Meurtre de Vanessa Lagesse : fin de l’audition des témoins dans le procès de Maigrot

L’audition des témoins a pris fin dans le procès de Bernard Maigrot aux Assises, hier. Dépendant des délibérations, le verdict pourrait être rendu dans le courant de la semaine.

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Le premier témoin à être appelé à la barre des témoins pour la séance d’hier a été le Dr Fareed Nundoo. Ce dernier a remis à la Cour un rapport émanant d’un Board médical composé de trois médecins. Ce Board s’était réuni sur ordre de la Cour, samedi, à l’hôpital du Nord pour déterminer si Isabelle Maigrot, l’épouse de Bernard Maigrot, est vraiment inapte à témoigner dans ce procès. Elle avait été convoquée comme témoin par la poursuite. Elle avait fait produire en Cour trois rapports médicaux, émanant d’un gériatre, d’un neurologue et d’un neuropsychologue, attestant qu’elle était dans l’incapacité à témoigner à la barre des témoins.

Le Dr Nundoo, délégué par le Board, a ainsi soumis le rapport de cette instance au juge Aujayeb, qui a annoncé qu’il admettait ce rapport. Le juge s’est ensuite assuré que les avocats de la poursuite et de la défense prennent connaissance du contenu de ce rapport, qui confirme effectivement qu’Isabelle Maigrot n’est pas en mesure de venir témoigner en Cour.

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Un Principal Court Officer de la Cour suprême, délégué par le Master & Registrar, a ensuite été appelé à la barre des témoins. Il était censé lire la partie du procès-verbal consacrée au témoignage de Mme Maigrot, alors que son époux avait été déféré par la Cour de district de Rivière-du-Rempart en Cour d’Assises une première fois en juin 2008. Le Principal Court Officer a expliqué que ce procès-verbal n’a pu être retracé dans les archives de la Cour suprême.

Un Court Officer de la Cour de district de Rivière-du-Rempart, Samraj Goundarry, a alors donné lecture de la déposition du surintendant Vidyadhur Feedee, décédé il y a quelque temps de cela. Le SP Feedee avait relevé les empreintes digitales dans le bungalow de Vanessa Lagesse. Sa déposition avait été consignée lors de la séance du 3 avril 2006 de l’enquête préliminaire tenue dans cette affaire devant la Cour de district de Rivière-du-Rempart.

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Ce dernier témoin a expliqué qu’il avait relevé diverses empreintes dans la maison de la victime en mars 2001, et les a comparées avec des empreintes soumises à la police par plusieurs personnes. Aucune des empreintes trouvées dans la maison ne correspond à celles de Bernard Maigrot ou des autres personnes qui avaient soumis leurs empreintes à la police.

À ce jour, ces empreintes demeurent non identifiées. L’enquêteur a aussi fait ressortir dans sa déposition que Thierry Lagesse, un cousin de Vanessa Lagesse, avait quant à lui refusé de soumettre ses empreintes à la police.
Le Court Officer a ensuite donné lecture de la déposition d’Isabelle Maigrot lors de cette enquête préliminaire.

Isabelle Maigrot a expliqué dans sa déposition qu’elle-même, son mari Bernard Maigrot, leur fils et leur fille, alors âgés de 14 et de 17 ans respectivement, Thierry Lagesse, ses trois filles, et une amie, Ingrid Espitalier-Noël, dînaient au restaurant Paparazzi à Grand-Baie, le soir du vendredi 9 mars 2001. Les Maigrot étaient arrivés au restaurant vers 20 h 15.

Elle avait alors parlé au téléphone à Martine Desmarais, qui habite à Péreybère. Celle-ci les avait invités à venir prendre un verre chez elle. Les Maigrot avaient accepté l’invitation mais pas les Lagesse, ni Ingrid Espitalier-Noël. Ils avaient quitté le restaurant à 22 h dans la BMW de Bernard Maigrot. Ils étaient arrivés chez les Desmarais à 22 h 15 et avaient quitté les lieux vers 00 h 45. Elle savait quelle heure il était, grâce au cadran sur le tableau de bord de la voiture.

Les Maigrot étaient rentrés chez eux vers 1 heure du matin et sont allés se coucher. Elle s’était réveillée vers 7 h, et maintient que son mari, qui dormait dans le même lit qu’elle, était restée ensemble tout le temps avec elle.
Elle a aussi expliqué dans quelles circonstances Bernard Maigrot avait été arrêté le 23 avril 2001. Selon elle dans sa déposition, quatre hommes en civil, munis de matraques, s’étaient présentés à la résidence des Maigrot à Cap-Malheureux. L’un d’entre eux s’était contenté de lui montrer son badge de police mais ces hommes n’ont pas autrement décliné leur identité. L’un d’entre eux avait même brandi sa matraque dans sa direction à un moment donné et ils avaient aussi projeté Bernard Maigrot par terre.

Ils avaient refusé sa requête de lui laisser le temps de prendre contact avec un avocat. Idem en ce qui concerne sa requête de laisser Bernard Maigrot s’habiller, malgré qu’il ne portait qu’un caleçon. Ils lui avaient dit qu’ils l’emmenaient à la CID de Grand-Baie.

Après avoir informé ses avocats, Mes de Spéville et Boccus, elle s’était rendue par la suite au poste de police de Grand-Baie où elle maintient qu’elle n’avait reçu aucune assistance.

Après la lecture de cette déposition, Me Gavin Glover, Senior Counsel, l’avocat du prévenu, a réitéré à la Cour qu’il n’avait plus de témoin à appeler, Bernard Maigrot ayant opté d’exercer son droit constitutionnel au silence.
Le juge a alors ordonné que l’affaire reprenne ce mardi, avec la soumission des hommes de loi devant le jury.

À savoir que les membres du Jury ont été confinés dans un hôtel depuis vendredi dernier.

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