Budget 2025-26 – MEXA – Heba Capdevila  : « Nous comptons sur le soutien du GM »

  • Les exportateurs retiennent leur souffle espérant des mesures pour relancer le secteur

La Mauritius Export Association (MEXA) entame un nouveau chapitre avec l’arrivée d’Heba Capdevila à sa présidence. Elle succède à Dominique de Froberville, dont le mandat a été salué pour sa rigueur et sa vision stratégique. Elle affirme sa volonté de faire évoluer le secteur des exportations vers un modèle plus résilient, technologique et centré sur l’humain. Un mot revient régulièrement dans ses interventions : collaboration.

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Alors que l’incertitude plane sur le renouvellement de l’AGOA, accord commercial crucial pour les exportations vers les États-Unis, la récente escalade tarifaire annoncée par Donald Trump a ravivé les inquiétudes des exportateurs. À la veille de la présentation du budget 2025-26, ces derniers retiennent leur souffle espérant des signaux positifs pour relancer le secteur de l’exportation. Dans ce contexte difficile, Heba Capdevila explique que le partenariat avec les autorités demeure essentiel, tout comme l’importance stratégique de l’AGOA, qui soutient le secteur exportateur depuis 25 ans. La présidente de la MEXA espère que le prochain budget, présenté ce jeudi, confirmera l’appui de l’État : « Nous comptons sur la collaboration et le soutien du gouvernement à l’échelle de l’écosystème pour favoriser le redémarrage de l’industrie exportatrice. »

Heba Capdevila ne perçoit pas son rôle à la tête de la MEXA comme une position de pouvoir, mais comme un vecteur de mobilisation : « si nous voulons hisser notre secteur exportateur à un niveau supérieur, cela doit être un effort collectif, pas une course en solitaire. Ce rôle, ce n’est pas qu’un exercice de leadership, c’est une dynamique de collaboration. » Elle insiste sur l’importance du travail conjoint entre institutions, partenaires industriels et autorités publiques, plaçant le dialogue, l’intelligence collective et la solidarité au cœur de ses priorités.

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Dans un contexte économique mondial incertain, accentué par les tensions tarifaires, Heba Capdevila reconnaît les difficultés mais voit également des opportunités. « Yes, we are entering uncertain times. Yes, challenges lie ahead. But I stand here with conviction, because I believe that we also have the ideas, the institutions, and the collective will to navigate this moment — and to emerge stronger. » Elle estime que Maurice entame une phase de transformation industrielle nécessitant une mobilisation concertée de tous les acteurs. « Ce qui compte, c’est le développement et l’investissement dans l’industrie. Il faut relancer l’exportation. Nous faisons face à des défis, mais nous entrons aussi dans une période de transformation où la collaboration de chacun sera cruciale », dit-elle.

Elle salue les initiatives mises en œuvre depuis novembre 2024, notamment la coopération renforcée entre la MEXA et le gouvernement sur les questions tarifaires. L’annonce de Donald Trump sur les droits de douane américains est, selon elle, un exemple de cette synergie, ayant permis à l’industrie mauricienne de faire entendre sa voix. Par ailleurs, Heba Capdevila insiste sur l’importance d’investir à la fois dans la technologie et le capital humain. L’intégration de l’intelligence artificielle, de l’automatisation et de la digitalisation est indispensable, sans pour autant négliger la dimension humaine : « L’humain est au cœur de tout.»

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Heba Capdevila plaide pour un environnement dynamique, capable d’attirer et de retenir les talents locaux comme étrangers : « Comment attirer les talents, mais surtout les retenir, et faire de Maurice un point d’ancrage pour les compétences ? Plusieurs initiatives ont déjà été lancées. Je pense que lorsqu’on crée un environnement positif, dynamique, où il y a de l’innovation et des perspectives, on attire naturellement les jeunes, les moins jeunes et l’expertise de manière générale. »

La présidente de la MEXA insiste sur la responsabilité collective de bâtir un tel environnement et de miser sur la technologie : « On parle beaucoup de technologie, d’IA, d’automatisation. Il faut maintenant créer des passerelles concrètes dans nos industries, tant dans le secteur manufacturier que dans d’autres domaines exportateurs ou domestiques, pour adopter ces nouvelles approches de manière optimale », explique-t-elle. Elle est convaincue que ces éléments contribueront à attirer la jeunesse : « Les jeunes ont une approche différente du travail. L’environnement industriel, enrichi par la digitalisation et la transformation technologique, devient un levier d’attractivité. Nous pouvons créer ces passerelles. »

Pour relancer un secteur exportateur en difficulté depuis une décennie, marqué notamment par la fermeture de plusieurs usines et une baisse des exportations, Heba Capdevila explique qu’il faut rendre Maurice attrayante pour les investissements directs étrangers. Cela implique un climat des affaires propice, la mise en place d’un écosystème institutionnel robuste, favorable à l’innovation. « Il faut créer un environnement dans lequel les investisseurs veulent venir », affirme-t-elle, soulignant que la compétitivité repose autant sur les infrastructures que sur la qualité du capital humain et la stabilité institutionnelle. Interrogée par la presse sur une possible issue défavorable aux négociations sur les droits de douane avec les États-Unis, elle reste prudente mais confiante : « Il serait prématuré de se prononcer sur la suite. Le gouvernement mène les négociations. La MEXA est pleinement engagée aux côtés des autorités. Nous verrons ce qu’il en ressort. »

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