Paire éducatrice, consultante et créatrice de contenus, Karola Zuël, qui est très active sur sa plateforme, Koze Karol, se dit pour une éducation sexuelle inclusive. En plus des ateliers pour les jeunes, elle en propose également pour les Corporate (MQA Approval en cours), ateliers qui regroupent des thématiques liées au sexisme, au harcèlement sexuel et à la santé menstruelle, entre autres… Elle estime qu’il est temps que l’éducation sexuelle soit normalisée dans les compagnies, les écoles, et même les groupes de jeunes. Sa démarche consiste par ailleurs à démystifier les bases de l’éducation sexuelle et à les rendre plus accessibles et compréhensibles pour tout âge. « Il n’y a pas de date de péremption pour vivre sa sexualité », dit-elle.
Karola Zuël, votre spécialité repose sur l’éducation sexuelle simplifiée pour les jeunes. En quoi consiste votre démarche ?
À démystifier les bases de l’éducation sexuelle et les rendre plus accessibles et compréhensibles pour tout âge. Un langage simple, un vocabulaire adapté, dire les faits sans camoufler ou broder autour, et l’utilisation du sarcasme, parfois, qui aide beaucoup. C’est surtout être plus proche des jeunes et comprendre leur fonctionnement, leurs codes et leurs besoins en ce qui concerne l’éducation sexuelle.
Votre plateforme, Koze Karol, porte sur la création de contenus éducatifs pour combler le manque d’infos sur la sexualité. Quels sont les aboutissements de ce projet ?
Koze Karol (anciennement Freedomlicous Karol) existe depuis bientôt six ans, et je suis très satisfaite de tout ce qui a été accompli. J’ai commencé par des vidéos en français, sur YouTube principalement, mais aussi Facebook et Instagram, puis j’ai vite compris que les gens n’accrochaient pas réellement. J’ai par la suite bougé vers TikTok, avec des vidéos plus courtes, directes et en kreol. Là, j’ai vu que les gens cherchaient un maximum d’informations sur un sujet en deux minutes, ce qui équivaut au temps maximum de concentration. C’est comme cela que j’ai atteint 4 millions de vues sur l’ensemble de mes vidéos sur TikTok.
Pendant ce parcours de vidéos éducatives, j’ai aussi publié un livre, Sex’Plik San Tabou, qui est un guide sur l’éducation sexuelle en Kreol Morisien, avec des explications claires et beaucoup d’images, pour plus de compréhension. Les thèmes regroupent les bases de l’éducation sexuelle, comme les parties génitales, comment faire des bébés, le consentement, les relations sexuelles, les infections sexuellement transmissibles, les règles, le syndrome prémenstruel, les mythes sur la sexualité à Maurice…Durant ce parcours, j’ai aussi eu l’occasion de commencer à organiser des ateliers ou des interventions dans des ONG. C’est ainsi que, de fil en aiguille, c’est devenu ma raison de vivre. Être sur le terrain change la donne complètement. On est face à la réalité, et cela crée plus d’impact que sur les réseaux.
C’est de là que vous est venue l’idée d’animer aussi des séances Sex’Plik en kreol morisien. Pourquoi ce choix de langue, et comment votre coaching peut remettre en question des mythes et développer des attitudes saines ?
Le choix du Kreol était une évidence. C’est tout un art de l’écrire et le parler. J’ai appris à l’écrire grâce à une amie et enseignante de Kreol Morisien, Francesca Ducasse, qui a eu la patience de m’expliquer comment fonctionne l’orthographe de notre créole. Nous avons aussi des dialogues bien de chez nous, et voir cette langue évoluer chez les jeunes me fascine. J’aime beaucoup les nouveaux termes, et je cherche toujours à connaître leur sens avant de les utiliser dans mes ateliers. Une façon pour moi d’être sur la même longueur d’onde que les participants, ce qui me permet de capter plus facilement leur attention. Maki, porte, larout batiakoki, deroule, kagoul, et, il y a tant d’autres que je découvre encore à travers TikTok, les chansons, etc… Pour ma part, ces mots en Kreol sont des synonymes quand je dois expliquer des termes scientifiques ou des choses trop complexes. Bien utiliser ces mots, et quand il le faut, rend mes ateliers aussi plus amusants, parce que cela laisse la place au rire, et les participants se disent aussi que je sais de quoi je parle. Ce qui me permet aussi de développer une proximité et de favoriser les échanges.
Qui dit percuter dit aussi mémoriser. Et qui dit mémoriser, dit mettre en pratique. Le Kreol a souvent été une langue sous-estimée et considérée comme vulgaire, alors que c’est le levier le plus accessible pour la compréhension. En plus des ateliers pour les jeunes, je propose également des ateliers pour les Corporate (MQA Approval en cours), qui regroupent des thématiques liées à la vie du bureau : le sexisme, le harcèlement sexuel et la santé menstruelle sur le lieu du travail. Ces ateliers facilitent les rapports entre collègues, favorise l’inclusion, améliore la compréhension sur certains sujets et rends l’espace de travail plus serein.
