Une décision qui scandalise. Une fois de plus. Air Mauritius impose désormais aux passagers de Rodrigues de fixer immédiatement leur date de retour lors de l’achat du billet – sinon, ils devront débourser Rs 800 pour toute modification. Une règle jugée absurde, injuste et inhumaine.
Mais dans quelle réalité vit donc cette compagnie ? se demande-t-on à Rodrigues, où on ne voyage pas pour le luxe ou le loisir. On voyage parce qu’on y est obligé : pour se faire soigner, pour étudier, pour faire du commerce, pour voir ses proches. Fixer une date de retour quand on ignore combien de temps durera un traitement médical ? Quand on ne sait pas si les études ou les affaires vont exiger quelques jours de plus ? C’est ignorer profondément la vie, la vraie, celle des Rodriguais.
Ce n’est pas un simple billet d’avion que l’on achète. C’est un lien vital, un cordon ombilical entre deux îles d’un même pays. Et aujourd’hui, Air Mauritius coupe ce lien au nom d’une gestion rigide, froide, indifférente.
Rs 800 pour changer une date, c’est bien plus qu’un chiffre. C’est une barrière. Un fardeau. Une manière insidieuse de punir les plus vulnérables.
Rodrigues mérite mieux. Une politique qui respecte les besoins des citoyens et non les seuls tableaux Excel d’un bureau à Port-Louis, bondé de chatwas reconvertis.