Alors que les températures chutent et que les journées raccourcissent, les maladies de l’hiver reprennent leur cycle annuel. Si ces affections sont le plus souvent bénignes, elles n’en restent pas moins responsables de véritables vagues épidémiques, affectant toutes les tranches d’âge. Tour d’horizon des pathologies hivernales les plus courantes, de leurs symptômes et des mesures à adopter pour limiter leur impact.
Deux grands types d’infections
Les virus de l’hiver se répartissent en deux grandes catégories, selon le système qu’ils affectent : les voies respiratoires d’un côté, le système digestif de l’autre. Chacun présente des symptômes distincts, des formes de gravité variables, et des modes de transmission spécifiques.
Les affections respiratoires : un spectre large et contagieux
Les infections respiratoires dominent la saison froide. Elles incluent des pathologies fréquentes comme la rhinopharyngite, la bronchite ou la grippe, mais aussi des formes plus spécifiques comme la bronchiolite du nourrisson ou la laryngite.
• Rhinopharyngite : souvent confondue avec un simple rhume, elle se traduit par un écoulement nasal, une congestion, des éternuements, de la fièvre et une toux. Très fréquente chez les enfants, elle dure entre 5 et 10 jours.
• Bronchite : cette inflammation des bronches débute par une toux sèche qui devient grasse. Accompagnée d’une fièvre modérée, elle peut s’étendre sur plusieurs semaines, même si l’infection active se résorbe en une dizaine de jours.
• Bronchiolite : pathologie virale très contagieuse touchant principalement les enfants de moins de deux ans. Elle entraîne une fièvre légère, une toux persistante et des difficultés respiratoires. L’hydratation et le lavage nasal sont les premiers gestes à adopter.
• Angine : cette inflammation des amygdales provoque des douleurs à la déglutition, une fièvre modérée et parfois un gonflement des ganglions. Elle peut durer jusqu’à deux semaines, même en l’absence de complications.
• Inflammations des voies respiratoires hautes : laryngite, pharyngite et trachéite partagent une origine inflammatoire. L’enrouement, le mal de gorge ou la toux sèche sont les principaux symptômes. Ces affections, bien que bénignes, nécessitent repos vocal, hydratation et parfois des antalgiques simples.
• Sinusite : souvent consécutive à un rhume, elle se manifeste par des douleurs faciales, des maux de tête, une toux et une perte d’odorat. Elle se soigne par lavages nasaux et traitement symptomatique.
• Otite : infection fréquente chez les jeunes enfants, elle peut être externe ou moyenne. Les douleurs à l’oreille, parfois accompagnées de fièvre, justifient une consultation médicale. Le traitement varie selon la localisation et l’intensité de l’infection.
• Grippe saisonnière : avec son cortège de fièvre élevée, de courbatures, de maux de tête et de fatigue intense, elle épuise l’organisme en quelques jours, mais ses effets peuvent perdurer plusieurs semaines. Le vaccin annuel reste le moyen le plus efficace de prévention.
• Covid-19 : désormais présente chaque hiver depuis 2020, la maladie reste une menace sérieuse pour les personnes immunodéprimées, malgré la stabilisation de la situation sanitaire.
Les infections digestives : l’ombre persistante de la gastro-entérite
Seule pathologie digestive majeure de l’hiver, la gastro-entérite frappe de manière brutale. Diarrhée, nausées, vomissements et douleurs abdominales la caractérisent. Sa forte contagiosité, notamment dans les collectivités, en fait un classique des épidémies hivernales. Le principal risque réside dans la déshydratation, en particulier chez les nourrissons et les personnes âgées.
Un terrain favorable à la circulation virale
Contrairement aux idées reçues, le froid n’est pas directement responsable de l’augmentation des maladies en hiver. Ce sont surtout les comportements liés à la saison qui favorisent la propagation des virus : vie en intérieur, mauvaise aération, promiscuité. Les conditions climatiques, plus sèches, affaiblissent les muqueuses, les rendant plus vulnérables. Les virus respiratoires, en particulier, se conservent mieux dans l’air froid et sec. Les systèmes de chauffage, en asséchant l’air ambiant, amplifient cette vulnérabilité.
Trois modes de transmission bien identifiés
Les virus hivernaux se propagent principalement selon trois voies :
• Contact direct : poignée de main, surface contaminée, jouets partagés…
• Gouttelettes : toux, éternuements, postillons, échange de salive.
• Air vicié : espace clos mal ventilé partagé avec une personne infectée.
Prévenir pour mieux soigner
Identifier les premiers symptômes permet d’éviter les complications. Le diagnostic médical reste essentiel en cas de doute, notamment pour différencier les infections bénignes des pathologies plus sérieuses.
Les gestes barrières, l’hygiène des mains, l’aération des pièces et l’éviction des contacts en cas de symptômes restent les moyens les plus efficaces de protection, en complément des traitements symptomatiques adaptés.
Comment renforcer son immunité naturellement et efficacement ?
Fatigue persistante, gorge qui gratte, toux, troubles digestifs, moral en berne… L’hiver impose chaque année son lot de désagréments. Pourtant, il est possible de traverser cette période sans tomber dans le cercle des maladies à répétition. À condition de bien préparer son organisme. Alimentation ciblée, hygiène de vie, remèdes naturels éprouvés : voici un guide pour affronter la saison froide avec sérénité.
La baisse des températures, le raccourcissement des jours et le manque de lumière affaiblissent notre organisme. Le froid en lui-même n’est pas un agent pathogène, mais il modifie nos comportements (vie en intérieur, proximité physique, ventilation réduite) et favorise ainsi la prolifération des virus hivernaux — rhumes, grippes, bronchites, gastroentérites. Ces infections se transmettent principalement par les gouttelettes de salive et le contact avec des surfaces contaminées. C’est pourquoi le renforcement du système immunitaire constitue une stratégie clé pour se protéger efficacement.
