La nouvelle a été annoncée mercredi par le directeur général de la MBC lors d’un briefing : le journaliste, réalisateur et Senior News Editor Ritvik Neerbun a été suspendu de ses fonctions. Cette décision a été prise en raison d’allégations de harcèlement au travail et de bullying faites par deux employées contre le Senior News Editor. D’après les témoins, c’est pratiquement sur un ton de triomphe que le DG de la MBC a annoncé la suspension de Ritvik Neerbun dans le cadre d’une enquête ouverte à ce propos. Selon certaines sources, les allégations reposeraient sur des remarques du Senior News Editor sur la qualité du travail des deux employées.
Derrière cette suspension et cette enquête se cache un bras de fer engagé depuis des années entre le DG et le journaliste réalisateur. Depuis son accession à la direction de la MBC, celui qui avait été révoqué puis renommé — a fait de la radio-télévision nationale un instrument de propagande au service du Premier ministre et de son gouvernement. Le tout orchestré par la fameuse Lakwizinn. Il est de notoriété que le contenu du JT et des programmes d’actualité locale n’est pas décidé à la MBC, mais envoyé par le DG à une mystérieuse « madam » qui coupe tranche, censure, avant de donner son aval.
Depuis son arrivée a la direction de la MBC où il était entré comme graphiste, le DG a reçu pour mission de rallier tous les employés à son style de télévision : un haut-parleur au service du gouvernement. Au départ, beaucoup d’employés avaient refusé d’aller en ce sens pour continuer à faire une télévision digne de ce nom. Mais au fil du temps, et grâce à une politique alternant menace et récompense, promotions voyages et nominations, le DG a réussi à « convaincre » beaucoup d’employés. Un des derniers à résister est Ritvik Neerbun, qui s’est constamment battu pour préserver son intégrité professionnelle. Le ressentiment du DG contre l’employé « récalcitant » est allé jusqu’à interdire la rédaction de la MBC de faire un sujet sur le journaliste alors qu’il avait obtenu un prix dans un concours organisé par le Media Trust.
L’annonce de la suspension du journaliste a provoqué un buzz sur les réseaux sociaux, avec plein de commentaires dénonçant la manière de faire du DG de la MBC. Certains internautes avancent même qu’au PMO, cette manière de faire commence à être questionnée et qu’il n’est pas exclu qu’il soit éjecté comme vient de l’être l’ex-Speaker de l’Assemblée législative. Le nom de son éventuel successeur a même été cité, il s’agit d’un ancien de la MBC qui, après un long passage dans une radio privée, vient de se décrédibiliser en se montrant sous la tente du MSM le 1er mai.
Ces temps derniers, la presse, le PMO et la FCS ont reçu pas mal de courrier dénonçant les abus du DG, sa manière de protéger ses chatwas, l’utilisation de voitures et sa propension à se faire filmer — parfois avec les membres de sa famille — lors de cérémonies religieuses diffusées dans des reportages du JT. Selon d’autres sources, la suspension du journaliste — et surtout le buzz qu’elle a provoqué sur les réseaux sociaux — a été très mal prise dans le camp du MSM, qui dit que le gouvernement n’avait pas besoin d’un autre scandale après la démission de l’ex-Speaker et l’élection de son successeur.
Affaire à suivre…
