Le Tour du Monde en 80 jours est le spectacle le plus évoqué en ce moment et qui sera joué au Caudan Arts Centre les 30, 31 mai et le 1er juin. Les billets pour le mois de mai se sont tous vendus en un éclair. C’est dire que l’œuvre de Jules Verne ne laisse personne insensible. Estelle Lasémillante, Arts Administrator au Caudan Arts Centre, et comédienne y incarnera trois personnages: Sir Francis, Andrew Stewart et le pragmatique Proctor. Cette adaptation mêle comédie, aventure, théâtre physique et jeu d’ensemble avec à l’affiche, six comédiens à incarner près d’une trentaine de rôles. Un vrai défi artistique avant tout !
Estelle Lasémillante, les formes d’expressions artistiques vous attirent. Quel est votre rôle au sein du Caudan Arts Centre ?
Je suis Arts Administrator au Caudan Arts Centre, en charge de la programmation et de la coordination des événements liés aux arts de la scène. J’ai 31 ans et un parcours académique orienté vers les arts visuels et les arts du spectacle. Depuis toujours, je suis attirée par les formes d’expression artistique: musique, théâtre, photographie, bande dessinée, cinéma… J’ai grandi dans un environnement littéraire et créatif, ce qui m’a naturellement conduite à faire de la culture mon métier. J’ai conscience de la chance que j’ai de pouvoir évoluer dans un domaine qui me passionne profondément.
Il y a aussi l’autre facette de vous, Estelle… la comédienne… D’où vous vient ce grain de folie théâtrale ?
Le théâtre est entré dans ma vie très tôt. J’ai commencé à 8 ans, à l’Alliance Française, où mes parents m’avaient inscrite pour m’aider à surmonter ma timidité. Très vite, j’y ai pris goût ! J’ai poursuivi cette aventure au collège, puis au lycée, et j’ai eu la chance de faire partie de la toute première troupe à représenter le Lycée La Bourdonnais au FETLYF à Saint-Malo en 2011. J’ai d’ailleurs passé mon bac avec option théâtre l’année suivante. Après une pause pendant mes études et mes débuts professionnels, c’est au Caudan Arts Centre que j’ai eu l’opportunité de remonter sur scène, grâce à Ashish Beesoondial. J’ai intégré les cours de théâtre en anglais proposés par The School, et depuis 2020, j’ai joué dans une dizaine de pièces produites ou accueillies au CAC. C’est une facette essentielle de ma vie : le jeu de scène me nourrit et m’aide à équilibrer avec le côté plus administratif de mon métier.
Pourquoi toute cette agitation autour de la pièce « Le tour du monde en 80 jours. Qu’est-ce qui vous motive à en parler autour de vous ?
Le Tour du Monde en 80 Jours est une pièce drôle, rythmée et pleine de rebondissements, qui plaît aussi bien aux petits qu’aux grands. C’est une œuvre emblématique, connue du grand public, qui a marqué plusieurs générations. Cette adaptation mêle comédie, aventure, théâtre physique et jeu d’ensemble : nous ne sommes que six comédiens à incarner près d’une trentaine de rôles ! C’est un vrai défi artistique et un plaisir à jouer — et à regarder !
Pour les trois dates de représentations prévues, le 30 et 31 mai ainsi que le 1er juin, les billets du 30 et 31 mai sont déjà écoulés. Qu’est-ce qui explique cet engouement ?
La pièce est accessible, divertissante, et garantit un bon moment. Elle réunit tous les ingrédients d’un spectacle comme on les aime : humour, aventure, jeu d’acteurs énergique et rythme soutenu. C’est le genre de sortie idéale à faire entre amis ou en famille, et je pense que cela a très vite séduit le public. En effet, les séances du 30 et 31 mai sont Sold Out, ce qui est très encourageant pour nous.
Phileas Fogg, c’est ce personnage qui a habité notre enfance et qui a fait le pari insensé de faire un tour du monde en 80 jours. Le choix s’est porté sur Yannick Nayna, en quoi cet acteur restitue bien l’âme de son personnage ?
Yannick incarne avec justesse l’élégance et le flegme britannique de Phileas Fogg. Il y ajoute une touche d’humanité et une légèreté comique. Son interprétation rend le personnage à la fois crédible et attachant.
Dans cette kyrielle d’acteurs, vous serez combien sur scène et qui sont les principaux comédiens mauriciens dans cette distribution?
Nous serons six comédiens à interpréter une trentaine de personnages.Yannick Nayna incarne Phileas Fogg, Juliette Deloustal est le pétillant Passepartout, Julie Tyack joue le détective Fix, Sonia Maissin interprète Aouda, qui rejoint l’aventure en cours de route, et Thibault Lamoure prête ses traits à plusieurs personnages secondaires hauts en couleur. Pour ma part, j’ai la chance de jouer plusieurs rôles, comme Sir Francis, Andrew Stewart ou encore le pragmatique Proctor.
Quel est le message que vous voulez faire passer dans cette comédie ?
Ce qui commence comme un défi technique et logistique devient, en réalité, une aventure profondément humaine. Le voyage autour du monde devient un voyage intérieur : chaque rencontre, chaque culture traversée transforment les personnages. C’est un rappel que l’ouverture à l’autre est toujours source d’évolution.
En quoi consiste l’adaptation mauricienne de ce tour du monde en 80 jours et quelle est la morale à retenir de cette histoire ?
Nous restons fidèles à l’adaptation de Mark Brown et à l’esprit du roman de Jules Verne. L’idée est d’emmener le public mauricien à découvrir un autre style de théâtre — une comédie physique, visuelle, pleine de rythme et d’imagination. La morale, elle, est universelle : la vie est faite de défis, mais ce sont nos rencontres et notre ouverture aux autres qui nous enrichissent.
L’œuvre de Jules Verne reste ancrée dans le temps, en quoi ce tour du monde pourra séduire les jeunes ?
La mise en scène est moderne, épurée, et laisse place au jeu et à l’imaginaire. Les thématiques de voyage, de curiosité, de dépassement de soi restent d’actualité. L’humour, lui, est intemporel : il parle à tous les âges.
Avec une scène restreinte comme le Caudan Arts Centre, ce tour du monde a-t-il été un pari facile à mettre en scène ?
C’était un véritable pari ! Représenter un périple à travers une dizaine de pays, avec différents moyens de transport, sur une scène unique et relativement restreinte demande une grande créativité. Mais c’est justement cette contrainte qui rend la mise en scène ingénieuse et ludique.
Estelle, en regardant cette pièce, qu’est-ce qui vous attire et quel est le message que vous souhaitez véhiculer aux lecteurs ?
Ce qui me touche dans cette pièce, c’est sa capacité à émerveiller. C’est un théâtre de l’imaginaire, de la transformation, où tout est possible. J’espère que ce spectacle donnera envie aux spectateurs de (re)découvrir Jules Verne et surtout de croire, eux aussi, aux voyages – intérieurs comme extérieurs.
Un message que vous souhaitez véhiculer ?
Les séances des 30 et 31 mai sont déjà complètes, et nous accueillerons environ 300 élèves pour la représentation scolaire du 29 mai. Une dernière séance est ouverte au public le 1er juin à 14h. Nous avons hâte de partager cette belle aventure avec le public.