« Être à l’écoute et agir. » Ce sont les mots que choisit de mettre en avant le nouveau maire de Quatre-Bornes, Bryan Ruddy Kennoo. À 32 ans, le jeune maire de la ville des fleurs semble prendre toute la mesure du rôle qui lui revient. « Un maire doit être sur le terrain, être à l’écoute des citadins, entendre les doléances qui sont sous la responsabilité de la mairie. » Il fait valoir que si « c’est un joli titre que celui de maire, le seul but de son mandat (…), c’est qu’à la fin de cette mission, les trois députés de la circonscription, Arvin Boolell, Stéphanie Anquetil et Veda Baloomoody, puissent marcher la tête haute dans la circonscription. ». La politique, pour celui qui est engagé dans le social, est avant tout un moyen de servir les autres.
Vous êtes le nouveau maire de Quatre-Bornes. Comment ce nouveau rôle vous parle ?
Pour moi, être maire à seulement 32 ans est un grand défi. Cela fait à peine quelques jours que j’ai pris ces fonctions. C’est mon quatrième jour au bureau (ndlR : mardi). J’ai été Constituency Clerk depuis novembre dernier jusqu’à ma candidature aux municipales, et j’ai eu l’occasion d’apprendre à gérer les doléances sur le terrain.
Aujourd’hui, certes, il s’agit d’un autre niveau. C’est vraiment Challenging mais mes amis conseillers sont d’une grande aide. Lorsqu’ils reçoivent des doléances, ils contactent les départements concernés.
Pour moi, un maire est responsable de toute la ville. Il doit être sur le terrain, être à l’écoute des citadins, entendre les doléances qui sont sous la responsabilité de la mairie. Certains dossiers en effet ne concernent pas la mairie mais le gouvernement central.
Lors de la cérémonie d’investiture, vous avez déclaré ceci : « je serai un maire à l’écoute, proche de vous et totalement engagé pour notre commune. Mon bureau sera toujours ouvert à tous ceux qui auront besoin de mes services ». C’est très réconfortant à entendre pour les citadins mais ces derniers savent aussi que ces belles paroles ont pour la plupart du temps leur place juste dans les discours. Dans la pratique, c’est autre chose… Mais, il ne faut jamais perdre espoir, n’est-ce pas ?
Bien sûr. Rien que ce matin, cinq citadins sont venus me voir. Je les ai reçus et je les ai écoutés. Ce que je peux faire tout de suite comme démarche, je le fais. À l’instar de cette dame qui a fait une demande d’asphaltage d’une rue.
Tout de suite, en sa présence, j’ai appelé le département concerné. Le département concerné m’a fait savoir qu’il y a une liste de rues à être asphaltées mais qu’ils passeront cette demande en comité. Ce que j’ai dit, je le mets en pratique, ma porte reste ouverte.
Par contre, il y a un délai de rattrapage au niveau des appels que je reçois car j’en reçois beaucoup. Les démarches que je peux entreprendre dans l’immédiat, je le fais. Par contre, certaines demandes doivent attendre car il y a des procédures à respecter. C’est un joli titre que celui de maire mais le seul but de mon mandat est ce qui me donne force et courage, c’est qu’à la fin de cette mission, les trois députés de la circonscription, Arvin Boolell, Stéphanie Anquetil et Veda Baloomoody, puissent marcher la tête haute dans la circonscription.
Et qu’aux prochaines législatives en 2029, quand je ferai le porte-à-porte avec les candidats, que les habitants puissent approuver le travail que j’ai abattu ; qu’ils puissent dire que sa porte était ouverte et le travail se faisait sous son mandat. Cela ne concerne pas que moi mais mes 19 amis conseillers.
Comment comptez-vous répondre aux nombreuses attentes des habitants de la ville des fleurs ?
En agissant simplement ! Être à l’écoute et agir.
Vous avez 32 ans. Le nouveau conseil compte de nombreux jeunes élus. Si la jeunesse est parfois considérée comme une période d’apprentissage plutôt qu’un bagage d’expériences par certains, quelle est pour vous la force des jeunes dans un conseil municipal ?
