Le ministère des Services financiers a présenté les conclusions de la deuxième évaluation nationale des risques (National Risk Assessment) en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Réalisée avec l’appui technique de la Banque mondiale, cette évaluation marque une étape clé dans le renforcement de l’intégrité de notre système financier.
Un atelier a été organisé à cette occasion, réunissant des représentants d’institutions, des opérateurs économiques, la Banque mondiale, la British High Commission et l’Union européenne. Cette concertation vise à coordonner les prochaines étapes pour aligner la stratégie nationale sur les standards internationaux, notamment en préparation de l’évaluation de l’ESAAMLG prévue pour 2027.
L’évaluation, qui s’est fondée sur des données allant de janvier 2018 à juin 2022, intégrant les développements jusqu’à décembre 2024, conclut que le risque global de blanchiment d’argent est Medium High à Maurice. Les principales menaces identifiées incluent le trafic de drogue, la fraude, les paris illégaux, ainsi que la corruption et l’évasion fiscale à l’échelle internationale.
Les secteurs les plus exposés sont la banque, les services aux trusts et sociétés, le crédit-bail, les jeux d’argent, l’immobilier, les notaires et la bijouterie. En revanche, le risque de financement du terrorisme est jugé Medium Low, ce qui appelle toutefois à une vigilance constante.
Les résultats de cette évaluation orienteront la révision de la stratégie nationale de lutte contre le blanchiment et le combat contre la fraude. Cette évaluation s’inscrit pleinement dans la vision du ministère des Services financiers d’adopter une approche holistique du centre financier mauricien.
À ce titre, un plan pour le secteur des services financiers élaboré après une large consultation des parties prenantes, propose des solutions concrètes pour relever les défis identifiés : réduction des barrières, simplification, diversification, renforcement de la cohérence du système, développement de l’image de marque et de la promotion, ainsi que la rétention des talents. Il constitue une feuille de route de transformation qui traduit l’engagement du ministère à bâtir un secteur plus inclusif, innovant et résolument tourné vers l’avenir.
La ministre des Serices financiers, Jyoti Jeetun, explique : « à mon arrivée, j’ai trouvé un secteur prometteur, mais freiné par l’inertie, l’inefficience et un manque d’innovation. La finalisation de notre deuxième Évaluation nationale des risques, en retard depuis 2022, marque un tournant essentiel. Ce tournant est d’autant plus crucial qu’il s’inscrit dans le cadre du plan ambitieux du gouvernement visant à dynamiser l’économie, le secteur financier y jouant un rôle majeur : il représente 13,4 % du Pib, génère plus de 17 000 emplois et contribue à hauteur de Rs 15 milliards en recettes fiscales. Nous avons identifié des mesures que je présenterai prochainement. Elles traduisent cette relance décisive et reflètent notre volonté de réformer, moderniser et diversifier notre centre financier afin de soutenir cette dynamique de croissance. »