Les membres de la Mauritius Vehicles Dealers Association (MVDA) se sont réunis d’urgence hier et ont demandé au gouvernement d’étendre le moratoire de trois semaines prévu avant l’entrée en vigueur de la réintroduction des taxes sur les véhicules électriques et hybrides.
Le Budget 2025-2026 prévoit la réintroduction des droits d’accise sur les véhicules hybrides et électriques, tandis que les taux des droits d’accise et des droits de douane sur les véhicules conventionnels seront augmentés de 45% à 100%. « Nous sommes désagréablement surpris. C’est un coup de massue pour nous », dira Mrinal Teelock, secrétaire de la MVDA.
Selon ce dernier, lors des consultations prébudgétaires, le ministre délégué Dhaneshwar Damry avait indiqué que le gouvernement était dans l’obligation d’augmenter ses revenus et avait sollicité des propositions de la part des concessionnaires automobiles. « Nous avions fait des propositions raisonnables concernant un programme d’élimination graduelle des véhicules afin de rajeunir notre flotte, ainsi que pour des solutions permettant au gouvernement d’obtenir des revenus », a-t-il fait ressortir.
Il estime que la déclaration du Premier ministre concernant le surnombre de voitures sur les routes a été une mauvaise surprise. D’après lui, les mesures annoncées ne permettront pas de réduire la congestion routière, car les véhicules en circulation sont déjà nombreux. « Actuellement, 5 000 à 6 000 véhicules sont retirés de la flotte nationale chaque année, un chiffre insuffisant puisque 38% des véhicules circulant sur les routes mauriciennes ont plus de 15 ans. »
Mrinal Teelock a cité l’exemple de Singapour, où la population s’élève à 5,6 millions de personnes, avec un million de véhicules privés sur les routes. Ce pays importe chaque année 45 000 voitures, tandis que 40 000 sont retirées de la circulation sans que cela ne pose de problème. Il déplore qu’à Maurice les automobilistes soient considérés comme une « vache à lait ». Et de poursuivre : « L’enregistrement des véhicules a augmenté, la Road Tax a augmenté. Il faut aussi prendre en compte le prix de l’essence. De plus, avec l’augmentation des prix des véhicules, on peut s’attendre à une hausse des tarifs d’assurance. »
Selon Mrinal Teelock, si les concessionnaires avaient anticipé une hausse des taxes sur les véhicules, ils ne s’attendaient pas à une augmentation aussi drastique. « C’est une taxe punitive qui nuit au commerce automobile », a-t-il affirmé.
Il estime que le moratoire de trois semaines, qui se termine à la fin du mois de juin, est trop court. De plus, les Bills of Lading pour l’importation des nouvelles cargaisons de voitures ont déjà été payés. Ainsi, si une cargaison arrive dans le port le 1er juillet, elle sera soumise aux nouvelles taxes. « Ce n’est pas juste », déplore-t-il.
Avec l’introduction des nouvelles mesures, les prix des voitures connaîtront une augmentation comprise entre Rs 200 000 et Rs 800 000, voire davantage. Une Toyota Starlet, actuellement vendue Rs 900 000, pourrait voir son prix grimper à Rs 1,2 million. Une Kia Niro Hybrid, actuellement à Rs 1 650 000, pourrait atteindre Rs 2110 000. Une Toyota Rav4 Hybrid passerait de Rs 2 095 000 à Rs 3 600 000.
Mrinal Teelock prévoit que ces hausses auront un impact sur la dynamique du commerce automobile et porteront préjudice à un certain nombre de concessionnaires.
Taxes sur les véhicules électriques et hybrides : La MVDA demande l’extension du moratoire de trois semaines
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