Les jeunes viennent avec de nouvelles idées. Ils ont la force, l’énergie et apportent une nouvelle synergie. Nous travaillons en étroite collaboration avec le Chief Executive, le Deputy Chief Executive et les chefs de département. Ils sont tous d’une grande aide. À la fin du jour, le but est que la ville de Quatre-Bornes et ses 78 000 citadins sortent gagnants.
Que prévoyez-vous pour les jeunes ?
Surtout relancer le sport et les activités culturelles et artistiques à leur intention.
Parlez-nous de votre parcours professionnel/social ?
Après mon HSC, j’ai mis le cap sur La-Réunion où j’ai passé la PACES qui donnait accès aux études de santé. Il fallait être parmi les 91 premiers pour accéder en deuxième année. Comme j’étais classé dans les 400, j’ai changé de filière et j’ai poursuivi avec une formation pour devenir soigneur d’équidés.
Ensuite, j’ai mis le cap sur l’Australie pour une même formation, mais plus avancée. Je suis par la suite retourné à La-Réunion où j’ai travaillé pendant un an mais avec le Covid-19, je suis rentré à Maurice en 2020 ; et je n’ai pas eu de travail dans ce domaine. J’ai ainsi dispensé à titre bénévole des cours particuliers de Maths à des élèves (Form I-Form V), etc.
Qu’est-ce qui vous a décidé à vous lancer en politique ?
Pour moi, la politique c’est avant tout servir les autres. D’ailleurs, je l’ai fait à travers les leçons particulières non seulement aux enfants de mon quartier à Belle-Rose mais aussi de Palma, Résidence-Kennedy, Résidence Saint-Jean, etc. Pour moi, la manière dont je fais la politique et le social, c’est pareil.
D’où vient cette fibre sociale ?
Je ne suis pas né avec une cuillère en or dans la bouche. Je suis issu d’un milieu modeste et petit ; quelques personnes m’ont aidé bénévolement dans mes études après les heures de classe. Cela a beaucoup compté. Ensuite, cela vient de ma foi aussi car plus on fait de bonnes actions et plus on serait récompensé.
Quelles sont vos affinités avec la ville de Quatre-Bornes ?
Je suis né à Quatre-Bornes et j’y ai grandi. J’habite aujourd’hui à Belle-Rose.
Parmi vos priorités en tant que maire, vous avez cité un bon système de drains et l’embellissement de la ville. Pouvez-vous nous en dire davantage ?
Ce matin, une dame est venue me voir pour un problème de drain et lors de nos sorties en porte-à-porte, avec les candidats, nous avons eu plusieurs doléances à ce propos. Comme il pleut, l’eau déborde et inonde les maisons. Nous devons donc travailler de concert avec les autorités.
J’ai eu une rencontre avec le ministre des Collectivités locales cet après-midi (mardi) en vue d’élaborer un plan de travail. S’agissant de l’embellissement de la ville, il nous faut voir où il y a des terrains disponibles pour planter des arbres. Le pouvoir des arbres est extraordinaire : la quantité de Co2 qu’ils peuvent absorber est surprenante et les arbres ont la capacité de lutter contre le changement climatique. Il y a aussi la propreté qui me tient à cœur.
Il y a aussi des projets faisant l’objet de questions au Parlement et qui concernent le gouvernement central mais qui sont gérés par la mairie comme le terrain de foot de Pavillon qui doit être complètement refait. Cela concerne le gouvernement central mais sera géré et maintenu par la municipalité de Quatre-Bornes.
Quelles sont vos qualités qui vous permettront de mener à bien cette tâche ?
J’ai une vision et le sens du leadership. J’ai aussi le soutien de l’adjoint au maire.
Quelle est votre vision et votre souhait pour la ville des fleurs ?
Maintenir la propreté dans la ville. Par ailleurs, il y a beaucoup de centres sociaux dont les équipements sont vétustes. J’envisage d’organiser une Site Visit très bientôt avec les départements concernés pour tout remettre à jour.
Mon souhait est que les quelque 78 000 habitants de Quatre-Bornes sortent gagnants.