À peine installé, le nouveau conseil d’administration du Centre Culturel Islamique (ICC) est confronté à une affaire explosive. Des pratiques douteuses liées à l’organisation du Hajj, tolérées depuis plusieurs années, ont été révélées, mettant en cause des employés de l’institution.
À l’approche du départ du premier contingent de pèlerins mauriciens pour l’Arabie saoudite, prévu ce mardi, un vent de scandale souffle sur l’organisation du Hajj 2025. Plusieurs sources concordantes révèlent que des irrégularités graves ont été constatées dans le traitement des dossiers de pèlerins. Des personnes figurant très loin sur la liste officielle d’attente auraient été autorisées à effectuer le pèlerinage sacré, en contournant les procédures établies.
Selon des informations recoupées, des individus placés au-delà de la 38,000e position sur la liste de priorité auraient miraculeusement obtenu leur visa pour La Mecque. Ce favoritisme présumé se serait fait au détriment de fidèles en attente depuis des années et respectueux du protocole établi.
Les soupçons se portent directement sur plusieurs membres du personnel de l’ICC qui sont accusés d’avoir facilité l’accès au Hajj à travers des arrangements informels, voire frauduleux. Certains employés auraient également communiqué les coordonnées de candidats au pèlerinage à des opérateurs privés, leur permettant ainsi de démarcher ces personnes contre rémunération. Dans le milieu, il est de notoriété publique qu’un organisateur perçoit en moyenne Rs 5,000 par pèlerin, en plus des revenus générés par l’hébergement et les visites religieuses (ziyārats) en Arabie saoudite.
Face à l’ampleur de la situation, le ministre Shakeel Mohamed, en charge du dossier Hajj, a convoqué en urgence une série de réunions, vendredi dernier. Y ont participé le ministre des Arts et du Patrimoine culturel, Mahen Goondeea, ainsi que plusieurs parlementaires. À l’issue de trois sessions de travail intensif, une ligne de conduite stricte a été arrêtée.
Tous les officiers soupçonnés d’implication ont été sommés de fournir des explications écrites. Un audit interne a été lancé pour examiner l’ensemble du processus d’allocation des places au Hajj. Par ailleurs, des mesures ont été prises pour sécuriser les bases de données sensibles et éviter toute tentative de manipulation. L’enquête devra déterminer les responsabilités exactes de chacun.
Vendredi soir, lors d’un événement organisé à Taher Bagh par Kaafila Travel & Tours, le député Eshan Juman a abordé frontalement la question. Il a déclaré que le gouvernement avait décidé d’agir avec fermeté. « Des sanctions seront appliquées à l’encontre de ceux qui ont abusé de leur position. Le Hajj est un devoir sacré, il est inacceptable que certains le détournent à des fins personnelles », a-t-il affirmé.
Du côté du nouveau board de l’ICC, le ton est tout aussi déterminé. « Nous ne pouvons tolérer que des passe-droits soient accordés en catimini, alors que des milliers de Mauriciens attendent leur tour avec patience et foi », confie un membre fraîchement nommé. Lequel annonce également que la Financial Crimes Commission (FCC) pourrait être saisie pour faire la lumière sur d’éventuelles collusions entre employés et opérateurs.
Pour rappel, le Hajj est l’un des cinq piliers de l’Islam. Environ 1,500 Mauriciens accompliront cette année ce devoir religieux en Arabie saoudite. Alors que le départ du premier contingent est imminent, les autorités promettent que cette édition du pèlerinage se déroulera sous le sceau de la transparence et du respect des règles.
Scandale au Centre Culturel Islamique : Des employés soupçonnés de favoritisme dans l’organisation du Hajj 2025
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