L’audition des témoins a pris fin, hier, dans l’enquête judiciaire instituée par le Directeur des Poursuites Publiques (DPP) pour faire la lumière sur les circonstances de la mort suspecte du Pravin Kanakiah. La magistrate Ameerah Dunnoo, qui a présidé cette enquête judiciaire au tribunal de Souillac, a indiqué en fin de séance qu’elle réservait ses conclusions. Le surintendant de police Hemant Dass Ghoora a été le dernier témoin à être auditionné dans cette affaire. Il avait répondu aux questions de Me Damodarsingh Bissessur, le représentant du Directeur des Poursuites Publiques (DPP).
Le haut gradé continue de maintenir que Pravin Kanakiah s’était suicidé, et cela malgré l’avis plus circonspect des médecins légistes Gungadin et Boolell, qui n’avaient pas écarté la
thèse de Foul Play.
Me Bissessur (DB) : Vous confirmez avoir reçu une copie du rapport du Dr Sudesh Kumar Gungadin, médecin légiste, sur la mort de Pravin Kanakiah, en date du 15 janvier 2021 ?
Hemant Ghoora (HG) : Oui.
DB : Vous étiez l’officier qui supervisait cette enquête. Vous avez pris connaissance du contenu du rapport ?
HG : Oui.
DB : Selon le rapport du Dr. Gungadin, la mort de Pravin Kanakiah a été attribuée à une traumatic subarachnoid hemorrhage.
HG : Oui.
DB : Est-ce que vous avez demandé des éclaircissements auprès du Dr Gungadin sur la cause probable de cette blessure ?
HG : Oui.
DB : Veuillez informer la Cour sur les causes possibles que le Dr Gungadin avait évoquées.
HG : Il avait fourni deux possibilités. Premièrement, le défunt avait pu recevoir un coup à la tête avec un objet dur, ce qui pouvait être à l’origine de cette blessure. Deuxièmement, le défunt avait pu recevoir un coup à la tête par le contact avec une surface dure.
DB : Avez-vous enquêté sur ces deux possibilités ?
HG : Oui.
DB : Quelles sont vos conclusions ?
HG : Comme j’ai déjà mentionné dans cette affaire, quand un cadavre est découvert, l’affaire est initialement traitée comme un meurtre possible. La police cherche des suspects possibles, et les motivations qu’ils aient pu avoir pour causer la mort de la victime. Ce n’est qu’après que la police décide si elle peut classer cette affaire comme un suicide.
DB : La police a classé cette affaire comme un suicide. Est-ce exact ?
HG : Oui.
DB : Êtes-vous allé à l’endroit où le cadavre avait été repêché ?
HG : Oui.
DB : Vous pouvez confirmer qu’il y a des falaises rocheuses à cet endroit ?
HG : Oui.
DB : Si la police soutient la thèse de suicide, cela impliquerait que Pravin Kanakiah s’est volontairement jeté dans l’eau ?
HG : Oui.
Me Bissessur va ensuite énumérer au policier les conclusions du Dr Gungadin après l’autopsie sur le corps de Pravin Kanakiah, soit l’absence de toute fracture de la cage thoracique, des vertèbres cervicales, du bassin, des bras ou des jambes.
DB : Vous êtes d’accord avec ces conclusions ?
HG : Oui.
DB : Le rapport d’autopsie indique qu’il n’y avait pas d’eau dans les poumons. Vous êtes d’accord ?
HG : Oui. C’est un cas de Dry Drowning.
DB : Je vous arrête. Le Dr Gungadin a indiqué dans son rapport que Pravin Kanakiah était déjà mort avant que son corps n’atteignît l’eau. Il ne s’agit pas de Dry Drowning.
HG : Le Dr Gungadin est un expert en science médico-légale alors que les policiers ont acquis de l’expérience sur le terrain dans ce genre d’enquête. Une personne qui fait une chute peut mourir de frayeur. Je maintiens qu’il s’agit d’un suicide.
Le policier n’a ensuite pas divergé d’un iota sur la cause de la mort de Pravin Kanakiah, notamment qu’il s’agissait d’un suicide, malgré les questions de plus en plus persistantes de Me Bissessur.
Une fois que le témoignage du SP Ghoora avait pris fin, Me Bissessur a indiqué à la Cour que le Parquet n’avait plus de témoins à appeler. La magistrate Ameerah, qui a présidé cette enquête judiciaire, a pour sa part indiqué aux parties en présence qu’elle réservait ses Findings. C’est au DPP qu’elle remettra son rapport.
Cette enquête judiciaire avait été instituée pour faire la lumière sur la mort troublante de Pravin Kanakiah, Procurement Officer du ministère de la Santé, dont le corps avait été repêché le 11 décembre 2020 à la Roche-qui-Pleure, dans les environs de Gris-Gris. La première séance avait eu lieu le 19 septembre 2023, et une vingtaine de témoins ont été auditionnées.