Grâce à un don inespéré, l’association Indie’s World, qui œuvre en faveur de la cause animale, a acquis la propriété de La Martinière à Surinam, une propriété de 14 000m2. Afin de faire découvrir l’espace de 7000 m2 qui accueillera plus de 170 chiens, Cindy et Malika Gavin, fondatrices de l’association, ont accueilli bénévoles, associations, donateurs et la presse pour une préinauguration le dimanche 27 avril.
C’est une bénédiction tombée du ciel pour Cindy et Malika Gavin, deux sœurs originaires de Suisse, dévouées pour la cause animale et fondatrices d’Indie’s World, association sise à Baie-du-Cap dédiée au sauvetage, à la réhabilitation et au placement des animaux. Un don providentiel d’un bienfaiteur allemand et de sa compagne sud-africaine leur a permis d’ouvrir leur nouveau refuge sur une propriété de 14000m2 (7000m2 pour le refuge) à Surinam et de lancer de nouveaux projets.
La propriété est située dans le sud, en pleine campagne, dans un cadre paisible et serein entourée de champ de cannes couvrant la même superficie. L’endroit porte le nom de La Martinière — nom qui provient d’Auguste Thoreau de la Martinière, ingénieur de l’établissement sucrier de Plaisance —, acheté par la famille Labat en 1933. Le terrain abrite la maison principale de 320m2 et trois dépendances, toutes subissant une reconversion depuis novembre 2024. Dès son acquisition, La Martinière est appelée à une nouvelle fonction et à être transformée pour devenir un sanctuaire pour animaux. D’ailleurs, les espaces commencent à prendre forme pour répondre aux besoins des futurs pensionnaires : une clinique dédiée à la stérilisation et un espace pour le rétablissement des chiens. Une cuisine extérieure a été aménagée à côté de la résidence principale. Si le binage et le désherbage faisaient partie des travaux les plus importants, les bâtiments eux sont prêts pour accueillir le nouveau refuge, la structure et l’état des bâtiments ne nécessitant que peu de travaux, dont la tuyauterie.
« Ce sont des bâtiments centenaires qui témoignent d’un savoir-faire remarquable, construits à l’époque avec des murs épais et solides. La maison principale abrite cinq chambres pour accueillir des volontaires. Pour nous, c’était une chance inouïe de bénéficier de ces espaces, car nous avons des bénévoles qui viennent du monde entier. En plus des cinq chambres, le bâtiment principal comprend une salle de réception et une cuisine. Ensuite, nous avons une grande cuisine extérieure pour les chiens. L’un des bâtiments fera office de bureau du manager qu’on a engagé pour s’occuper du refuge et gérer les équipes de bénévoles. Lesquels s’occuperont de la nourriture, du nettoyage, des câlins, des balades », explique Malika.
Les travaux d’aménagement se font également dans un hangar. « Cet espace servira à la convalescence des chiens après leur stérilisation », précise Cindy. Avec sa vingtaine de chenils et d’autres en attente d’installation, l’espace offre un environnement sécurisé et confortable pour tous les chiens sauvés en urgence. Mais aussi pour tous les autres pensionnaires qui seront récupérés du refuge d’Indie’s World à Baie-du-Cap. « Nous pourrons héberger environ 170 chiens, voire un peu plus », nous dit Cindy Gavin.
Le nouveau refuge de La Martinière se distingue également par un petit parc à chiens qui aspire à accueillir une petite piscine pour la réhabilitation des chiens handicapés, des allées de promenade et des installations adaptées répartis autour de l’habitation. L’une d’entre elles abrite des chiens handicapés ou âgés. Nécessitant plus d’attention et de soins, ces animaux sont placés à deux pas de la porte d’entrée de la maison principale. À La Martinière, les pensionnaires sont répartis selon leur caractère et leur état de santé. Ici, les pensionnaires peuvent espérer une fin de vie apaisée.
Depuis la création d’Indie’s World, plusieurs de ces habitants quadrupèdes recueillis au refuge ont trouvé des familles d’adoption. L’association fonctionne principalement grâce à un réseau de bénévoles et dépend entièrement de dons privés et de parrainage.
Lors de la préinauguration, les deux sœurs Cindy et Malika se sont exprimées avec émotion en présence de leurs convives sur la générosité des bienfaiteurs sud-africains. « Si ce refuge voit le jour aujourd’hui, c’est grâce à des personnes incroyables, Arne et sa compagne Claudia, installés en Afrique du Sud et qui possèdent eux-mêmes une immense réserve pour la protection des animaux sauvages. C’est à travers un appel à l’aide pour une chienne blessée qu’on s’est connus. Un lien très fort s’est créé entre nous au fil des mois, voire des années. Nos idées sont les mêmes. Ils nous ont proposé de nous aider nous, mais aussi d’aider l’île Maurice, notamment à travers des campagnes de stérilisation. Leur but est de faire en sorte qu’on puisse faire le maximum de stérilisations. C’est pour cela qu’ils nous ont aidés pour qu’on ait un terrain », explique Cindy Gavin.
Et à Malika d’ajouter : « Quand ils nous ont fait part de leur désir de nous aider, nous nous sommes dit que c’est peut-être pour les soins ou à grande échelle pour beaucoup de choses, par exemple beaucoup plus de nourriture, mais en fait ils nous ont tout simplement demandé “What is your dream?” et de “Think Big.” Et c’est ce qu’elles ont fait. “Nous leur avons envoyé nos propositions et ils nous ont dit Allez go !” “Et par la même occasion, Manon Luigi, présidente et fondatrice de Stériliz ou zanimo, avait à ce moment-là un gros projet. Grâce à la contribution des donateurs, elle a aujourd’hui une camionnette de stérilisation mobile », a lancé Malika Gavin.
L’histoire d’Indie’s World a commencé avec un chiot décharné, épuisé et recouvert d’huile de moteur que Cindy Gavin sauve au bord d’une route en 2017. Le chiot sera soigné pour son problème de peau, tout en recevant beaucoup d’amour de Cindy, qui ne s’en séparera plus jamais. Très vite, sauver des chiens affamés, blessés, malades ou victimes de maltraitance deviendra le quotidien de Cindy. Sa sœur Malika, quant à elle, la soutiendra pour le sauvetage d’un maximum de chiens ainsi qu’à la création de l’association en Suisse. Celle-ci reviendra à Maurice en 2021 pour ne plus repartir. Ensemble, elles créent l’association Indie’s World à Maurice.
Aujourd’hui, le généreux don qu’elles ont reçu permet de financer les frais essentiels au fonctionnement du refuge dédié au sauvetage, à la réhabilitation et au placement des animaux et de contribuer directement à leur bien-être, leur assurant des soins adaptés et une vie confortable. Quant à Cindy et sa sœur Malika, elles continuent le travail de terrain. ‘Cindy et moi allons maintenant nous concentrer sur les rescues et de la stérilisation, tout en gérant le bon fonctionnement du refuge. Nous collaborerons avec Manon, mais nous allons surtout de notre côté travailler sur notre région et dans quelques mois nous espérons toucher tout Surinam et une partie du sud’, affirme Malila Gavin.