèmes forestiers car c’est ce qui maintient l’habitat.
Sans habitat, il n’y aura pas d’espèces. Il y a aussi des écosystèmes herbiers qu’il est important de restaurer pour les espèces vivant dans le sol.
Quels sont pour vous les problèmes environnementaux les plus pressants pour notre pays ?
Nous avons toujours des couverts forestiers qui sont coupés ici et là pour des développements fonciers. Il faudrait les protéger. Deuxièmement, il y a les espèces exotiques et envahissantes qui se propagent. La cime des forêts est parfois un peu rose car envahie par La Liane Cerf, un envahissant qui grimpe sur nos arbres endémiques avant de les couvrir, les écraser et les tuer. C’est pourquoi parfois on nous demande comment les 2 % de forêts originelles en sont maintenant à 1,7%. C’est à cause des espèces exotiques.
Troisièmement, avec le changement climatique, les saisons changent. Il ne pleut pas au bon moment, des graines poussent, ensuite il y a une période de sècheresse… Nous n’avons pas eu le temps de quantifier l’impact de ce changement. Il faudra s’adapter à cette nouvelle réalité. C’est un grand défi qui se profile.
Pour moi, le déclin de la biodiversité et le changement climatique sont étroitement liés. Nous ne pouvons traiter l’un sans traiter l’autre.
Toute mauvaise gestion de l’environnement aura un impact sur les générations futures. La prise de conscience des jeunes et leur participation dans la protection et la restauration de l’environnement sont donc la clé. Comment mieux les impliquer ?
C’est effectivement important. À Ebony Forest, nous accueillons des jeunes et souvent les écoles nous demandent de venir à l’école pour expliquer. Or, quand un enfant regarde la photo d’une forêt sur Internet, cela ne le touche pas. Quand il est dans la forêt, il marche, il voit la boue, l’odeur qui s’y dégage, la bruine ; le chant des oiseaux ; tous les sens sont en éveil. Ils prennent alors mieux conscience.
Aujourd’hui, les jeunes sont plus conscients. Il y a un module dans leur programme scolaire dédié à ce thème. Ce qui est une très bonne chose. Il faut les mettre davantage en contact avec la nature pour aimer, comprendre et pour changer leur attitude. Nous leur expliquons ce que sont les plantes endémiques et exotiques, etc. Souvent, nous disons que nous protégeons ce que nous connaissons. Si nous ne voyons jamais la forêt…
D’autres questions sur lesquelles vous souhaiteriez-vous appesantir à l’occasion de la Journée de l’Environnement ?
La Journée de l’Environnement est un peu comme nous le disons pour la Journée de la Femme, cela devrait être tous les jours et non pas un jour spécifique. C’est tous les jours qu’on devrait penser à l’environnement. Ceux qui veulent aider à la protection peuvent le faire tous les jours.
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SUNIL DOWARKASING (consultant) : « 27% des terres de Maurice sont en passe d’être dégradées ! »
La campagne de la Journée mondiale de l’Environnement est axée cette année sur la restauration des terres, la désertification et la résistance à la sècheresse avec le slogan : « Nos terres, notre avenir ». Quelle est la pertinence de ce thème pour Maurice ?
C’est un thème qui s’est inspiré de l’Objectif 15 (Life on Land) des ODD (Objectifs de Développement Durable) qui demande aux pays de protéger, restaurer et promouvoir une utilisation durable de l’écosystème durable. L’ODD 15 demande aussi une gestion durable des forêts, d’arrêter et d’inverser le processus de dégradation des terres. L’ODD 15 a 9 sous-objectifs.
En 2015, la UN Convention to Combat Desertification a approuvé cette section 15 ainsi que le nouveau concept Land Degradation Neutrality (LDN). Maurice a rejoint le Global LDN. Dans le Voluntary National Report (VNR) que Maurice a soumis aux Nations unies, Maurice a indiqué qu’elle travaillera sur 4 ODD et pas le 15. Il y a un grand paradoxe entre signer le Global LDN Initiative et ce rapport excluant le SDG 15. D’après tous les rapports sur les ODD qui sortent chaque année, l’ODD 15 pour Maurice est dans la zone rouge. Maurice est décousue, perdue par rapport à ce qu’elle veut faire.
Le UN Environment Programme souligne que la restauration des terres est un pilier essentiel de la ‘Décennie des Nations unies pour la restauration des écosystèmes’ (2021-2030) – un appel au ralliement pour la protection et la renaissance des écosystèmes dans le monde entier, ce qui est essentiel pour atteindre les Objectifs de développement durable. Maurice est donc pour ainsi dire pas très impliquée à ce niveau ?
Oui. Actuellement, dans le monde, nous perdons 100 millions d’hectares de Healthy and Productive Land (deux fois la dimension de Groenland) qui se dégrade chaque année. Il y a plus de micro-organismes dans une poignée de sol sain que l’ensemble de la population humaine sur terre. C’est un écosystème très important donc qui nous aide à avoir de l’eau, des nutriments pour l’agriculture.
