Deux jeunes adultes portés disparus, deux corps sans vie retrouvés à quelques mètres d’intervalle, des indices inquiétants, des blessures terrifiantes, et une relation entre les victimes toujours enveloppée de mystère.
C’est une affaire d’une complexité glaçante, selon un haut responsable de la police. Elle mobilise actuellement une équipe d’enquêteurs de haut niveau, dirigée par l’Assistant Commissaire de Police Gangadin, assisté du Surintendant Sahye, du Chef Inspecteur Nursimulu et de l’Inspecteur Goorapah, avec l’Inspecteur Somaroo en charge du terrain, appuyé par la brigade canine et les unités de la SMF.
Les révélations médico-légales et une Scène de crime qui racontent une scène de violence
Les autopsies, pratiquées le 13 juin par le Dr Sudesh Kumar Gungadin, chef du département médicolégal de la police, ont révélé des éléments capitaux. Le corps de Lakshana Nowbut, 29 ans, auxiliaire de bureau au ministère du Commerce à Ébène, portait deux plaies par arme blanche à l’abdomen, mais l’état de décomposition était tel que la cause exacte du décès n’a pu être déterminée.
Quant à Akshay Cathan, 28 ans, entrepreneur domicilié à Chemin Grenier, il a été atteint d’une balle à l’abdomen, qui a perforé son foie : une blessure létale confirmée par le médecin légiste. L’hypothèse d’un tir à bout portant est sérieusement envisagée.
Le drame s’est joué le samedi 7 juin, mais ce n’est que le vendredi 13 que les corps ont été retrouvés, à l’issue d’intenses recherches menées par la police. Dans un champ de cannes de Camp Payen, Britannia, la première macabre découverte a été faite : le corps de Lakshana, allongé sur le dos, en état de décomposition avancée dans sa partie supérieure.
Non loin de son pied droit, les policiers ont retrouvé un sac en raphia et sa carte d’identité, ce qui a permis une identification rapide.
Mais le choc est devenu sidération quand, à vingt-cinq mètres seulement, les policiers ont découvert un second corps, celui d’un homme. L’identification allait révéler un second disparu : Akshay Cathan, dont la famille n’avait plus de nouvelles depuis le même jour que Lakshana. Deux disparitions simultanées, deux cadavres à quelques mètres, un mystère total.
Les enquêteurs de la SMF, accompagnés des chiens pisteurs, ont mis la main sur un ensemble d’objets retrouvés près du corps d’Akshay, qui fait froid dans le dos :
• Un couteau
• Une arme artisanale
• Un étui d’écouteurs
• Un briquet
• Un téléphone portable
• Une batterie externe
• Et, surtout, deux balles de calibre 8.6 mm
Ce qui semblait au départ une banale disparition s’est rapidement transformé en véritable enquête criminelle, possiblement liée à un meurtre suivi d’un suicide, ou d’un double meurtre. Rien n’est écarté à ce stade.
Les familles entre incompréhension et douleur sur une relation encore floue
Les corps ont été remis aux familles dans la journée du samedi 15 juin pour les rites funéraires. Mais la douleur, elle, ne se dissipe pas. À Trou-d’Eau-Douce, d’où était originaire Lakshana, l’incompréhension domine. Son comportement le matin du 7 juin était normal, selon ses proches. Elle était bien habillée, souriante, et ne montrait aucun signe de trouble ou de contrariété. Rien ne laissait présager le drame.
Du côté des Cathan, à Chemin Grenier, la surprise est aussi grande. Akshay, entrepreneur respecté, avait une vie stable. Sa disparition n’avait, elle non plus, rien d’annoncé.
Au cœur de l’enquête : le lien, s’il existe, entre les deux jeunes gens. Une hypothèse de départ évoquait une relation amoureuse secrète. Mais un proche de Lakshana a déclaré à la police ne pas connaître Akshay Cathan, ni n’avoir jamais entendu parler de quelque liaison que ce soit entre eux.
Alors, que faisaient-ils ensemble ce jour-là dans un champ de cannes reculé ? Pourquoi ont-ils tous deux disparu au même moment ? Pourquoi ces blessures si différentes – arme blanche pour elle, balle pour lui ? L’idée d’un pacte secret, d’une fuite tragique ou d’une mise en scène macabre circule, mais aucun scénario n’émerge encore avec clarté.
Une énigme digne d’un thriller
Ce que l’on sait : Lakshana et Akshay ont disparu le même jour, leurs corps ont été retrouvés une semaine plus tard dans un même champ, et chacun portait des traces de violence d’origine différente. Le fait qu’aucun des deux n’ait cherché à donner de nouvelles, que personne n’ait signalé les entendre ou les voir ensemble, que l’un portait une arme… tout cela rend l’enquête aussi opaque qu’angoissante.
« C’est un puzzle extrêmement délicat », confie un haut gradé. « Chaque indice ajoute à l’étrangeté du dossier. »
La brigade criminelle est, désormais, lancée dans une course contre la montre pour reconstituer l’itinéraire des deux victimes, retracer leurs communications, exploiter les données téléphoniques, interroger leur entourage, vérifier les enregistrements de caméras dans les zones traversées.
Car derrière la double mort de Camp Payen, se cache une vérité encore voilée, mais dont les premiers éléments laissent présager une affaire qui marquera durablement les annales judiciaires de Maurice.