Diana Ami (Alliance du Changement, Curepipe) : « Mal au cœur de voir que Curepipe est une ville morte »

Elle est le visage féminin de l’Alliance du Changement au Ward 4 de Curepipe pour les prochaines municipales. Candidate des Nouveaux Démocrates, Diana Ami, directrice d’école maternelle et mère de deux garçons de 17 et 19 ans, s’est jetée à fond dans la campagne. Une formidable expérience humaine qui lui a permis de mieux connaître sa ville, dit-elle. À la veille du scrutin, elle dit sa détermination de travailler pour rendre à Curepipe son éclat de Ville Lumière.

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Vous êtes candidate de l’Alliance du Changement au Ward 4, à Curepipe. Pour ceux qui ne vous connaissent pas, qui est Diana Ami ?
Je suis Diana Ami, aussi connue comme Diana Ami-Lepois. Je suis maman de deux garçons, de 17 et 19 ans, et suis une professionnelle de l’éducation dans la petite enfance depuis plus de 20 ans. Je suis également présidente de la PTA du collège St Joseph. Et citoyenne de Curepipe, bien sûr. Je suis nouvelle en politique. Au début cela ne m’intéressait pas du tout, mais j’ai senti que je devais bouger.

Qu’est-ce qui vous a poussé à vous engager pour les municipales ?
Étant Curepipienne de naissance, j’ai vu à quel point Curepipe est devenue une ville morte. Cela fait mal au cœur, surtout quand je pense que c’est la ville où j’ai grandi. Mais aujourd’hui, il n’y a rien pour les jeunes, aucune activité. Je me suis dit que si, en tant que citoyenne ordinaire, je ne peux rien faire, en étant dans la politique, je pourrai travailler pour les citadins.

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Les Nouveaux Démocrates ont obtenu cinq tickets, et l’un d’eux est pour vous. Estimez-vous être chanceuse ?
Oui. J’ai une pensée spéciale pour ceux qui n’ont pas obtenu de ticket. Je dois dire aussi merci aux dirigeants des Nouveaux Démocrates, plus particulièrement à l’honorable Richard Duval, ainsi qu’aux deux autres ministres de Curepipe/Midlands, l’honorable Ajay Guness et l’honorable Michaël Sik Yuen, pour cette opportunité qui m’a été donnée.

Comment convaincre les Curepipiens de voter pour vous ?
Alor, mo pou dir li byen sinpleman. Mo enn Kirpipienn, mo pena lapolitik dan mo disan, me mo ena a ker mo lavil. E mo anvi ki mo lavil retrouv so fierte dantan. Kan mo dir mo enn Kirpipienn, mo dir li labous gran ouver, avek enn sourir, mo fier mo sorti dan Kirpip.
En votant pour moi, et surtout en votant pour mon équipe, vous votez pour des conseillers de proximité. Nous ne serons pas des conseillers de bureau, mais des conseillers qui viendront à votre rencontre pour connaître vos doléances de tous les jours. Déjà, à travers le porte-à-porte, nous avons découvert beaucoup de problèmes dans les régions respectives. Je prends un engagement personnel et, au nom de mes trois colistiers, que nous serons des conseillers de proximité.

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Comment avez-vous été accueillie en tant que femme sur le terrain ?
Cela a été un plaisir de voir que je suis bien accueillie sur le terrain. Particulièrement quand nous allons frapper à une porte et que c’est une femme qui vient ouvrir. Je vois les visages se décrisper dès qu’on voit que c’est une femme qui est là. Elles sont plus à l’écoute et plus rassurées. Car c’est vrai que lorsque nous faisons du porte-à-porte, nous y allons avec une grande équipe. Je dois dire également que je suis très bien entourée de mes trois colistiers. Nous avons développé une relation très amicale. Je les considère comme trois frères.

