L’autopsie attribue le décès de la magistrate à une septicémie résultant d’une perforation de l’intestin
Le chirurgien-plasticien avait déjà fait l’objet d’une sanction par le Medical Council
Les funérailles de la magistrate Varsha Devi Biefun-Doorga, décédée le mardi 23 juillet dernier, ont eu lieu jeudi à Tamil Temple Road, Goodlands, où résident ses parents, en présence de nombreux amis, collègues et personnalités, dont les ministres Avinash Teeluck et Kailesh Jagutpal, et le nouveau Speaker de l’Assemblée nationale, Adrien Duval, qui ont tenu à lui rendre un dernier hommage.
Si le choc et l’incompréhension animent toujours les membres de la famille, à ce stade, la thèse de négligence médicale est de plus en plus privilégiée, d’autant que le chirurgien-plasticien qui a pratiqué l’intervention n’est pas à ses premières incartades professionnelles, ayant été sanctionné par le Medical Council dans un passé pas trop lointain. C’est sur la base de cet élément de poids que les proches de Varsha Biefun-Doorga insistent pour que cette piste soit explorée en profondeur. D’ailleurs, Nalini, la mère de la défunte a porté plainte à la police pour négligence médicale. L’enquête a été confiée à la Central Investigation Division (CID) de Grand-Baie.
Le judiciaire, et en particulier la magistrature, s’est réveillé en état de choc mercredi en apprenant le décès de Varsha Devi Biefun-Doorga. Un décès tout aussi tragique qu’inattendu vu que quelques semaines auparavant elle posait pour une photo souvenir en compagnie de la vingtaine de magistrats qui siègent à la Cour intermédiaire et qui devait illustrer un long article consacré à cette cour dans la deuxième édition de la newsletter du judiciaire parue le 2 juillet dernier.
L’ancienne State Law Officer, qui avait perdu son époux, Dhirajsingh Doorga il y a quatre ans, était âgée de 43 ans. Elle laisse derrière elle, deux enfants inconsolables, âgés de 11 et 8 ans respectivement. Un untimely death qui a plongé non seulement ses proches mais aussi le judiciaire et toute la profession légale dans une profonde tristesse.
Varsha Biefun-Doorga avait été admise dans une clinique au nord du pays le 19 juillet dernier pour une liposuccion. C’est en regagnant son domicile le dimanche 21 juillet que son état de santé a commencé à se détériorer avec des atroces douleurs au ventre. Elle a appelé le chirurgien-plasticien, qui s’est déplacé à son domicile pour lui prescrire des antidouleurs. Mais les douleurs ont persisté les jours suivants, au point où elle s’est retrouvée dans un état semi-comateux le 23 juillet, incapable de respirer et de s’exprimer. C’est alors que son fils, âgé de 11 ans, a appelé le médecin pour lui faire part de l’état dans lequel se trouvait sa mère, mais ce dernier lui a dit de ne pas s’inquiéter, car tout cela relève du cours normal des choses après une intervention chirurgicale.
Vu l’inquiétude manifeste du jeune enfant, le chirurgien plasticien s’est pointé au domicile de la défunte seulement pour la voir presque inconsciente. Il a alors appelé une ambulance, mais cette dernière tardant à arriver sur place, les proches de la magistrate ont décidé de la conduire eux-mêmes à la clinique. C’est là-bas qu’elle a rendu l’âme aux alentours de 20h30. L’autopsie, pratiquée par les Drs Sudesh Kumar Gungadin et Prem Chamane, a attribué le décès à une septicémie résultant d’une perforation de l’intestin.
C’est en juin 2023 que Varsha Biefun-Doorga s’est jointe à la magistrature après avoir roulé sa bosse à l’Attorney General’s Office et au bureau du DPP en tant que State Counsel, Senior State Counsel et Principal State Counsel. Ancienne élève du QEC, elle avait étudié le droit à l’université de Buckingham au Royaume-Uni où elle a été Called to the Bar en 2008. Elle voulait suivre les traces de son père, Bhrissubhanoo Biefun, qui avait prêté serment comme avocat en 2005, à l’âge de 54 ans.
Mariée à un policier, elle est devenue veuve à un relativement jeune âge, après le décès de ce dernier suite à une longue maladie. En sus de sa vie professionnelle, Varsha Biefun-Doorga était aussi engagée dans le social, étant très active au sein du Rotary Club de Grand-Baie, où elle avait été nommée Director of Young Generation pour la période 2023-24. Ses proches la décrivent comme une maman courage qui n’avait des yeux que pour ses deux enfants pour qui elle ne rêvait que du meilleur En dépit de ses responsabilités professionnelles, elle trouvait aussi toujours du temps pour sa famille. Son départ brutal laisse un vide immense pour sa famille.
