Les Mauriciens s’attendaient à une baisse des prix des médicaments, mais aussi de l’essence et du diesel, à un contrôle plus rigoureux des prix des articles de consommation courante, à une vraie politique de contrôle de l’inflation et à une augmentation de leur pouvoir d’achat. Mais ils sont « restés sur leur faim, et la déception est grande ». C’est en tout cas ce que fait ressortir le député du MMM Franco Quirin. Pour lui, « les Mauriciens ont déjà fait part de leurs sentiments sur les réseaux sociaux, ce qui a permis de prendre la mesure de la déception générale ».
« Si on enlève les quelques mesures sociales annoncées par le ministre des Finances, qui sont en réalité des promesses faites à celles et ceux qui vont bientôt voter lors des prochaines élections générales, ce 5e budget du ministre Padayachy est vide dans le fond comme dans la forme. Mais attention : le ministre des Finances donne de la main droite ce qu’il a déjà pris de la main gauche, et même plus », dénonce-t-il.
Le député de l’opposition poursuit : « Ne dit-on pas que la vérité se trouve dans les chiffres ? L’argent que distribuera ce gouvernement à des fins électoralistes et dans l’espoir de renverser la vapeur, le ministre des Finances l’a déjà puisé des poches des Mauriciens. »
Il devait citer en exemple les Rs 10 milliards et plus de revenus sur la TVA, plus de Rs 30 milliards de recettes fiscales, Rs 112 milliards de taxes indirectes à la consommation et Rs 60 milliards d’imports directs venant, dit-il, des entreprises et des contribuables. « Soit plus de Rs 200 milliards de revenus en termes de taxes. On appelle cela “donn enn dizef pou pran 2 bef ek so zenis”. C’est cela la réalité de ce présent budget, que ce gouvernement s’acharne à présenter comme un budget social », reprend le député.
« Ce budget est fait pour berner la population. Il ne répond en vérité à aucune question de fond. C’est à se demander si nous ne devons pas être davantage plus inquiets sur ce que nous réserve l’avenir. Notamment quant à savoir si notre économie est véritablement résiliente, comme veut le faire croire le ministre des Finances », dit-il.
Parlant de l’organisation des courses hippiques, le député du MMM devait souligner que celles-ci sont contrôlées par une mafia. « Au lieu d’être combattue, cette même mafia s’est installée durablement au Champ-de-Mars, et ce, dans chaque phase de l’organisation des courses. De l’importation de chevaux jusqu’au betting, en passant par l’embauche des entraîneurs, les choix des jockeys et apprentis mauriciens, la finalisation du programme officiel, la côte des partants ou encore les enquêtes, et même l’issue des enquêtes. Tout ce que Jean Michel Lee Shim s’est aventuré à raconter sur les ondes des radios ou dans la presse ces dernières semaines n’est que du pipeau destiné à noyer le poisson et à détourner notre attention sur les problèmes et enjeux auxquels fait face l’industrie des courses », poursuit-il.
« Cette industrie a d’énormes potentiels. La chute vertigineuse des taxes générées par le betting, comme indiquée par le ministre des Finances lui-même dans une récente réponse à une question parlementaire, nous fait comprendre que l’industrie hippique a, en deux ans, perdu tout son potentiel. Elle est aujourd’hui moribonde », dénonce-t-il.