Selon vous, faut-il plus de femmes en politique, voire même imposer un quota pour les femmes ?
Oui, je suis tout à fait d’accord sur le fait qu’il faille plus de femmes en politique. En tant que femme, c’est un enjeu d’égalité. C’est une représentation démocratique. Comme nous le savons, la moitié de la population mondiale est composée de femmes. Avec la parité, il y aura moins de marginalisation. En tant que femmes, nous abordons les choses différemment. Il faut donc faire plus de place pour les femmes. C’est un levier pour construire une société plus équitable.
Je suis en faveur d’un quota pour plus de femme à l’Assemblée et dans les municipalités. Comme l’ont dit le Premier ministre et le Premier ministre adjoint à l’occasion de la Journée internationale de la femme, il faut plus de femmes en politique. Il est vrai que cela fait peur, mais je conseille aux femmes de se lancer si cela les intéresse.

Les municipales ont été renvoyées à plusieurs reprises. Selon vous, faut-il une loi pour empêcher ces renvois ?
Absolument. Il faut une loi pour assurer la légitimité démocratique. Les élections libres et régulières sont les fondements d’une démocratie. Cela sert aussi à préserver nos droits fondamentaux. Car voter, c’est affirmer sa liberté d’expression. En permettant aux citoyens de voter, c’est regagner leur confiance en même temps.
Comme cela a déjà été dit, le gouvernement central travaille déjà sur une loi en ce sens. On ne pourra plus renvoyer les élections municipales. C’est une démarche qui va dans le sens de la démocratie et respecte nos droits fondamentaux.

Quelles sont les priorités pour Curepipe ?
Nous avons eu l’occasion de prendre connaissance de pas mal problèmes sur le terrain. Parmi les priorités, il y a la sécurité. Nous voulons que les Curepipiens se sentent en sécurité quand ils marchent en ville. Je ne parle pas uniquement de l’insécurité liée au problème de drogue, mais aussi la sécurité par rapport aux infrastructures. Qu’il n’y ait plus de trous dans les trottoirs pour qu’on se retrouve à l’hôpital par la suite. Qu’il y ait de la lumière. Que notre ville soit propre…
Valeur du jour, Curepipe fait mal au cœur. Nous allons œuvrer pour que la ville retrouve sa fierté d’antan. Que ce soit sur le plan économique ou au niveau des activités. Auparavant, Curepipe était une ville touristique. On voyait les vans des tour-opérateurs emmener les touristes faire du shopping à Curepipe. Il faut retrouver ce cachet d’antan. En gros, la priorité des priorités est que les citoyens vivent bien. Et surtout, il faut ramener les loisirs à Curepipe à travers des activités sportives pour les jeunes et les moins jeunes, entre autres.

On dit souvent que Curepipe est la Ville Lumière, mais c’est souvent bien gris. Comment lui redonner son éclat ?
Curepipe n’est même pas grise. Je dirais que Curepipe est noire. Il faut mettre plus de lumière dans tous les Wards de la ville. Lors de nos porte-à-porte dans le Ward 4, nous avons constaté que plusieurs régions ne sont pas éclairées. C’est ainsi même là où j’habite. Nous ferons en sorte que les routes soient éclairées, mais que la lumière revienne également dans le cœur des Curepipiens à travers nos projets de société, comme mentionné dans le manifeste municipal.

L’une des grandes craintes pour ces élections, c’est l’abstention. Comment convaincre les gens d’aller voter ce 4 mai ?
C’est la plus grande crainte en effet. Durant nos porte-à-porte, nous avons fait comprendre aux citadins que l’abstention peut faire beaucoup de mal. Ce sera eux, les grands perdants. Car nous avons beaucoup de projets pour la ville et nous avons le soutien du gouvernement central pour cela. Avec trois ministres dans notre ville, ça va être encore un plus pour faire plus de projets.

