Vieux-Grand’Port | Site historique Frederik Hendrik : Réhabilitation d’Anna de Bengale et de ses trois compagnons

Pour la première fois dans les annales de Maurice, l’exécution d’Anna de Bengale et de ses trois compagnons Esperance de Bengale, Antoni de Malabar et Aron de Ambon par les Hollandais en 1695 sous l’accusation d’avoir incendié le fort de Vieux-Grand’Port, a fait l’objet d’une commémoration officielle hier. Cette célébration s’inscrivait dans le cadre de l’accord entre Rezistans ek Alternativ et les partenaires de l’Alliance du changement avant les dernières élections.                                                                                      

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Ashok Subron s’est souvenu de « la caravane de la liberté » organisée conjointement par ReA et des syndicats. Il a eu une pensée spéciale pour « les militants et les historiens qui, dans les années 70, ont fait des recherches qui ont permis de revisiter l’histoire et de donner leurs places aux opprimés et aux victimes.»

Ashok Subron a aussi souligné l’éclairage que vient apporter le doctorant Joël Edouard de cet épisode de l’histoire de la résistance qui vient confirmer un certain nombre de faits comme l’existence des esclaves asiatiques, notamment de l’Inde. Il souligne qu’Anna de Bengal, elle-même, originaire de Java, fut capturée en Inde et envoyée à Maurice, sous colonie  hollandaise.

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Ces recherches orientées, dans un premier temps, par Jocelyn Chan Low, qui a indiqué que des documents d’archives sur cet événement, se trouveraient en Afrique du Sud. Des données des recherches d’Edouard font l’objet d’un livre qui sera lancé, aujourd’hui, à l’Université de Maurice, à l’occasion de la conférence internationale.

Ashok Subron indique que cet acte de rébellion « don kouraz ek fierte lepep Moris ». Il évoque aussi « l’exécution des quatre esclaves dont Anna de Bengale », dans des conditions inhumaines.

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Ashok Subron note que « l’esclavage est en prélude au système contemporain, soit le capitalisme d’aujourd’hui. » Il fait ressortir que « considérer l’esclave comme un meuble faisait encore partie de la loi » et que « des descendants d’esclaves vivaient encore avec des séquelles alors que les colons de l’époque avaient bénéficié de réparation. » Pour lui, « qui dit commémoration dit réparation ». Dans ce contexte, il affirme que la question de réparation devrait figurer à l’agenda des visites de n’importe quel chef d’État en provenance d’un pays ex-colonisateur.

Ashok Subron souligne que la prochaine étape sera d’inscrire dans la Constitution que le pays et son peuple sont nés dans un système considéré comme un crime contre l’humanité. « Nounn ne dan disan me nou ena kouraz pou lev nou lavwa.»

Plusieurs ministres et Junior Ministers, présents à la cérémonie d’hier dont le ministre de la Culture, Mahen Gondeea, Richard Duval, ministre du Tourisme, ont pris la parole de même que l’historien Jocelyn Chan Low ainsi que Joel Edouard ont pris la parole. La cérémonie a débuté avec l’allumage de quatre flammes qui représentent les quatre militants qui avaient participé à la rébellion pour prendre fin avec le dépôt de quatre bouquets de fleurs.

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