Or, la dégradation des terres dans le monde est telle qu’il ne reste que 50 ans de terre arable dans le monde ! 40% des terres dans le monde sont déjà dégradées. À Maurice, d’après le dernier rapport de la Banque mondiale en 2018, il y a environ 36.9% de terres arables. Dans les années 1960, Maurice a épousé la tendance mondiale de Green Revolution qui fait que nous avons intensifié l’utilisation des pesticides jusqu’à ce que le dernier rapport de la FAO cite Maurice comme premier utilisateur mondial de pesticides.
Il y a eu deux rapports en la matière pour Maurice : la Land Degradation Neutrality in Small Island Developing States par la FAO et en 2018 un rapport spécifique par la FAO sur Maurice. Ce rapport indique 5 Hotspots de terres dégradées à Maurice (le Nord, Port-Louis, la région du Morne, l’Est et le Sud-Est). D’après ce rapport, 27% des terres de Maurice sont en passe d’être dégradées, ce qui est alarmant. Voilà un peu la situation.
Quelles sont pour vous les solutions à cette situation ?
Ce rapport comprend déjà beaucoup de recommandations mais il passe inaperçu. Je crois que nous l’avons mis dans un tiroir. En revanche, il y a des études concrètes faites à l’Université de Maurice qui montrent que la côte Sud-Est est devenue une région contaminée suite au Wakashio.
Pas plus tard qu’une semaine, des habitants de Rivière-des-Créoles me faisaient part qu’ils ont essayé d’aller pêcher des crabes mais ont vu de l’huile sous les roches. Le coût de la dégradation des terres à Maurice est estimé à USD 16 millions, soit 0.2% de notre PIB.
La grosse majorité de la dégradation vient du déclin de nos écosystèmes. Nous avons déjà identifié les problèmes, il nous reste donc à restaurer nos écosystèmes et la restauration passe par la forestation etc.
Je ne suis pas là pour critiquer mais malheureusement, à ce jour, rien de concret n’est fait. On a un National Development Stategic Plan financé par la Banque mondiale que le Deputy Prime Minister Obeegadoo vient de remettre à jour. Si nous avions suivi ce plan, nous n’en serions pas là. On y montre clairement ce qu’il faut développer et pas, ce qu’il faut préserver. Sur papier nous avons tout mais dans la pratique c’est zéro.
Quels sont pour vous les problèmes environnementaux les plus pressants pour notre pays ?
Nous sommes déjà dans une phase de crise climatique. Tous les problèmes environnementaux y sont liés : inondations, érosion de terres arables qui finissent dans la mer; nos lagons et poissons sont à leur tour affectés. Il y a aussi la perte de la biodiversité. Sur 174 espèces endémiques, 154 sont menacées. Troisièmement, nous perdons nos coraux. Quatrièmement, la dégradation de nos terres.
Toute mauvaise gestion de l’environnement aura un impact sur les générations futures. La prise de conscience des jeunes et leur participation dans la protection et la restauration de l’environnement sont donc la clé…
La Commission Maurice Ile Durable avait commencé en 2014 le MID (Maurice Ile Durable) Club dans les écoles. En tant que directeur, j’allais présenter le projet dans les écoles. Nous faisions prendre conscience aux jeunes les enjeux de notre environnement. Nous avions même aménagé un jardin endémique à Plaine-Magnien. Nous avions discuté avec la Tertiary Education Commission et avec le Bureau de l’ONU pour le développement durable, nous avions convenu d’avoir un Compulsory Module sur le développement durable pour tous les cours universitaires. L’ONU avait déjà préparé le module et allait former des Mauriciens. Tout cela est tombé à l’eau. Il faut éduquer les jeunes.
Pour conclure ?
Sur papier, à Maurice, aujourd’hui, nous avons les meilleurs plans et programmes mais dans la pratique, c’est zéro. C’est notre plus grande faiblesse, ce fossé entre ce qu’il y a sur papier et la pratique. L’Environnement doit être au-delà de la politique. Si un gouvernement a commencé un projet, il faut une continuité à chaque changement de gouvernement. Nous faisons deux pas en avant et trois pas en arrière.
SEBASTIEN SAUVAGE (Eco-Sud) : « Nous sommes cette nature qui se meurt »
La campagne de la Journée mondiale de l’Environnement est axée cette année sur la restauration des terres, la désertification et la résistance à la sècheresse avec le slogan : « Nos terres, notre avenir ». Quelle est la pertinence de ce thème pour Maurice ?
Cette thématique est malheureusement cruciale ici aussi. Nos compatriotes ressentent et expérimentent de plus en plus la vulnérabilité de leur île, engendrée par une exploitation excessive des ressources et un manque flagrant de volonté politique pour préserver notre environnement.
Une grande majorité des terres mauriciennes subissent une dégradation des sols à cause de l’agriculture intensive et l’usage de pesticides, l’urbanisation Gated , l’artificialisation des sols, la déforestation et l’accaparement des terres de l’État par des intérêts privés et autres pratiques douteuses.
Protéger et restaurer nos écosystèmes et nos terres, tout en favorisant des pratiques agricoles durables, améliore la sécurité et la souveraineté alimentaires, avec un impact positif direct sur la santé des Mauriciens. Cela contribue également à soutenir la biodiversité de notre pays.
