Services Publics – Négligence médicale alléguée : Kumaree Devi Tulloo lutte depuis deux ans contre des tumeurs, sans vraie prise en charge

Une vigilance médicale qui fait tristement défaut décriée par sa sœur Sweety Renvoyée chez elle avec une sonde urinaire et des pieds enflés

C’est un cri de colère et de désespoir que lance Sweety Tulloo aux autorités. Réclamant des explications, elle a, en fin de semaine, adressé une lettre au ministère de la Santé pour dénoncer ce qu’elle estime être de graves manquements de nos services médicaux publics. Sweety Tulloo réclame une prise en charge appropriée pour sa sœur, Kumaree Devi Tulloo, 53 ans, qui ne sait plus quoi faire pour retrouver la santé. Une santé qui s’est détériorée en deux ans, alors qu’elle est sous suivi par trois médecins à l’hôpital Victoria.

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Kumaree Devi Tulloo, 53 ans, vit un calvaire inimaginable depuis deux ans. Ce qui aurait dû être une simple intervention médicale en août 2022 pour enlever une grosseur à l’aine droite, à l’hôpital Victoria, a déclenché une chaîne de manquements graves, la laissant, elle et sa famille, dans un état de désarroi total. Aujourd’hui, Kumaree vit un cauchemar éveillé. Sa sœur explique qu’opérée en août 2022, Kumaree n’a pas été suivie d’investigations nécessaires pour déterminer la nature de la grosseur retirée. En l’absence de tout suivi, la possibilité que la tumeur soit maligne n’a jamais été explorée, privant Kumaree d’un diagnostic précoce et d’un traitement potentiellement salvateur.
Renvoyée à la maison avec des antibiotiques

Une négligence initiale qui a marqué le début d’une série de déficiences graves dans sa prise en charge. Quelques mois plus tard, l’état de santé de Kumaree Tulloo, déjà précaire, se détériore rapidement. En janvier dernier, elle ressent l’apparition d’autres grosseurs inquiétantes sur différentes parties de son corps, notamment au niveau des seins. D’abord, le côté gauche ; puis, le côté droit. Elle est auscultée en février et si une biopsie est effectuée, le médecin traitant ne lui prescrit que des antibiotiques. Mais les résultats ne sont jamais communiqués à la patiente ou à sa famille.

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Or, les antibiotiques sont loin de suffire pour guérir Kumaree, dont le calvaire se poursuit. Fin mai 2024, une autre grosseur apparaît à la base de son cou. Début juin, elle est alors hospitalisée et finalement divers examens, dont un scanner, une gastroscopie et une endoscopie sont effectués. Cependant, aucun de ces résultats n’est partagé avec les proches de Kumaree.
Après trois semaines d’hospitalisation, Kumaree est renvoyée chez elle, malgré des symptômes alarmants et des douleurs grandissantes, dont une enflure sévère de ses jambes et la persistance des lumps. Les demandes d’explications de la patiente ou de ses proches restent vaines. “Les médecins se renvoient la responsabilité. Ti mama dir Surgical, ti mama dir lot docter ki pou okip sa. Zamé nou finn gagn réponse”, dit Sweety. Même en sollicitant le surintendant de l’hôpital Victoria, sa démarche reste vaine.

Des résultats de biopsies attendues depuis deux ans
D’une part, le surintendant était absent et, d’autre part, “so assistan dir mwa li normal lipied enflé.” Ce cercle vicieux de communications défaillantes exacerbe l’angoisse de sa famille, qui se voit contrainte de prendre son mal en patience.
Le retour de Kumaree à domicile, sans traitement adéquat ni suivi, laisse place à une angoisse insupportable. En juillet, alors qu’elle est de nouveau admise pour des vomissements persistants, la situation s’aggrave. Bien que des médecins spécialisés (médical, chirurgical et néphrologique) assurent son suivi, aucun résultat de biopsie n’est disponible. Ce, alors qu’un des médecins laisse entendre du bout des lèvres à ses proches la présence d’une grosseur près des reins, perturbant leur fonctionnement.

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Au lieu d’un traitement ciblé pour traiter les tumeurs, une dialyse temporaire lui est prescrite, trois fois par semaine. Et encore une fois, sans explications. Kumaree est renvoyée chez elle avec une sonde urinaire et un cathéter au cou – extrêmement risquée en raison des infections potentielles – en attente d’une fistule pour une dialyse permanente.
Aide des pompiers

Plus les jours passent, plus le calvaire de Kumaree s’accentue. Elle a de plus en plus de mal à respirer, dit sa sœur Sweety, décrivant le fardeau immense qui pèse sur elle et leur mère, seules à prendre soin de Kumaree, avec l’aide occasionnelle des pompiers pour la dialyse. “Nous devons appeler les pompiers trois fois par semaine”, indique-t-elle.

Devant la détresse de sa sœur et son état de santé qui se détériore, la colère de la famille est palpable. Sweety Tulloo lance un appel aux autorités. « Il est inacceptable qu’une prolifération de lumps, souvent synonyme de cancer, ne soit pas rapidement investiguée et traitée », s’insurge-t-elle. Comment se fait-il qu’un cas aussi complexe ne bénéficie pas d’une approche multidisciplinaire cohérente et efficace ? Pourquoi les résultats des examens médicaux, pourtant cruciaux, ne sont-ils pas communiqués en temps utile à la famille ? Autant de questions qui méritent des explications.

C’est dans ce contexte de souffrance inéluctable que Sweety Tulloo a décidé de porter la voix de sa sœur et de leur famille au ministère de la Santé. Dans une lettre désespérée, elle interpelle les autorités sur les manquements criants qui ont caractérisé la prise en charge de Kumaree. « Nous demandons une enquête immédiate sur les décisions médicales prises, car chaque jour compte dans la vie de ma sœur », implore-t-elle. “Ma sœur devrait être dans un hôpital spécialisé en cancérologie, pas renvoyée chez elle pour attendre la mort dans la douleur”, écrit-elle.

Cette lettre cri du cœur de Sweety Tulloo est un appel pour une intervention médicale immédiate, un suivi rigoureux et un traitement approprié pour Kumaree.
En attendant d’obtenir des réponses, la famille Tulloo continue de se battre contre la montre pour sauver Kumaree, dont le sort dépend désormais d’une vigilance médicale qui fait tristement défaut.

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