Une alimentation fonctionnelle pour soutenir les défenses naturelles
L’immunité se construit en grande partie dans l’assiette. Et contrairement aux idées reçues, il ne s’agit pas de « manger plus » en hiver, mais de « manger mieux ».
Vitamines C, D et B : les piliers de la protection immunitaire
Vitamine C : Elle booste la production de globules blancs, participe à la neutralisation des radicaux libres et aide à réduire la fatigue. On la trouve en abondance dans les agrumes, les kiwis, les poivrons rouges, les brocolis ou encore le chou.
Vitamine D : En hiver, l’ensoleillement insuffisant compromet sa synthèse cutanée. Pourtant, cette vitamine joue un rôle fondamental dans l’activation des cellules immunitaires. Une supplémentation peut être envisagée, mais certains aliments permettent aussi de couvrir partiellement les besoins : poissons gras (saumon, sardine, maquereau), œufs, foie de morue, champignons.
Vitamines du groupe B : Les vitamines B6, B9 et B12 favorisent la production de cellules immunitaires. On les retrouve dans les œufs, les céréales complètes, les légumineuses, les fruits secs et les produits laitiers.
Oligo-éléments et acides gras essentiels : des soutiens sous-estimés
Fer, zinc et magnésium : Ces minéraux sont indispensables au bon fonctionnement des cellules immunitaires. On les retrouve dans les lentilles, les fruits de mer, les oléagineux, les légumes verts et les céréales complètes.
Oméga-3 : Présents dans les poissons gras, les huiles de colza ou de lin, ils contribuent à réguler l’inflammation et soutiennent l’équilibre du système immunitaire.
Les produits de la ruche : des trésors naturels
Le miel : aux propriétés antibactériennes et cicatrisantes, il adoucit la gorge et soutient l’immunité.
La propolis : puissant antiseptique, elle agit en prévention et en traitement d’appoint.
La gelée royale : énergisante et revitalisante, elle est idéale en cure pour les périodes de fatigue.
Plantes médicinales et huiles essentielles : des alliées ciblées
L’échinacée : immunostimulante, elle renforce la résistance aux infections respiratoires.
Le ginseng : tonique général, il augmente les capacités physiques et mentales en période de stress ou de convalescence.
Les huiles essentielles : eucalyptus, ravintsara, myrte ou citron purifient l’air ambiant, décongestionnent et soulagent les voies respiratoires.
À manier avec précaution, notamment chez les enfants et les femmes enceintes.
Hygiène, sommeil, activité physique : les fondamentaux
Lavage des mains régulier (eau + savon ou gel hydroalcoolique)
Aération des pièces 5 à 10 minutes par jour
Exercice physique quotidien, même modéré : marche rapide, yoga, natation
Sommeil de qualité : horaires réguliers, pas d’écrans le soir
Lumière naturelle le matin pour recaler l’horloge biologique
Gérer le stress, entretenir le lien social
Le stress chronique altère les défenses immunitaires. Respirations profondes, méditation, activités relaxantes aident à restaurer l’équilibre intérieur.
Par ailleurs, les relations sociales jouent un rôle protecteur. Partager des moments chaleureux avec ses proches stimule les hormones du bien-être (endorphines, ocytocine) et diminue le taux de cortisol, l’hormone du stress.
Face aux virus de l’hiver, la meilleure arme reste une stratégie préventive, naturelle et globale. En associant alimentation fonctionnelle, hygiène de vie rigoureuse, plantes médicinales et quelques recettes traditionnelles éprouvées, il est tout à fait possible de passer l’hiver sans encombre, et même en pleine forme. Un organisme soutenu est un organisme résistant. À vous de jouer.
Et la vaccination ?
Elle reste recommandée, notamment chez les personnes fragiles (65 ans et plus, maladies chroniques). Le vaccin contre la grippe saisonnière permet de limiter les formes graves et la propagation du virus.
Les remèdes de grand-mère : simples, efficaces et accessibles
Lait chaud au miel
Soulage les maux de gorge. Faire chauffer du lait (animal ou végétal), y ajouter une cuillère à café de miel. Boire chaud, de préférence le soir.
Bouillotte chaude ou serviette tiède sur le ventre
Apaise les douleurs digestives. Chauffer une serviette humide ou une bouillotte et l’appliquer sur la zone douloureuse, sans contact direct avec la peau.
Eau de cuisson du riz
Recommandée en cas de diarrhée. Rincer le riz, le cuire, garder l’eau de cuisson. Boire tiède, éventuellement avec un peu de citron.
Kiwi, agrumes, chou
Riches en vitamine C, ces aliments de saison luttent contre la fatigue hivernale. À consommer régulièrement, en collation ou dans les repas.
Inhalation au thym
Pour dégager les voies respiratoires : infuser du thym dans de l’eau bouillante, placer le visage au-dessus du bol avec une serviette, inhaler les vapeurs 5 à 10 minutes.
Infusion de thym et romarin au miel
Antiseptique naturel : 3 brins de thym + 3 brins de romarin dans 1,5 litre d’eau, laisser infuser 10 minutes à couvert, filtrer, ajouter du miel. Ne pas dépasser 3 tasses par jour.
Sirop de thym maison
Pour la toux : infusion de thym laissée à refroidir toute une nuit. Le lendemain, filtrer, ajouter du sucre (ou miel), chauffer jusqu’à obtention d’un sirop. Conserver au frais à l’abri de la lumière.