De plus, en tant qu’île vulnérable aux effets du changement climatique, notamment l’élévation du niveau de la mer et les cyclones, la restauration des terres renforce la résilience face à ces menaces. Les inondations de plus en plus fréquentes sont un exemple tangible de l’impact de la dégradation de nos terres ressenti par tous.
Le UN Environment Programme souligne que la restauration des terres est un pilier essentiel de la ‘Décennie des Nations unies pour la restauration des écosystèmes‘ (2021-2030) – un appel au ralliement pour la protection et la renaissance des écosystèmes dans le monde entier, ce qui est essentiel pour atteindre les Objectifs de développement durable. Y a-t-il un programme de restauration des terres à Maurice ?
Il y a différents acteurs qui contribuent à la restauration des terres. Mais avons-nous une réelle compréhension du niveau de dégradation de nos terres ? La vitesse d’artificialisation des sols à Maurice est un indicateur préoccupant de la dégradation des terres.
Entre 2002 et 2022, le pourcentage de terres artificialisées est passé de 6,5 % à 10 %, représentant une augmentation moyenne annuelle de 0,175 %. À cette vitesse, environ 3 552 500 m² de terres sont artificialisés chaque année. Si cette tendance se maintient, il faudrait environ 229 ans pour que 50 % des sols de l’île soient artificialisés et 514 ans pour que toute la superficie de l’île soit artificialisée.
En termes de générations humaines, cela signifie qu’environ huit générations verront le jour avant que la moitié des terres de Maurice ne soit artificialisée, et 19 générations avant que la totalité des terres ne le soit. Cette estimation pourrait être encore plus rapide car je parle là de la totalité de la superficie de Maurice.
Or, certaines régions pourraient être inconstructibles telles les rivières et les montagnes. Cette rapide transformation des terres agricoles et forestières en zones urbaines met en évidence l’impact significatif de l’urbanisation sur l’environnement de l’île. La perte de terres fertiles, la diminution de la couverture forestière, et les effets négatifs sur la biodiversité sont autant de conséquences de cette artificialisation.
Ces chiffres soulignent l’urgence de mettre en place des mesures de gestion totalement différentes de ce qui est réalisé actuellement pour préserver les écosystèmes et les services qu’ils fournissent, afin d’assurer un avenir aux Mauriciens !
Quels sont pour vous les problèmes environnementaux les plus pressants pour notre pays ?
Les problèmes environnementaux majeurs à Maurice incluent donc forcément l’artificialisation de nos terres ! Mais aussi des pratiques agricoles non durables, entraînant une perte de fertilité des sols, des impacts sur la santé des Mauriciens et de nos lagons ; le massacre organisé des écosystèmes et de la biodiversité de l’île ; la déforestation et les espèces invasives.
En outre, le changement climatique exacerbe les sécheresses, les inondations et l’érosion côtière, menaçant les infrastructures et les communautés côtières. La gestion inefficace des déchets et la surexploitation des ressources marines aggravent la situation.
Toute mauvaise gestion de l’environnement aura un impact sur les générations futures. La prise de conscience des jeunes et leur participation dans la protection et la restauration de l’environnement est donc clé. Comment mieux les impliquer ?
Des mesures doivent être prises au niveau national. Le système éducatif doit intégrer de manière holistique l’éducation environnementale dans les programmes scolaires. Il ne s’agit pas seulement de parler de recyclage, mais de former les jeunes à poser des questions fondamentales sur les causes profondes des problèmes environnementaux. Cela inclut une compréhension critique de notre système socio-économique, des modes de consommation et de production, et de notre rapport à la nature.
Les politiciens doivent donner l’exemple en arrêtant de voir la nature juste comme une ressource à exploiter ! En outre, il est crucial de créer des espaces où les jeunes peuvent exprimer leurs idées et participer activement à la prise de décision. Des plateformes de consultation peuvent être mises en place pour permettre aux jeunes de contribuer à l’élaboration des politiques environnementales.
Quels sont les progrès que vous notez en matière environnementale dans notre pays ?
Des progrès… certes, il y en a. Cependant, je remarque surtout que les Mauriciens sont de plus en plus lassés de constater des actes non respectueux de la nature. Qu’il s’agisse des actions de leurs propres concitoyens ou, plus encore, du manque total d’ambition de nos politiciens et des manigances qui continuent d’affecter l’environnement et les espaces naturels de notre île.
D’autres questions sur lesquelles vous souhaiteriez vous appesantir à l’occasion de la Journée de l’Environnement ?
Il faut rappeler que nous sommes cette nature qui se meurt ! Les scientifiques tirent la sonnette d’alarme sur la menace de la sixième extinction des espèces. Ces crises environnementales aggravent également la situation de nos compatriotes les plus vulnérables. Il est crucial de changer de paradigme quant à notre relation à la nature. Nous pourrions tous plaider pour que les Droits de la Nature soient inscrits dans notre constitution. Reconnaître légalement la nature comme un sujet de droit permettrait de protéger nos écosystèmes et notre population.