Opération Maradiva Lakaz Mama Connection : Les prêts financiers à Maradiva sous la loupe de la FCC

  • La commission très « cautious » vu que l’affaire risque d’avoir des répercussions négatives au niveau financier et bancaire

Nouveau développement dans le cadre de l’opération Maradiva Lakaz Mama Connection. La Financial Crimes Commission (FCC) mène une enquête approfondie sur des prêts accordés à Dhyanavartam Ltd, société exploitant le luxueux complexe hôtelier Maradiva Villas Resort & Spa, situé à Wolmar. Au cœur de l’enquête, il serait question de financements jugés suspects octroyés par la Mauritius Investment Corporation (MIC) et la State Bank of Mauritius (SBM), avec un chiffre de Rs 3,5 milliards cité avec persistance.

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Depuis plus d’une semaine, une équipe d’enquêteurs épluche des centaines de pages concernant des segments financiers en relation avec ce cas. L’affaire est jugée assez complexe et nécessite un examen minutieux des dossiers saisis. Pourtant, la Financial Crimes Commission a eu beaucoup de difficultés administratives avant cette descente à la SBM Tower la semaine dernière. Depuis le mois de mars dernier, les enquêteurs de la Financial Crimes Commission ont voulu mener cet exercice avec l’obtention d’un ordre d’un juge en chambre. Il y a eu beaucoup de discussions en coulisses afin de ne pas ébranler le secteur bancaire.

Fort heureusement, la FCC bénéficie d’une collaboration avec la SBM jusqu’à présent et les premiers témoins devront apporter des éclaircissements quant aux papiers et documents saisis. Le défilé des principaux protagonistes ne saurait tarder.

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Dirigée par Kobita Jugnauth, épouse de l’ex-Premier ministre Pravind Jugnauth, la société Dhyanavartam Ltd suscite l’intérêt des enquêteurs, qui tentent de déterminer si des fonds publics auraient été utilisés de manière détournée ou si des traitements préférentiels auraient été accordés en raison de liens politiques. Ce dossier sensible mêle enjeux économiques et soupçons de favoritisme au plus haut niveau de l’échelon politique.

L’enquête a connu une accélération ces derniers jours avec la saisie d’une série de documents, notamment des lettres de sanction, des états financiers, des rapports d’évaluation et des éléments liés à la procédure de Due Diligence. Les dossiers ciblés concernaient non seulement Dhyanavartam Ltd, mais aussi sa filiale Cittamekam Ltd, ainsi que Westbymj Ltd, une société dans laquelle elle détient 51 % des parts.

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Westbymj Ltd est associée à deux promoteurs français et cette société est impliquée dans des projets de construction de villas et d’appartements sur des terrains à bail liés à Maradiva et à The Sands Suites Resort & Spa.

Par ailleurs, un volet important de l’enquête porte sur les prêts octroyés par la Mauritius Investment Corporation à Dhyanavartam Ltd avec l’ancien Chief Executive Officer de la Mauritius Investment Corporation Limited, Jitendra Bissessur, siégeant sur le conseil d’administration de cette entité du privé, faisant partie de la galaxie Jugnauth/Ramdenee. Depuis sa création, la Mauritius Investment Corporation Limited a pour mission de soutenir les entreprises touchées par la pandémie. Or, Dhyanavartam Ltd a obtenu trois prêts successifs pour un total de Rs 1,65 milliard, faisant d’elle l’un des plus grands bénéficiaires de cette structure.

Sans compter que la FCC dispose des éléments qui indiquent que l’ancien CEO de la MIC, Jitendra Bissessur, a soutenu que les remboursements d’intérêts avaient été effectués à temps et que les actifs de la société dépassaient ses dettes. Il a toutefois reconnu qu’une demande de Rs 350 millions en 2024 visait à rembourser un prêt contracté auprès de la SBM, car l’entreprise avait atteint ses limites de crédit auprès d’autres banques commerciales.

Selon des sources proches de l’enquête, des développements majeurs sont attendus prochainement. La possibilité d’arrestations n’est pas écartée dans ce dossier à haute teneur. Mais la FCC souhaite prendre toutes les dispositions nécessaires avant chaque « move » car l’affaire est suivie de près tant pour ses implications financières/bancaires que pour ses répercussions potentielles sur le climat institutionnel du pays.

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