Dans une société marquée par les préjugés, comment les femmes osent-elles revendiquer une sexualité épanouie sans être jugée ?
Une chose que j’ai apprise durant mon parcours, c’est qu’en cherchant l’égalité, on sera toujours incomprise et jugée. Il faut d’abord comprendre quelques bases. Oser avoir plusieurs partenaires ou encore parler de sexualité ouvertement intimident parfois les hommes; ils sentent un renversement des rôles, et qui dit changement, dit aussi peur ou incompréhension. Et humainement parlant, quand il y a de l’incompréhension, on juge.
Il y a un écart générationnel qui fait que les gens Z/millenials sont trop épanouis voire trop même, selon la génération précédente. Mais c’est un cycle vicieux parce que l’évolution humaine fait qu’en prenant de l’âge, nous devenons plus « sages » et posés. L’évolution amène de nouvelles tendances, de nouvelles pratiques, de nouveaux termes, et si on ne suit pas, on ne comprend pas, on va donc juger. Or, la place de la femme a beaucoup évolué depuis les années 90, et ce sera encore le cas dans les dix prochaines années.
Vous employez le terme « détabouiser » pour informer. Si les jeunes font fi des tabous, les quadragénaires et quinquagénaires, elles, n’osent pas face à la pression sociale. En quoi votre expertise peut-elle aider les femmes à revendiquer leurs droits à une sexualité épanouie ?
Je ne fais pas uniquement des ateliers et des contenus pour les jeunes. Je touche à divers sujets liés à la sexualité pour tout âge. Les quadragénaires et quinquagénaires font face à beaucoup de changement physique et, parfois, mettent de côté leur sexualité, même si la libido fluctue. Je dis souvent que la communication est la clé. Communiquer avec son partenaire sur les émotions, les besoins, les envies et le plaisir. Si elles font face à un partenaire qui ne communique pas ou qui se moque, il faudra trouver le moyen de faire passer le message. Cela peut être des textos, un dîner aux chandelles… Bref, prendre les devants, créer l’ambiance et provoquer la situation peut aider à faire comprendre ce que vous désirez. Les hommes – pas tous – sont plus dans l’action et le visuel. En dernier, il faut aussi comprendre que la sexualité, ce n’est pas juste un truc pour les jeunes. Il n’y a pas de date de péremption pour vivre sa sexualité.
Parler sans filtre de sexualité, cela vous a-t-il porté préjudice ?
Parler de sexualité n’a pas été sans conséquence pour ma part. Il y a, de la part des hommes, beaucoup d’incompréhension, d’intimidation et de jugement dans ce que je fais. On confond souvent mon rôle de paire éducatrice à travailleuse du sexe. On me demande mes tarifs et on me drague en pensant que j’ai plusieurs partenaires sexuels et que je suis du genre à céder facilement à leurs avances. Mais avec le temps, cela ne m’impacte plus, et je suis entourée de personnes bienveillantes qui reconnaissent mon travail, axé sur l’éducation, et cela me suffit.
Quand vous avez créé la plateforme d’éducation sexuelle sur les réseaux sociaux, avez-vous ressenti auprès des femmes ce besoin pour elles de s’exprimer sans honte ?
Cette plateforme n’est pas uniquement pour les femmes. Je parle aussi beaucoup de sexualité masculine, qui est tout aussi importante, et pas toujours abordée, en explorant des thèmes comme l’anxiété de la performance, les protections, l’éjaculation précoce… Au fil des années, je trouve que beaucoup de femmes sont épanouies. Et même sur les réseaux, je vois beaucoup de femmes qui prennent la parole sur la sexualité ou l’accouchement, et n’hésitent pas à donner de la voix sur ce qu’elles ressentent ou vivent. Je trouve cela formidable d’avoir différents points de vue. Plus on en parle ouvertement, et plus ce sera normalisé.
La sexualité va-t-elle aussi de pair avec la santé sexuelle ?
Définitivement ! L’une ne va pas sans l’autre. Il est tout aussi important de comprendre sa sexualité et d’avoir de bonnes pratiques pour son bien-être et celui de son ou de sa partenaire. Alors oui, sexualité et santé sexuelle vont de pair, à condition toutefois que cette sexualité soit vécue dans un cadre de respect, de sécurité, de plaisir et de consentement. C’est cette qualité relationnelle et personnelle qui fait toute la différence entre sexualité et santé sexuelle.
Vous abordez aussi le sexisme, le harcèlement, les droits LGBTQIA+… En quoi tout cela est-il important ?
