Élections Législatives — Compte à rebours : Lake Ferblan de Ganoo avec ses amendes amendées

   « I will communicate in the near future », déclaration solennelle de Pravind Jugnauth alimentant les conjectures autour du jeudi 22 août comme le jour le plus rapproché pour le scrutin    Le ministre Toussaint, privé probablement des JO de Paris en dépit des chances potentielles de médailles pour Maurice vu la période électorale critique du 26 juillet au 11 août

Les Top Chefs de Lakwizinn du Prime Minister’s Office auront tout prévu dans le compte à rebours menant aux prochaines élections législatives. Sauf ce Lake Ferblan royal sous la république signé du ministre des Transports terrestres, Alan Ganoo, avec cette série d’amendes amendées sous la Road Traffic Act. Aux dires des privilégiés qui ont accès aux couloirs du Treasury Building, en fin de semaine, des membres de l’état-major politique du Premier ministre, Pravind Jugnauth, ont dû se transformer non pas en political fire fighters, mais en spécialistes de déminage pour désamorcer cette bombe à retardement posée par les services sous le contrôle du ministre Ganoo, notamment la National Land Transport Authority (NLTA), avec cette série de révisions à la hausse de l’ordre de 500% d’une quarantaine d’amendes pour des délits au Code de la Route. L’enjeu électoral est d’envergure avec les quelque 680 000 véhicules enregistrés auprès le la NLTA, et cette décision d’un trait de plume des autorités compétentes, intéressant, pour ne pas dire affectant six électeurs potentiels sur dix.

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Le scénario échafaudé par l’Hôtel du Gouvernement pour la conclusion des débats sur le 5e et ultime budget du ministre des Finances, Renganaden Padayachy, devait se résumer à un plain sailing jusqu’à la prochaine dissolution de l’Assemblée nationale pour enclencher les grandes manoeuvres de ce three-in-row présumé, soit Pravind Jugnauth 3.0., au prochain scrutin. D’ailleurs, c’est avec assurance que ce dernier a répondu au député du MMM Rajesh Bhagwan lors du Committee of Supply des dotations budgétaires de la Commission électorale au sujet de la date des prochaines échéances générales, dont celles de la dissolution du Parlement, du Nomination Day et du Polling Day.

« I will communicate in the near future », a déclaré le Leader of the House, ouvrant la porte à des spéculations. L’une des dates les plus raprochées évoquées avec persistance est le jeudi 22 août, intervenant une semaine après l’entrée en vigueur des nouveaux registres de plus d’un million d’inscrits pour la première fois. Une telle échéance électorale présuppose la publication des Writs of Election au plus tard le lundi 22 juillet pour le dépôt des candidatures fixé à un minimum de 15 jours après.

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Un autre élement mis en avant dans le camp de ceux qui misent sur ce qui semble des snap elections au mois d’août est le fait que le Finance Bill, l’une des dernières initiatives au titre du Government Business, est annoncé au plus tard à la mi-juillet. Mais depuis la fin de la semaine écoulée, la préoccupation au sein de Lakwizinn du PMO a été réajustée par la montée de la pression de la rue contre les amendes amendées, pénalisant les usagers de la route et devant être pilotées par le ministre Alan Ganoo au Parlement mardi.

« Tou sa allowances inn done dan bidze, mem avan ek apre, zordi Ganoo ek so NLTA pe fer nou al fini sa manda-la avek laman Rs 25 000 », faisaient comprendre en privé des ministres déboussolés par le tollé général soulevé par des amendes en hausse de l’ordre de 500% sous la Road Traffic Act. Le sentiment de malaise s’accentue avec la partie de pa mwa li sa et des fonctionnaires ou autres préposés de la NLTA pointés du doigt pour n’avoir pas averti la Political Head du ministère du danger qui le guettait avec la présentation du Road Traffic (Amendment) Bill (No VII of 2024)

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D’ailleurs, c’était le principal dossier à l’agenda des délibérations du conseil des ministres de vendredi avec le ministre Ganoo se ravisant, même s’il croit pouvoir se justifier en avançant que « ces amendements (à la Road Trafic Act) à l’Assemblée nationale, mardi, visent avant tout à responsabiliser les automobilistes et à réduire, par la même occasion, le nombre de victimes sur la route. Il ne s’agit pas de remplir les caisses de l’État. »

Insécurité grandissante

Dans la conjoncture, le face saving device adopté, soit de réduire l’amende pour les plaques d’immatriculation de Rs 25 000 à Rs 5 000, alors qu’auparavant elle était de Rs 1 000. La question qui se pose est de savoir si cette mesure aura éliminé Lake Ferblan Ganoo jusqu’aux prochaines élections. Toutefois, le fait brutal demeure qu’une quarantaine d’amendes sous le Code de la Route accuseront une hausse de 500% après l’adoption des amendements à la Road Traffic Act mardi.

