Maurice-Réunion | Trafic d’oiseaux : Un réseau démantelé après une année d’enquête

C’est un coup de filet majeur que viennent de réaliser les autorités réunionnaises. Dans un communiqué publié mercredi, la gendarmerie de La-Réunion annonce avoir démantelé un vaste réseau de trafic illégal d’oiseaux impliquant des espèces protégées, exotiques envahissantes et captives. Une opération menée conjointement entre les forces de l’ordre locales et l’Office Central de Lutte contre les Atteintes à l’Environnement et à la Santé Publique (OCLAESP) de l’Océan Indien.
Selon les informations communiquées, 40 oiseaux ont été saisis lors de l’opération, sans que la date exacte de l’intervention ne soit précisée. Ces volatiles, parmi lesquels figuraient deux Merles Peï — espèce endémique et emblématique de La Réunion — un Inséparable, de nombreux Serins du Mozambique et d’autres espèces exotiques, ont été placés en quarantaine chez un capacitaire agréé, en attendant les décisions de justice.
Derrière ce commerce illégal se cachait une véritable organisation structurée. L’enquête, débutée en juillet 2024 après la réception d’un renseignement, a révélé un trafic actif depuis plusieurs années entre Maurice et La-Réunion. Les oiseaux, souvent capturés dans leur milieu naturel à Maurice, étaient importés dans des conditions sanitaires alarmantes. Le taux de mortalité atteignait 40 % selon les enquêteurs.
Six individus ont été interpellés à La-Réunion. Quatre d’entre eux ont été mis en examen et placés sous contrôle judiciaire strict. Les deux autres seront convoqués ultérieurement. Ces personnes sont considérées comme les organisatrices du réseau. Elles encourent jusqu’à sept ans de prison et 750 000 euros (Rs 40 millions) d’amende.
Les forces de l’ordre ont également saisi près de 12 000 euros (Rs 650 000), dont 3 000 en liquide. Une quarantaine de clients ont été identifiés et entendus. Les oiseaux étaient revendus entre 100 et 300 euros pièce, principalement via les réseaux sociaux, selon leur rareté et leur disponibilité.
Au-delà des aspects judiciaires, cette affaire met en lumière les graves menaces qui pèsent sur la biodiversité locale. L’introduction illégale d’espèces exotiques peut bouleverser les équilibres écologiques, transmettre des maladies, et accentuer la pression sur les espèces endémiques déjà fragiles. Les Merles Peï, par exemple, sont protégés précisément en raison de leur vulnérabilité.
L’enquête se poursuit.

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