Les autorités sont intervenues promptement dans le cas des abus sexuels allégués sur des résidentes, de surcroît malades, du Fieldview Care Home de Mon-Goût, Pamplemousses. Heureusement d’ailleurs. La réactivité d’Ashok Subron dans cette affaire a rassuré l’ensemble des Mauriciens. Le ministre a fait ce qu’attend de lui des citoyens qui font confiance aux institutions et aux politiciens élus par la population pour les gérer. Soit de mettre fin à des agissements illégaux, réparer les torts causés, protéger les victimes, et poursuivre les responsables des délits causés pour commencer. Puis suivre l’enquête et veiller à ce que les coupables répondent de leurs actes, tout en offrant l’assistance et l’encadrement nécessaires aux personnes lésées – ici nos séniors.
La nouvelle des maltraitances subies dans ce centre « marron » – puisqu’il a été établi qu’il n’est pas dûment enregistré auprès des instances publiques – a choqué tous les Mauriciens, indistinctement. Comment peut-on, en 2025, se permettre d’exploiter la souffrance des uns et s’en servir pour garnir son compte en banque ? Le ou les responsable(s) de cette fausse maison de retraite n’ont donc aucune conscience ?
La simple vue d’une vieille personne suscite, chez la plupart d’entre nous, la compassion, le désir d’aider, de sourire et faire sourire, d’accompagner et de protéger. Séniors et enfants sont, de manière générale, des êtres qui requièrent attentions et protection. Pourtant, le responsable de ce centre illégal a sciemment laissé agir des personnes malveillantes… sans lever le petit doigt. En sommes-nous arrivés au point où certains d’entre nous n’ont aucun sentiment ni pitié pour les autres ? Est-ce que seul l’appât du gain importe ?
Une autre question majeure : comment ce centre est-il passé entre les maillons du filet de la Sécurité sociale jusqu’ici ? Si ce scandale n’avait pas éclaté, les atrocités auraient continué, semble-t-il…
Cette affaire renvoie à une autre, datant de l’an dernier. Des centres marron de désintoxication avaient défrayé la chronique quand deux patients avaient trouvé la mort dans des circonstances douteuses. Parmi les nombreuses interrogations : comment les parents et proches de ceux placés dans ces centres ferment-ils les yeux sur l’illégalité de ces structures ?
Parallèlement, les questions perdurent quant à l’incident dont l’activiste social George Ah Yan a été victime. Les versions varient. Certains avancent que l’homme se serait montré récalcitrant face aux autorités et que les policiers aient eu à faire « usage de force minimale », pour reprendre les propos officiels de la police. Malgré tout, les doutes perdurent. Des explications transparentes et franches sont évidemment bienvenues et attendues !
Autre plan où incompréhensions et malentendus se mélangent. Dans un élan, que l’on devine passionné d’humanité et de solidarité, Shakeel Mohamed a, sur une initiative personnelle (il a bien été clair dessus qu’il n’a engagé ni le gouvernement ni aucun parti politique) émis l’idée d’accueillir temporairement des enfants palestiniens. Histoire de les sortir de l’enfer des bombes et des tueries quotidiennes dont ils sont témoins chez eux. Mais l’annonce de ce « projet » a soulevé un tollé sur les réseaux sociaux. La plupart condamnant irrémédiablement Shakeel Mohamed.
Avant d’être élu député, ministre et No3 de l’actuel gouvernement, l’homme est un père de famille, un fils, un frère. Un être humain. Il n’a ni besoin que l’on prenne sa défense ni que l’on le justifie. Par contre, ce qui est dangereux, c’est de tenter de comparer ce qui se passe dans la bande de Gaza, en Palestine, et la situation au Soudan ou à Pahalgam, au Jammu & Cachemire. Cela relève à notre sens d’un total manque de logique. Ces situations n’ont rien en commun.
Comparer un génocide – avec l’usage de bombes qui ciblent spécifiquement non pas des immeubles publics, mais bien des maisons, pire, des hôpitaux, des enfants, des patients, des blessés, des femmes et des vieilles personnes –, avec la crise humanitaire du Soudan, et une guerre politique larvée entre l’Inde et le Pakistan, c’est incompréhensible. De tels amalgames appartiennent à des esprits chagrins qui veulent toujours, et à tout prix, tout politiser et ramener vers les religions. C’est inacceptable.
Dans cette réalité ponctuée de conflits en tous genres, le temps est au respect, à l’écoute, à l’amour et à la compréhension avant tout.
Husna Ramjanally