Le procès de Bernard Maigrot pour le meurtre de Vanessa Lagesse reprend aujourd’hui. Me Gavin Glover, Senior Counsel, qui défend Bernard Maigrot, avait indiqué lors de la séance de samedi qu’il comptait soulever un nouveau point de droit en Chambre avec le juge Lutchmyparsad Aujayeb, après le passage de six policiers à la barre des témoins ce jour-là. La Cour continuera l’audition du témoignage du professeur Christian Doutremepuich, qui avait effectué une analyse ADN dans le cadre de cette enquête. Ce témoin avait expliqué que l’ADN de Bernard Maigrot a été retrouvé sur deux draps avec de nombreuses traces de sang de Vanessa Lagesse.
Les policiers, qui ont été appelés à la barre des témoins samedi, sont revenus sur la chronologie de cette affaire alors que la police avait décidé de rouvrir cette enquête en 2011. Cela après que le Directeur des Poursuites Publiques de l’époque, Gérard Angoh, avait mis fin aux poursuites en 2008.
Le surintendant de police Sébastien Joseph, affecté au Central CID, a ainsi donné lecture d’une des dépositions de Bernard Maigrot, consignée le 25 mai 2011, dans les locaux du CCID, en présence de ses avocats, dont Mes Ivan Collendavelloo et Gavin Glover.
La police avait expliqué au prévenu qu’il y avait de nouvelles preuves scientifiques contre lui, mais il avait expliqué qu’il devait prendre connaissance de ces preuves en présence de ses hommes de loi avant de décider de la marche à suivre. Il avait aussi expliqué qu’il n’avait rien à ajouter, et avait refusé de répondre à d’autres questions.
Le 18 mai 2012, une accusation d’homicide avait été relogée contre Bernard Maigrot en Cour d’Assises. Le juge Benjamin Marie Joseph avait décidé en 2021 suite à une motion de la défense que la poursuite ne pouvait se référer à ces nouvelles preuves scientifiques émanant de France vu que l’accusé n’avait pas été confronté avec elles durant l’enquête policière. De ce fait, il ne pourrait bénéficier d’un procès équitable en conséquence. Le DPP avait alors logé une seconde Discontinuation of Proceedings.
La police avait alors décidé de rouvrir cette affaire, en s’assurant cette fois-ci que l’accusé était bien informé de nouvelles preuves scientifiques contre lui. L’inspecteur Ramkhelawon du Central CID, a ainsi déclaré à la barre des témoins que le 9 février 2022, dans l’enceinte de la Cour suprême, il avait remis à Bernard Maigrot, en présence de Me Glover, une convocation rédigée et signée de Hemant Jangi, alors le chef du Central CID, pour venir consigner une déposition formelle.
D’autres policiers, alors en poste au Central CID, ont également font ressortir à la barre des témoins qu’ils avaient par la suite essayé de remettre d’autres convocations à Bernard Maigrot, courant février 2022, à sa résidence à Cap-Malheureux, et cela a deux reprises. Mais devant le refus de ce dernier d’accepter ces convocations, les policiers les avaient remis aux études de Mes Glover et Collendavelloo.
Après le passage des policiers à la barre des témoins, Me Glover a indiqué au juge Lutchmyparsad Aujayeb, qui préside le procès, qu’il comptait soulever un nouveau point de droit en Chambre lors de la séance prévue ce matin, quoiqu’il n’ait pas encore divulgué la teneur de ce point de droit.
L’homme de loi compte aussi appeler des enquêteurs à la barre des témoins par rapport aux empreintes digitales et aux empreintes de traces de pas relevés dans le bungalow de Vanessa Lagesse suivant le meurtre.
La déposition du Pr Doutremepuich continuera ce lundi. Le juge Aujayeb avait en effet retenu, vendredi, que son témoignage est admissible devant les jurés. Le scientifique avait alors expliqué que l’ADN de Bernard Maigrot a été retrouvé sur deux draps qui contenaient de nombreuses traces de sang de Vanessa Lagesse, draps qui avaient été découverts au bungalow de cette dernière à Grand-Baie.