Indépendamment des risques d’un accroissement de la tendance de l’enveloppe pour éviter la contravention à un taux si élevé, dorévanant, le minimum des amendes passera de Rs 1 000 à Rs 5 000, soit :

l de Rs 1 000 à Rs 5 000 faute du casque de protection à motocyclette ou autocycle, comme prescrit dans la loi

l de Rs 1 000 à Rs 5 000 faute de vêtements lumineux assurant une visibilité à moto

l de Rs 1 000 à Rs 5 000 pour l’absence de vignette d’assurance de moto apposée selon les dispositions de la Road Traffic Act

l de Rs 1 000 à Rs 5 000 pour le délit de l’autocycle ou de la motocyclette sans rétroviseur

l de Rs 1 000 à Rs 5 000 pour pot d’échappement pas en bon état

l de Rs 1000 à Rs 5 000 pour dépassement d’un autre véhicule arrêté avant un passage pour piétons

l de Rs 1 000 à Rs 5 000 faute de port de la ceinture de sécurité dans un véhicule à moteur.

Par ailleurs, avec la décision de ramener de Rs 25 000 à Rs 5 000, contre Rs 1 000 à ce jour, pour le délit de manipulation des plaques minéralogiques, soit la seule concession accordée par le ministre Ganoo, les autres contraventions liées à la plaque d’immatriculation sont sanctionnées avec une hausse de l’ordre de 500%, dont, entre autres :

l délit d’apposition de la plaque d’immatriculation du véhicule

l absence de la plaque d’immatriculation conformément aux dispositions de la loi

l plaque d’immatriculation avec des lettres difficilement lisibles.

Le ministre n’a pas fait dans la dentelle pour souligner que les motocyclistes sont les plus visés par cette nouvelle offensive des autorités dans une tentative d’atténuer l’insécurité grandissante sur les routes, et cela compte compte tenu des 32 victimes à moto depuis le début de cette année. « Sept infractions parmi les nouveaux délits inclus dans la liste concernent les motocyclettes et les mobylettes », devait-il faire ressortir en prévision de la séance des travaux parlementaires de mardi.

Alan Ganoo mettra aussi en garde les contrevenants au Code de la Route. « Une hausse des amendes pour différentes infractions est également prévue, ainsi que le risque de la suspension du permis de conduire sous le Cumulative Road Traffc System », dit-il en attendant de plus amples détails lors des débats sur le texte de loi mardi.

Dissolution
derrière la porte

Par ailleurs, l’examen en comité des dotations budgétaires de l’ordre de Rs 585 millions de l’Electoral Commission aura permis de lever un bout de voile sur cette échéance qui intéresse plus d’un. Mais le suspense est toujours de mise avec le Premier ministre gardant jalousement ses prérogatives sous la Constitution quant à la date des prochaines élections législatives. Dans les Rs 585 millions des Budget Estimates, Rs 16 millions sont réservées pour la tenue de l’élection partielle avortée dans la circonscription de Montagne-Blanche/Grande-Rivière-Sud-Est (No 10) du 9 octobre.

Une partie de cette enveloppe de Rs 16 millions servira pour l’organisation du Nomination Day au No 10 du jeudi 11 juillet. Mais si le Polling Day du mercredi 9 octobre paraît illusoire à cette dernière date, la dissolution de l’Assemblée nationale aura déjà été effective. Même si certains prévoient que The First Session of the 8 th National Assembly pourrait être déjà en cours avec des élections supposément se déroulant le 22 août.

Le budget prévu pour ces prochaines législatives est de Rs 330 millions, avec le Premier ministre évitant de s’aventurer pour prendre position sur la question de savoir si le dépouillement des bulletins de vote se fera le même jour, soit à la clôture des bureaux de vote dans les 21 circonscriptions de la République. Répondant à une interpellation, mardi soir, de Nando Bodha, coleader de Linion Moris, à ce sujet, il dira : « This is a matter to be discussed with the Electoral Commissioner and ultimatey decision will be taken. »

À ce jour, la Commission électorale est dans l’attente de recevoir la délégation de l’Alliance Morisien, menée par le MSM, en vue de procéder à des échéances sur les différentes options pour le dépouillement et la proclamation des résultats de ces prochaines législatives. Sur la base du rapport du commissaire électoral, Irfan Rahman, l’Electoral Supervisory Commission décidera de la marche à suivre à ce chapitre. Mais à ce stade, les chances du same day counting se sont amenuisées de manière substantielle.

Toujours en ce qui concerne ces consultations populaires, il faudra repasser en juillet pour les débats sur le Political Financing Bill et l’amendement de la Constitution pour octroyer des pouvoirs complémentaires à l’Electoral Supervisory Commission et au commissaire électoral dans cette éventualité.

L’inscription de ces deux projets de loi à l’ordre du jour du Parlement et les débats sur le Finance Bill 2024, donnant force de loi aux mesures annoncées par le ministre des Finances dans le budget, devront confirmer que la dissolution est derrière la porte de l’hémicycle, avec les affaires du pays confiées qu’à un « caretaker government, serving only to maintain the status quo, rather than truly govern and propose new legislation. Unlike the government it is meant to temporarily replace, a caretaker government does not have a legitimate mandate. »

De ce fait, le mois de juillet aura un arrière-goût aigre-doux pour au moins un ministre. En temps normal, le ministre des Sports, Stephan Toussaint, aurait pu envisager un saut à Paris pour assister aux Jeux Olympiques 2024, d’autant que Maurice présente de potentielles chances de médailles à ce niveau de la compétition sur le plan mondial. Mais la période des JO-24, soit du 26 juillet au 11 août, fait que le ministre des Sports devra s’exercer sur le terrain politique, car tout semble indiquer que le pays serait déjà entré dans la phase active de la campagne…

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