Maurice accueille un important atelier de deux jours sur la création d’une Geographical Indication (GI) for Unrefined Sugars dans le but de renforcer l’industrie sucrière, de promouvoir le développement durable du secteur agricole et de créer de nouvelles opportunités économiques. La GI for Unrefined Sugars est considérée comme une carte d’avenir pour ce secteur économique.
Cette démarche est une initiative du ministère des Affaires étrangères, de l’Intégration régionale et du Commerce international en collaboration avec l’African Regional Intellectual Property Rights and Innovation UE-Africa. Les GI sont une forme de droits de propriété intellectuelle préservant l’authenticité et l’origine des produits, garantissant aux consommateurs qu’ils peuvent compter sur leur qualité et leurs caractéristiques uniques. La cérémonie d’ouverture s’est tenue, hier matin, en présence du Director of Trade Policy au ministère des Affaires étrangères, Narainduth Boodhoo, de l’ambassadeur et chef de la délégation de l’Union européenne (UE), Oskar Benedikt et d’autres experts du secteur du sucre et de la propriété intellectuelle.
Narainduth Boodhoo souligne que l’industrie de la canne à sucre faisait partie intégrante du tissu culturel et économique de l’île Maurice depuis des siècles, façonnant l’identité et le patrimoine de la nation. « La saveur unique et distinctive des sucres non raffinés mauriciens, réputés sur les marchés internationaux, est au cœur de cette initiative IG », a-t-il déclaré, ajoutant que ces sucres pourraient ajouter de la valeur à la chaîne de production.
Le Director of Trade Policy affirme qu’avec l’émergence de Coffee Shops dans le monde entier et une plus grande sensibilisation à la nécessité d’options plus saines, les consommateurs recherchent une plus grande variété de sucres à consommer. « Le ministère travaille actuellement à la mise en place d’IG pour le sucre ainsi que pour d’autres produits tels que le miel, le thé, le Café de Chamarel et le Piment Rodrigues avec l’aide de l’UE », dit-il.
Narainduth Boodhoo avance que l’objectif consiste à « enregistrer au moins trois de ces produits cette année pour ajouter de la valeur aux exportations mauriciennes ». Il a exprimé sa gratitude à l’Union européenne pour son engagement dans l’enregistrement des IG tout en indiquant que l’Europe demeure l’un des principaux marchés pour les produits fabriqués localement à Maurice.
Pour sa part, Oskar Benedikt a évoqué l’histoire commune du sucre et les relations durables entre Maurice et l’UE. Il a réitéré le fait que l’Union européenne a fourni une aide substantielle aux producteurs de sucre pour la diversification de la production de canne à Maurice : « L’enregistrement des GI pour les sucres non raffinés contribuera à stimuler les exportations de sucre et à générer des avantages socio-économiques pour Maurice », fait-il ressortir.
L’ambassadeur est d’avis qu’il « est temps pour Maurice de se lancer dans la production de sucre non raffiné car de plus en plus de consommateurs à travers le monde exigent des produits de qualité avec des caractéristiques plus saines et spécifiques ». À ce titre, il a laissé entendre que l’enregistrement des IG donnerait aux consommateurs l’assurance du lieu d’origine du produit et de ses qualités uniques. « Cela crée également une différenciation et augmente leur valeur par rapport à des produits similaires qui ne sont pas étiquetés dans l’GI », a-t-il précisé.
Ainsi, Oskar Benedikt est revenu sur la nécessité d’une protection juridique solide concernant les spécifications des produits et le code de pratique, ajoutant que les GI étaient essentielles pour éviter toute utilisation abusive ou imitation du nom enregistré et pour garantir la véritable origine du produit. En ce qui concerne l’atelier, il a mis en exergue qu’il contribuerait à fournir des informations précieuses sur les avantages potentiels d’une GI pour les sucres non raffinés de Maurice tout en favorisant un consensus entre les parties prenantes sur la voie la plus efficace à suivre pour le processus d’enregistrement.
