Le tapis rouge avait été déroulé en faveur de ce monsieur proche du Chairman de cette société d’investissements cotée en bourse et créée en 1993. Il est Independent Director mais voulait passer directement au poste de Chief Executive Officer de la société en question, comme par magie et sans appel de candidatures. À défaut de tapis rouge, c’est finalement un carton rouge que l’ex-futur CEO s’est pris en pleine face.
En essayant de profiter de sa proximité avec le Chairman, mal lui en a pris, puisque ses frasques faisant fi des principes de bonne gouvernance ont été démasquées et publiées par Le-Mauricien en avril dernier et ces révélations ont explosé en interne. Vu que toute l’affaire a été exposée au grand jour, sa nomination, qui devait être effective à partir du 1 er juillet ; a finalement été avortée, et en catimini…
Sûr de lui, depuis fin mars le monsieur faisait pourtant déjà campagne pour se présenter comme un professionnel de calibre. Il avait même sollicité une agence de communication pour annoncer dans un communiqué – accompagné de sa photo, sa nomination au poste de CEO de cet organisme à partir du 1er juillet. Comment pensait-il réussir ce tour de force de passer d’Independent Director à CEO ? Où est passée la bonne gouvernance dans ce genre de nomination ? Pire, le monsieur est membre du Corporate Governance Committee de l’entreprise.
Et dans le communiqué publié fin mars, le monsieur a pris soin de s’autocongratuler avec des termes pompeux, vantant son « expérience exceptionnelle » dans le secteur financier, avec la bénédiction non-dissimulée du Chairman de la société d’investissement, qui flattait sans vergogne son poulain : « Il a démontré à travers son parcours, la fine connaissance de l’écosystème du secteur financier. »
Les employés et cadres de ladite société ne souhaitent pas trop ébruiter cette nomination avortée, par peur de représailles, mais la nomination du monsieur au poste de CEO a bel et bien été rangée au placard. Ses frasques à Maurice et en Afrique, pourtant connues de tous, ont soudainement refroidi le conseil d’administration, qui avait pourtant déjà annoncé sa prise de fonction.
À ce stade, la direction ne pipe mot sur cette sinistre affaire de nomination sans appel de candidature ni sur son Backpedalling de dernière minute, qui alimente les conversations dans les cocktails ; pourtant en mars dernier elle annonçait officiellement la nomination de cet Independent Director de la compagnie au poste de CEO.
Cette fois ; les observateurs et investisseurs attendent un semblant d’éclairage sur la suite des événements… Mais la roue tourne, et les vérités finissent toujours par sortir, surtout lorsque des entorses flagrantes sont faites à la bonne gouvernance.