COLLECTIVITÉS LOCALES — Décision du GM : Douche froide pour les recrues de la campagne des législatives

Soutien des candidats battus de l'ex-GM MSM en faveur des 1 763 licenciés dans les collectivités locales Le ministre Ranjit Woochit annonce la création de 3 000 nouveaux postes dans les collectivités locales

Journée mouvementée, hier, pour les recrues de l’ancien gouvernement MSM dans les collectivités locales, qui sont sur le coup d’un licenciement. Elles ont organisé de Sit-In dans l’enceinte des conseils de district de Grand-Port, Savanne et Moka, ainsi qu’aux municipalités de Vacoas-Phoenix et de Quatre-Bornes. À l’origine de leur colère : une douche froide sous la forme de lettres de licenciement à ceux qui ont été recrutés peu avant les dernières élections générales dans des conditions jugées illégales.

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Cette décision est intervenue suite à une recommandation de l’Attorney General’s Office pour la résiliation du contrat de ceux recrutés illégalement avant les dernières élections. À hier, environ 1 763 recrues avaient ainsi reçu leur lettre de licenciement. D’autres sources parlaient de 1 463. Hier, certains manifestants refusaient de prendre possession de la lettre faisant état de leur limogeage, alors que d’autres, eux, ont préféré obtempérer tout simplement. Les informations disponibles indiquent qu’entre le 1er janvier et le 3 octobre 2024, 1 763 cas de recrutement ont été enregistrés de manière irrégulière, dont 998 pour le seul mois précédant les élections générales, soit entre le 3 septembre et le 3 octobre 2024.
Réagissant après avoir pris sa lettre, une des personnes licenciées affirme que « c’est nous qui avons voté pour que le gouvernement gagne par 60-0. Comment se fait-il maintenant qu’on nous licencie ? Comme vais-je m’en sortir maintenant ? D’autant que j’ai des dettes à payer à la fin du mois. Je dois faire ressortir que je suis passé par une interview auprès de la Local Government Service Commission (LGSC) pour avoir cet emploi. »

Au conseil de district de Moka dans la circonscription de l’ancien Premier ministre, Pravind Jugnauth, les licenciés affirment que l’actuel gouvernement avait promis de ne pas licencier de travailleurs. « Comment se fait-il qu’on les mette à la porte alors ? » Roubina Jadoo-Jaunbaccus, candidate battue du MSM aux dernières élections générales, était sur place, hier, en guise de soutien. Au conseil de district de Savanne, des Handyman, éboueurs et autres Attendants ont également manifesté, disant avoir été surpris d’apprendre cette décision du gouvernement.

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Le responsable des ressources humaines les a convoqués pour leur remettre une lettre émanant de la LGSC. Me Roshi Bhadain, présent à cette occasion, déplore cette situation. « C’est une cacophonie totale. C’est d’abord des gens du bas de l’échelle qui sont concernés. Comment ces personnes vont faire rouler leur cuisine ? Un représentant de la Confédération des Travailleurs du Secteur Public (CTSP) était aussi présent pour solliciter l’intervention immédiate du gouvernement, car ces travailleurs ne sont pas d’accord avec la décision de mettre un terme à leur contrat après huit mois de travail », fait-il comprendre.
Dans une déclaration, le président de la CTSP, Reeaz Chuttoo, se demande ce que le ministre Ashok Subron pense de ces cas de licenciements. Pour l’heure, dit-il, la CTSP est à la recherche d’une rencontre avec le ministre du Travail, Reza Uteem, pour lui demander d’accorder priorité aux licenciés dans le nouveau programme de recrutement dans les collectivités locales, qui font face à un manque aigu de travailleurs. « Nous demandons de reconsidérer le cas de ces licenciés. Je demande aussi pourquoi on a attendu les résultats des dernières élections municipales pour procéder au licenciement de ces travailleurs » , ajoute-t-il.
Du côté du conseil de district de Pamplemousses, ce sont en particulier les General Workers et les éboueurs qui ont fait entendre leur voix. Un total de 178 recrues, engagées en septembre 2024, sont affectés par ce licenciement. Ils veulent savoir pourquoi ils ont été remerciés, car les raisons de leur mise à pied ne sont pas mentionnées. « Ce sont nos enfants qui vont souffrir maintenant. J’ai quitté mon poste pour prendre emploi ici pour plus de sécurité d’emploi et maintenant, je perds mon travail. Ce sera très difficile pour moi de continuer », fait ressortir une mère de famille.

L’ancien ministre du Travail, Soodesh Callichurn, qui est aussi le représentant légal de ces licenciés, a fait le déplacement. « Il est surprenant que ces lettres de licenciement ne fassent pas mention des raisons expliquant leur limogeage », a-t-il dit.
De son côté, le ministre des Administrations régionales, Ranjiv Woochit, a tenu à faire ressortir que le State Law Office a déjà fait savoir que ces recrutements sont illégaux. « Il faut savoir que le conseil d’administration de la LGSC est autonome. Les cas des licenciés ont déjà été référés à la Financial Crimes Commission (FSC). Une enquête est en cours. Toutes les municipalités et le Conseil de district font face actuellement à un manque de main-d’œuvre. C’est pourquoi, dès mercredi prochain, des avis de recrutement seront émis. Environ 3 000 postes seront créés dans les collectivités locales et les licenciés peuvent faire leur demande pour un nouvel emploi », a-t-il fait ressortir.

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Toute proportion gardée, cet épisode fait remonter à la surface le cas des 21 000 employés, recrutés pendant la campagne électorale de 1982 et renvoyés au lendemain du premier 60/0 du 11 juin 1982…

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