Questions d’actualité

Presque chaque jour est marqué par la convocation, parfois suivie d’arrestation, d’un des dirigeants des institutions para étatiques nommés par l’ex-gouvernement. Par ailleurs, chaque séance du Parlement apporte son lot de révélations sur la manière et le montant des fonds publics dilapidés par les protégés de l’ancien régime nommés à des postes de responsabilité. Ces dernières dix années ont été pour eux une ère de maja karo au cours de laquelle ils ont dilapidé l’argent du contribuable comme si c’était leur propre bien, comme s’ils en avait personnellement hérité !

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L’ex-directeur de la Mauritius Tourism Promotion Authority (MTPA) a utilisé la carte bancaire pour faire des achats personnels dans les boutiques duty free des aéroports où le conduisaient ses missions. Il a ainsi dépensé plus d’un demi million de roupies en bijoux et autres produits de luxe. Il sera intéressant de découvrir comment l’acquisition de bijoux, de montres griffés et de produits de luxe aura contribué à augmenter le nombre de touristes visitant Maurice ! À moins que le directeur limogé ne ressorte « l’argument », « l’excuse » utilisé par l’ex-Présidente de la République démissionnée : il aurait confondu sa carte bancaire personnelle avec la carte bancaire professionnelle du corps para-étatique dont il était le responsable. À ce qu’il paraît, il n’aurait pas seulement confondu les cartes bancaires, mais également entre les certificats en présentant , pour obtenir le poste de directeur, des diplômes qu’il n’a jamais possédés !

Mais le champion toutes catégories – pour le moment, du moins – de l’utilisation des fonds publics pour se payer, à travers ses compagnies, des honoraires est M. Safari Abdoolah. Le businessman qui fait précéder son nom d’un titre religieux. Engagé pour sauver des entreprises au bord de la faillite, il commence le job en s’octroyant de substantiels honoraires, puis il « dégraisse  » en licenciant à tour de bras. C’est ainsi que, par exemple, des dizaines d’employés d’Air Mauritius, ont été obligés de prendre une retraite anticipée avec pension réduite, alors que d’autres ont été contraints d’accepter des modifications de leurs conditions de travail pour pouvoir le conserver. Alors que les salaires de ces employés étaient réduits drastiquement, les honoraires réclamés par le « sauveur » se chiffraient à des dizaines de millions de roupies, comme l’a révélé, au Parlement, le Premier ministre.

Après des mois de tergiversations, le gouvernement a commencé à nommer des responsables à la tête de certains corps para-étatiques. Espérons qu’il ait choisi « the right men – or women – at the right places » et non pas des carapates ou des chatwas, ou une combinaison des deux, qui continueront à faire exactement ce que faisaient ceux qu’ils remplacent. Autrement dit, que le k.k. va rester, mais que ne sont que les mouches qui auront changé !

Jean-Claude Antoine 

PS : L’année dernière, lors d’une manifestation pacifique à Réduit, la police avait chargé les manifestants, ce qui avait conduit certains d’entre eux à l’hôpital. Le même scénario s’est reproduit à Mahébourg, cette semaine, dans le silence des membres de la nouvelle majorité qui se proclamaient défenseurs des droits de l’homme. C’est ça, le changement ?

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