Il est dit que les jeunes ont fait les dernières élections générales. Avez-vous constaté un intérêt des jeunes pour ces municipales ?
Oui, ils sont concernés. Nous avons rencontré beaucoup de jeunes lors de notre porte-à-porte et nous avons entendu leur cri. Nous ne pouvons avoir des terrains qui restent fermés à longueur de journée ou qui ferment à 18h. Alors qu’à cette heure-là, les jeunes rentrent des leçons particulières, de l’université ou du travail. Leur cri du cœur est de leur donner les infrastructures nécessaires et d’ouvrir les centres.
Comme nous le savons, il y a eu beaucoup de terrains synthétiques qui ont été aménagés un peu partout, mais à quoi ça sert d’avoir des terrains s’ils ne sont pas éclairés, s’il n’y a pas de toilettes ou des vestiaires aménagées ? Les jeunes sont pour le changement, car ils veulent plus de moyens pour s’épanouir.

Que pensent vos enfants de leur maman candidate aux municipales ?
Comme je l’ai dit, j’ai deux garçons de 17 et 19 ans. Ce sont deux jeunes hommes, forcément deux personnalités différentes. Il y en a un qui m’encourage à aller de l’avant et il y a l’autre qui me dit que la politique n’est pas son truc. Mais je sais qu’au fond, ils sont tous deux fiers de leur mère. Comme ce sont aussi deux sportifs, ils ont aussi l’esprit de compétition.
Ma force, ce sont mes deux enfants. Dans un certain sens, je vais aussi travailler pour leur héritage. Je veux qu’ils puissent demain profiter d’une ville de Curepipe propre, avec de bonnes infrastructures. Je suis très soutenue par mon époux également. Étant coach sportif, il comprend dans quoi je me suis engagée et m’encourage.

Pourquoi les Curepipiens devraient-ils voter pour l’Alliance du Changement ?
D’abord, l’alliance a une idéologie. Nous savons dans quelle direction aller. Et puis, comme je l’ai dit, en ayant le gouvernement central avec nous, les projets aboutiront beaucoup plus vite. Nous donnons l’assurance que nous allons mettre de l’ordre dans tout ce désordre qu’il y a eu ces dernières années. L’équipe de l’Alliance du Changement, comme je l’ai déjà dit, sera à l’écoute des citadins. Nous n’allons pas attendre qu’ils viennent vers nous. C’est nous qui irons vers eux pour connaître leurs problèmes.
Nous donnons la garantie que nous ne frapperons pas à vos portes uniquement pendant la campagne. Il y aura un échange avec les citadins. Personnellement, je ne sais même pas qui étaient mes conseillers au cours de ces derniers dix ans. À travers nos porte-à-porte, nous donnons aussi la possibilité aux Curepipiens de savoir qui aspirent à les représenter. J’invite donc à voter pour les quatre candidats de l’Alliance du Changement dans tous les Wards. Nous avons une équipe formidable, qui a Curepipe à cœur.

L’absence des grands blocs à ces élections vous rend-elle plus confiante ?
Pas du tout. Le travail n’est pas plus facile pour autant. Comme nous l’avons déjà évoqué, l’abstention peut nous faire du mal. Il peut y avoir des votes de sympathie aussi. Nous ne considérons pas qu’il n’y a pas d’adversaire. Le travail doit se faire avec ou sans les grands blocs. C’est pour cela que nous avons été sur le terrain tous les jours. Qu’il fasse beau ou qu’il pleuve, et même pendant les fêtes. Aller à la rencontre des habitants, c’est formidable. Nous le ferons jusqu’au dernier jour.
Le porte-à-porte a été très enrichissant. J’ai découvert des quartiers, des rues, dans le Ward 4, que je ne connaissais pas. Ce qui m’a le plus marqué dans cette campagne, c’est l’aspect humain. L’accueil que nous recevons est positif la plupart du temps. Même quand c’est moins positif, nous ne sommes pas découragés. Au contraire, cela nous motive à travailler pour ces personnes. Nous accueillons les critiques de manière constructive. Nous prenons aussi conscience que les citadins attendent beaucoup de nous.

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