R & A : dan lalit ena rékonpens !

Lorsqu’après des mois de négociations, plus ou moins secrètes l’Alliance du Changement – la deuxième version, celle sans PMSD mais avec Rézistans ek Alternativ – fut constituée, la question se posa : pouvait-on encore faire confiance au PTr et au MMM, deux vieux partis qui avaient fait toutes sortes d’alliances pour tenter d’arriver et se maintenir au pouvoir, pour prendre les décisions drastiques nécessaires pour apporter le changement, à tous points de vue, que le pays réclamait ? La réponse presqu’unanime fut que la présence de Rézistans ek Altenativ au sein de cette alliance allait changer la donne. R&A allait être la caution, l’aiguillon qui allait obliger le futur gouvernement à respecter ses engagements et rompre avec les pratiques du passé. Composé de dissidents de Lalit, R & A s’était fait connaître, et respecter, en se battant au niveau juridique pour tenter d’obtenir l’annulation du règlement faisant l’obligation pour un candidat aux élections de déclarer son appartenance communale. Une démarche que pratiquement tous les partis politiques promettaient d’entreprendre quand ils étaient dans l’opposition et oubliaient, en utilisant divers prétextes, dès qu’ils arrivaient au pouvoir. Dans un paysage politique dominé par les mêmes partis depuis plus d’un demi-siècle R & A symbolisait le renouvellement nécessaire pour en finir avec un style de gouvernement anti démocratique et dépassé.

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Les premières mesures du nouveau gouvernement – surtout certaines nominations d’« old friends » dans tous les sens du terme – firent tiquer, mais ne relevaient pas du « quota » de R&A. D’autant plus que le nouveau parti avait annoncé un système original et démocratique pour désigner les membres du National Empowerment Fund (NEF), organisme relevant du ministère de la Solidarite Nationale, donc celui occupe par le leader de R & A, pour lutter contre la pauvreté. Au lieu de procéder à des nominations par le ministre, comme cela avait été toujours le cas, une annonce fut publiée invitant ceux qui souhaitaient faire partie de la direction du NEF à se faire connaître. La démarche fut applaudie comme une avancée démocratique jusqu’à ce qu’on découvre qu’il s’agissait, en fait, d’une stratégie politicienne comme celle que pratiquait le MSM. Les 269 candidatures ont été passées au crible par des membres de R & A et les 40 sélectionnés ont été interviewés par le Junior Minister  Koogan Parapen et…Dany Marie, la compagne d’Ashok Subron avant que le ministre ne procède aux nominations. Parmi lesquels on retrouve des activistes et des sympathisants declarés de R & A. Interrogé par la presse Koogan Parapen reconnaît  que tout le processus n’aura été qu’un « qu’un exercice politique mené par R & A. » Pour sa part Ashok Soobron a affirmé que « les nominations sont une prérogative du ministre… le ministre décide de ceux qu’il nommera sur le Board ». « C’est la Constitution et la loi qui prévoient cela », a-t-il déclaré. Des arguments et un ton souvent utilisés par des ministres MSM dans le passé.

En ce qui concerne la présence de sa compagne sur le comité de sélection, il a declaré «  me li avan tou enn aktivis » qui a participé à de nombreuses mobilisations en faveur des droits humains. Hier l’épouse de l’ex premier ministre faisait nommer les agents du MSM sur les conseils d’administration des corps para-étatiques. Aujourd’hui c’est la compagne du leader de R & A et ministre de la Solidarité Nationale qui procédé a des nominations d’activistes et de symphatisants de R & A au conseil d’administration de la NEF. Qu’est-ce qui différencie la manière de faire de l’épouse de l’ex premier ministre de celle la compagne du leader de R & A ?  Avec ce style de nomination , copiée du MSM, on peut dire que pour certains activistes et symphatisants R & A : dan lalit ena rekonpens !

Il n’aura donc fallu que quelques mois passés au gouvernement pour que R & A, nouveau parti  qui se pretendait  totalement different – au niveau ideologique et dans la pratique – des vieux partis qu’il était appele aremplacer, adopte le langage et certaines manières de faire du MSM. En quelque sorte R & AQ n’aura pas su résister al’ivresse du pouvoir.Et la classe politique se dit étonnée que le nombre de Mauriciens dégoûtés de la politique soit en augmentation, comme vient de le démontrer le taux d’abstention aux municipales ! Meme si a force de repetitionca commence a devenir cliche, il faut l’ecrire : au niveau politique plus ça change plus c’est la même chose. Même avec Rézistans ek Alternativ !

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