La Confederation of Independent Trade Unions (CITU) a adressé un mémoire au ministère des Finances dans le cadre des propositions budgétaires. Cette confédération syndicale la plus représentative du pays propose une série de mesures pour améliorer la qualité de la vie de la population, dont une Child Allowance de Rs 5 000 à Rs 13 500, l’octroi de deux jours de Menstruation Leave, la création de Smart Housing Units dotées de piscines, la VAT limitée à 5% sur les produits de consommation courante, l’emprunt exempté du taux d’intérêt pour l’achat de matériel informatique pour les éducateurs, le recrutement des Discipline Masters dans les écoles, l’exemption de la pension et du Lump Sum du paiement d’impôt, l’introduction du carnet de santé, la réintroduction de la School of Agriculture à l’Université de Maurice.
Les dirigeants de la CITU, notamment Rajshree Thylamay et Deepak Benydin, accordent aussi un intérêt particulier à la cause des personnes âgées et celle des handicapés dans le mémoire. Ils affirment que le vieillissement de la population atteint aujourd’hui le seuil de 18,7% et devrait continuer à augmenter dans les années à venir.
« La question se pose : que fait le gouvernement pour aider et soutenir la population vieillissante ? Outre le fait que nos aînés sont maltraités, ils sont également privés d’une qualité de vie élémentaire et vivent dans l’insécurité au sein de leur communauté et de leur famille. Pour soutenir une population vieillissante, le gouvernement devrait se concentrer sur la création de communautés adaptées aux aînés, garantir l’accès à des soins de santé et à des soins de longue durée abordables, et promouvoir les opportunités sociales et économiques pour les personnes âgées. Cela comprend l’investissement dans les transports en commun avec accès aux fauteuils roulants, une demande constante de notre syndicat depuis des années, la mise en œuvre de normes nationales de soins à domicile et la promotion de modes de vie sains », soutiennent-ils dans le mémoire.
Le gouvernement devrait allouer une partie de son budget à la protection des aînés, disent-ils. Pour protéger et soutenir les aînés et leur rendre la vie agréable, il faut privilégier le bien-être physique et mental, les liens sociaux et un environnement de vie sûr. Encourager l’activité physique régulière, une alimentation saine et la stimulation cognitive par des campagnes de sensibilisation menées par des travailleurs sociaux. Veiller à ce que les aînés se sentent respectés, écoutés et aimés en investissant du temps et en favorisant des relations enrichissantes. Il faut également privilégier également la création de logements sûrs et confortables et l’accès aux ressources et services de soutien nécessaires.
Au chapitre de Disability and Loss of Ability du mémoire, les dirigeants de la CITU soutiennent que la triste réalité est que certaines personnes souffrent de handicaps physiques et mentaux depuis leur naissance. « Nous ne devons pas mépriser les personnes handicapées, mais plutôt leur permettre de vivre une vie normale. Nos infrastructures, notamment les bâtiments, les routes, les écoles, les centres commerciaux, les restaurants, les bibliothèques publiques, les marchés et les transports en commun, doivent être accessibles à tous, y compris aux personnes handicapées et aux personnes âgées. Des bus adaptés aux fauteuils roulants sont indispensables. Tous nos autobus publics à plancher surbaissé doivent être équipés d’une rampe automatique pour faciliter l’accès, et chaque conducteur ou receveur d’autobus doit être formé à l’assistance aux personnes handicapées », estiment les syndicalistes.
Pour pallier la pénurie de main-d’œuvre, Maurice se tourne de plus en plus vers les travailleurs étrangers, disent-ils. Le gouvernement a mis en œuvre des politiques visant à attirer la main-d’œuvre expatriée, notamment dans les secteurs confrontés à de situations graves. Cependant, ce recours à la main-d’œuvre étrangère soulève des questions quant à la sécurité de l’emploi et à l’intégration au marché du travail local. Si la main-d’œuvre étrangère peut combler les pénuries immédiates, des solutions à long terme sont nécessaires pour assurer un développement durable.
Des secteurs clefs tels que l’industrie manufacturière, le textile, la construction et le tourisme se tournent vers la main-d’œuvre étrangère qualifiée pour combler les lacunes dans leurs secteurs respectifs.
« L’OIT a identifié une inadéquation des compétences à l’île Maurice et la nécessité d’élaborer des politiques pour remédier à ces disparités par rapport aux exigences des emplois dans des secteurs comme les emplois verts et l’industrie textile. Il existe clairement un manque d’expertise et de compétences qu’il faut combler. Selon les statistiques mauriciennes, l’île a un taux de chômage de 5,8% en 2024. 18,2% des jeunes chômeurs âgés de 15 à 24 ans n’ont ni diplôme ni qualification, et 10% n’ont pas de Primary School Achievement Certificate », font remarquer les syndicalistes.
Pour ce qui est de la santé publique, la CITU fait ressortir qu’en 2021, la prévalence du diabète de type 2 a été diagnostiquée à 19,9% dans la population âgée de 25 à 74 ans, dont 21,6% chez les hommes et 18,5% chez les femmes. Le diabète a d’ailleurs été associé à une augmentation du nombre d’autres maladies chroniques, telles que les maladies cardiovasculaires, l’insuffisance rénale et les amputations. « Nous proposons de mener une campagne de sensibilisation ciblée et dynamique chaque trimestre dans les écoles, sur les lieux de travail et dans les centres commerciaux, et de sensibiliser les jeunes et les personnes de tous âges via les réseaux sociaux. La mise à disposition d’un glucomètre par foyer serait un outil idéal d’autosurveillance pour les familles », souligne le mémoire.