Une meilleure compréhension de ces sujets implique moins de jugements. S’éduquer sur ces thèmes permet de « live and let live », surtout si cela ne nous concerne pas directement. J’aime bien ce dicton : « Pas de vagin, pas d’opinions.» Cela peut paraître très radical, mais au fond, c’est de ne pas donner son opinion à tort et à travers, surtout si on n’est pas entièrement informé. Cela s’applique aussi pour tout ce qui concerne la sexualité, le sexisme, le harcèlement ou les droits LGBTQIA+. Je suis une alliée de la communauté LGBTQIA+, et cela m’agace profondément quand une personne lambda donne son opinion (souvent des critiques, des insultes ou de grands paragraphes religieux) sans même connaître le quart de la chose. Car il n’y a pas que le fait de s’informer, il faut aussi avoir de l’empathie, car ces sujets concernent un être humain avant tout.
Pensez-vous que les mentalités ont changé en 2025 dû à une meilleure accessibilité à l’éducation ou la voix des femmes est-elle toujours étouffée ?
Je trouve qu’il y a encore du chemin à faire parce que beaucoup de personnes ne comprennent toujours pas l’importance de l’éducation sexuelle. On se contente d’apprendre sur les sites pornographiques en pensant que la sexualité ne se résume qu’à ça, alors que cela va au-delà des relations sexuelles; on met souvent de côté toutes les thématiques qui entourent la sexualité (hommes ou femmes). L’éducation sexuelle ne se résume pas uniquement à des relations sexuelles, mais aussi au consentement, aux protections, aux infections sexuellement transmissibles, la fine ligne entre relations consentantes et agressions sexuelles, voire le viol. Tellement de thématiques prises pour acquis et qui, au final, deviennent un choc quand on y fait face.
Lors du lancement en 2020 de votre livre, Sex’Plik San Tabou, comment cela a-t-il été perçu, surtout que vous vous adressiez aussi aux ados ? Était-ce votre manière de dénoncer des non-dits de la société ?
Au début, il n’y avait pas beaucoup d’engouement auprès des parents. Le livre était perçu comme un moyen de pervertir les ados sous prétexte qu’ils ne sont pas prêts à parler des choses de la vie, qu’ils sont trop fragiles, trop jeunes, trop innocents… Alors que l’adolescence est l’éveil même de la sexualité. Les changements corporels et émotionnels font que c’est le moment propice d’en parler ouvertement, de mettre en garde, d’identifier les émotions, les besoins… Et préparer l’ado à une sexualité saine et dans le respect. De bouche à oreille, le livre a pris son envol, et c’est maintenant utilisé par quelques ONG, des parents, et même des enseignants, pour faciliter les explications.
C’est devenu une idée cadeau pour les oncles et tantes à leurs neveux et nièces. Les explications sont concises et directes, et cela facilite la compréhension. De plus, j’ai cru comprendre que les parents achètent le livre et laisse les ados le lire seuls, tout en laissant le choix aux enfants de revenir vers eux en cas de questions ou d’éclaircissements. C’est un moyen de faciliter la conversation sur la sexualité au sein de la famille. C’était le but principal de ce livre. J’ai aussi eu des retours des parents, où Sex’Plik a eu un impact positif sur leurs enfants, au lieu qu’ils aillent se renseigner sur des sites, où les explications sont souvent compliquées, avec des termes scientifiques et pas forcément adaptés à leur niveau de compréhension. Ce livre est devenu une référence.
À vos débuts, vous aviez opté pour le sobriquet de Freedomlicious Karol pour vous exprimer sur la sexualité, le flirt, la peine de mort. Pourquoi ce choix et quelle est la portée de vos actions ?
Freedomlicious Karol était mon premier pseudo, qui représentait la liberté : liberté de s’exprimer ouvertement et sans tabou sur n’importe quel sujet. Je n’avais pas encore tout à fait trouvé mon créneau, d’où le fait d’avoir abordé divers sujets, comme la peine de mort, la liberté d’expression… Je voulais être moi-même et sortir de ma zone de confort pour avoir un impact sur les autres. Plus personnellement, c’était un pseudo qui me tenait à cœur après une rupture où j’ai retrouvé le bonheur de la liberté (Freedom) que je trouvais délicieuse (Delicious), et que je savoure encore d’ailleurs ! Le fait de pouvoir m’exprimer sur plein de sujets divers d’une façon directe et crue m’a permis d’accomplir tout ce que je voulais pour cette plateforme. Et j’ai même découvert ma passion pour éduquer les autres. Le tout sur un ton fun, mais qui a un impact réel sur la vie des autres. J’ai toujours travaillé dans l’éducation et le domaine de la formation, et je pense que Koze Karol était mon appel pour faire un changement avec plus de poids chez les autres.
Koze Karol, vous êtes reconvertie dans le coaching. Être la « démystificatrice » du sexe sans tabou, est-ce un terme qui vous plaît ?
