Île aux Bénitiers : Les déchets transférés à Mare Chicose…

Plus de 45 jours se sont écoulés depuis la fermeture de l’île aux Bénitiers. Si le Collectif Citoyens pour l’île aux Bénitiers salue l’initiative des autorités, elle déplore « les multiples transferts de déchets réutilisables et recyclables, de l’île aux Bénitiers vers la décharge de Mare Chicose. » Une procédure qui, selon le Collectif, démontre une méconnaissance environnementale ainsi qu’un manque de planification et d’organisation.

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Dans un communiqué de presse émis durant la semaine, le Collectif Citoyens pour l’île aux Bénitiers regrette, encore une fois, que les opérations sur l’île n’aient pas été faites en concertation avec les habitués de l’île. Pour eux, le transfert des déchets « va à l’encontre même des principes fondamentaux de toute politique environnementale moderne, notamment les 4 “R” : Réduire, Réutiliser, Réemployer et Recycler. » Les débris évacués de l’île sont essentiellement des poteaux en bois, palettes, planches, tôles, pneus qui « étaient utilisés sur l’île aux Bénitiers, et non jetés. À cela, s’ajoutent des déchets végétaux, entre autres, des noix de coco, troncs de cocotiers, branches, feuilles, algues – des matières entièrement compostables sur place, favorisant la régénération du sol, et certains revalorisables. »
Le Collectif regrette beaucoup de ne pas avoir été écouté. « Malgré sa proposition volontaire (bateaux et ressources humaines), le Collectif citoyens n’a pas été autorisé par le ministre du Logement et des Terres, à participer à cette opération. Plusieurs solutions concrètes et durables auraient pu être mises en œuvre, notamment le réemploi du bois, des tôles et des palettes par les habitants des villages avoisinants, dont beaucoup vivent encore dans des maisons en bois et tôle, nécessitant régulièrement des réparations ou des renforcements. Ce bois aurait également pu servir à la création de clôtures naturelles. »
Il souligne aussi que les déchets auraient pu être utilisés pour le compostage ou paillage des déchets verts pour soutenir la revégétalisation de l’île (rétention d’humidité, amélioration des sols) et la « valorisation créative ou recyclage de certains objets non biodégradables (pneus, plastique) à travers des projets d’upcycling pour en faire des objets utiles, ou même d’art – comme cela fut brillamment démontré suite à une grande opération de 2012 sur l’île aux Bénitiers qui avait vu la participation de plus de 200 personnes et toute une communauté de volontaires et d’artistes, co-organisée par certains membres du Collectif. »
Pour les membres du Collectif, toutes les solutions auraient dû être adoptées pour alléger Mare Chicose déjà dangereusement saturée. « Ces alternatives auraient permis de réduire considérablement le volume de matériaux à transporter vers la décharge de Mare Chicose. Cela aurait également permis de limiter l’utilisation de fonds publics et de réduire l’empreinte carbone de l’opération, en évitant des dizaines de trajets inutiles et coûteux », souligne le Collectif.
Par ailleurs, le Collectif Citoyens pour l’île aux Bénitiers appelle à la responsabilité des journalistes. « L’article publié par France Info laisse entendre, à tort, qu’il s’agissait de 65 tonnes de déchets polluants. Or, cette information est directement tirée de propos relayés dans la presse mauricienne, sans qu’une analyse rigoureuse ou une vérification du contexte – notamment de la nature réelle des matériaux évacués – n’ait été menée. Ces informations doivent absolument être rectifiées : nous demandons aux rédactions concernées, à Maurice comme en France, de publier une mise à jour ou une correction, afin de rétablir les faits dans leur complexité », réclame le Collectif. Lequel salue dans la foulée « l’attention portée par nos dirigeants au bien-être des animaux, un engagement qui suscite un véritable espoir. Dans cet élan de bienveillance, nous espérons avec force que les préoccupations des citoyens qui travaillaient sur l’île aux Bénitiers seront, elles aussi, entendues et traitées avec sérieux et équité le plus rapidement possible. »

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