Je dirais qu’avec le temps je me suis habituée au terme paire éducatrice surtout. J’ai longtemps cherché un terme qui résume mon activité, et je pense que je l’ai trouvé. La formation n’a pas de secret pour moi, car j’ai à mon actif une dizaine d’années d’expérience dans la formation et l’administration dans les écoles, ONG et autres Corporates.
Quelles sont, à votre avis, les fausses idées reçues sur la sexualité parmi les jeunes ?
J’en découvre chaque jour à travers les messages, les commentaires et les foires à questions dans mes ateliers. Il y a encore beaucoup de préjugés sur le port du préservatif (inconfortable, serré, ne donne pas de plaisir), les règles (exagération de la part des femmes, incompréhension des symptômes du SPM, les hormones et la raison même des règles), les relations sexuelles (les rapports non mutuels, le consentement, les anxiétés de performances, l’influence de la pornographie), les infections sexuellement transmissibles (ça n’arrive qu’aux autres, la peur du dépistage), entre autres. Cela dépend aussi de chaque vécu, de l’environnement et de l’importance que la sexualité a dans la vie des jeunes. Certains ne s’en préoccupent pas et s’auto-forment comme il le faut, et d’autres propagent ces idées reçues; bien souvent parce que ce sont leurs aînés qui les ont propagées, et ils ne remettront pas en doute la parole d’une personne de confiance.
Vous êtes à votre propre compte, comme paire éducatrice… En quoi consistent vos ateliers en ce moment avec les jeunes ?
Mes ateliers sont souvent sur les bases de l’éducation sexuelle, et parfois au-delà. Chaque atelier est taillé sur mesure par rapport aux besoins des participants, et il n’y a jamais deux ateliers identiques. Pour les enfants de 5 à 10 ans, j’ai une approche beaucoup plus soft, et c’est basé plus sur les émotions, la prise de conscience de son corps et le consentement surtout (que ce soit un bisou, un câlin, un toucher, l’enfant a le droit de dire non). Pour les 11-18 ans, le cours est un plus avancé, et cela s’étale sur plusieurs sessions : les parties génitales, le consentement, les protections, les règles, le SPM, les dangers de la pornographie, la sextorsion, les agressions sexuelles, etc… Puis il y a les sessions de coaching avec les parents sur comment parler de sexualité avec leurs enfants (tout âge confondu), comment répondre à des questions afin de ne pas rendre l’ado coupable d’avoir osé poser des questions. Il y a aussi des techniques de vocabulaire, les codes des jeunes, etc… Et bien sûr, il y a les ateliers Corporate sur le sexisme et le harcèlement sexuel, notamment, et je propose aussi des cours sur l’administration et le training administration, un autre de mes atouts de coaching.
Est-il essentiel, selon vous, de rendre l’éducation sexuelle obligatoire dans les écoles primaires et secondaires ?
L’éducation sexuelle fait partie intégrante de notre vie. Nous apprenons à chaque étape de notre vie parce que notre corps, nos relations et nos quotidiens changent avec le temps. Tôt ou tard, nous y faisons face, alors autant initier tôt des bases saines plutôt qu’à l’âge adulte. Les hormones, les pulsions et l’intérêt pour la sexualité débutent à l’adolescence, et même avant. Ce n’est pas pervertir l’adolescent ou l’inciter à avoir des relations sexuelles, mais instaurer les bases pour le préparer à vivre des relations saines dans le respect quand le moment viendra sans provoquer de traumatismes ou de choc. Il est primordial d’instaurer davantage d’ateliers sur la sexualité dans les écoles, car les informations erronées se répandent rapidement.
Il est surtout important de distinguer le vrai du faux, surtout qu’avec les réseaux sociaux, tout est pris à la rigolade. Sans compter les chansons qui banalisent les rapports sexuels. Et il y a un grand désintéressement dans la lecture. Le seul moyen d’approcher ces jeunes, c’est de parler le même langage qu’eux et d’envoyer un message fort et clair afin de ne pas leur faire peur ou leur faire croire que la sexualité ou l’éducation sexuelle ne se résument qu’aux rapports sexuels.
Avez-vous un message particulier à adresser aux parents ?
Oui, à l’effet que l’éducation sexuelle n’est pas la responsabilité unique des professeurs ou des formateurs, car beaucoup de parents me disent qu’ils ont honte de parler de sexualité avec leurs enfants. Vous êtes la base même de leur éducation primaire, et cela devrait donc commencer à la maison. Il est temps que l’éducation sexuelle soit normalisée dans les compagnies, les écoles, et même les groupes de jeunes. S’éduquer est la clé et la base de relations saines. Ouvrir la discussion et parler de sujets difficiles aide à ne pas juger sur ce que nous ne comprenons pas (pa ziz seki to pa konpran).
Propos recueillis par
Corinne Maunick