A 25 ans, cette habitante de Terre-Rouge est la première femme d’effectuer la traversée Afrique du Sud/Maurice à bord d’un Cessna 172
Depuis septembre dernier, Pallavee Appigadoo n’est plus une anonyme. D’ailleurs, pour de nombreux Mauriciens, autant que des étrangers, cette compatriote est désormais un modèle ; une héroïne ! Pallavee Appigadoo, originaire de Terre-Rouge, a accompli, à 25 ans, son plus grand rêve : piloter un petit avion – Cessna 172 (C172) – et faire la traversée de l’Afrique du Sud à Maurice. Elle est ainsi la première femme à avoir tenté et réussi cette aventure aérienne. Après avoir lancé ce challenge, dans le courant de l’année dernière, Pallavee Appigadoo a finalement pu aller au bout de son rêve, en dépit d’une série de problèmes administratifs et financiers. Parallèlement à son projet Flying in the face of adversity, la jeune femme avait souhaité lever des fonds pour faire une donation à la SACIM (Society for Aid to Children Inoperable in Mauritius), association à qui, dit-elle « je dois la vie ! »
C’est chose faite depuis jeudi. Pallavee Appigadoo a remis un chèque de Rs 150 000 à l’association caritative. Ce geste revêt un caractère très important et symbolique, car, sur son parcours, Pallavee Appigadoo a bénéficié du soutien de la Sacim en deux occasions. D’abord, pour une malformation cardiaque, détectée durant son enfance ; ensuite, pendant son adolescence, elle fut atteinte d’une scoliose.
« Quand je me suis lancée dans le challenge Flying in the face of adversity, j’ai beaucoup pensé à tous ces enfants… Nous avons tous des rêves quand nous sommes petits, et pour des raisons multiples, des complications de santé, comme j’en ai eu, mais d’autres facteurs, aussi, font qu’ils ne peuvent aller jusqu’au bout. » D’où cette initiative de récolter des fonds et de faire un don à la SACIM « en guise de reconnaissance et de remerciements. I wanted to give back for the love and support I received from each and everyone at SACIM. Je veux aider les enfants à rêver et faire leurs rêves devenir réalité. Comme j’ai pu le faire, dans mon cas ! »
Outre les membres de la SACIM, Pallavee Appigadoo, ses parents, proches et son ami et Flight Instructor, Dylan Nolan, ont, le temps d’une cérémonie empreinte de beaucoup d’émotions, échangé et partagé des souvenirs : « Je connais Pallavee depuis qu’elle est toute petite. Je l’ai soignée et accompagnée. Personnellement et au nom de toute l’équipe de la SACIM, nous sommes très fiers d’elle ! J’espère qu’elle continuera sur cette excellente lancée », déclare le Dr François Leung, attaché à l’organisation. Il est rejoint par Me Shameer Mohuddy, actuel président de la SACIM : « nous souhaitons tous qu’un jour Pallavee devienne la présidente de la Sacim ! Pour nous, ce qu’elle a accompli relève d’un exploit extraordinaire. Et prendre les rênes d’une association comme la SACIM, c’est envoyer un signal très fort. »
D’ailleurs, Me Mohuddy est lui-même un ancien patient de l’association. « Et nous avons plusieurs autres anciens patients, qui donnent un sérieux coup de main », renchérit Neena Ramdenee, vice-présidente. Elle en a profité pour lancer un appel « à tous les parents de Maurice et des îles du territoire, dont les enfants ont des complications de santé. Nous sommes là pour vous aider, vous soutenir et vous accompagner. Nous sommes présents dans le pays depuis de longues années mais souvent, les gens oublient que nous sommes là. Nous n’aimons pas faire de la pub autour de nous ; nous sommes du genre discret. »
Retraçant son périple aérien, et évoquant les différentes étapes de l’aventure, Pallavee Appigadoo a revécu ces moments avec beaucoup d’intensité. Au point où, au moment de saluer le soutien de son oncle Balkrishna (Vijen) Appigadoo, et la mémoire de ses grands-parents, Padma et Ramlo, disparus alors qu’elle réalisait son projet, la jeune femme a fondu en larmes… « Je m’étais dit que je n’allais pas pleurer, mais je ne peux pas. »
Reprenant ses esprits, Pallavee Appigadoo revient sur les escales entre le départ de Pretoria et l’atterrissage au Sir Seewoosagur International Airport de Plaisance, en passant par Beira et Pemba au Mozambique, Nosy-Be et Ivato, à Madagascar, et l’île de La-Réunion ; sans oublier survoler le canal de Mozambique : « vous étiez tous avec moi, quand j’étais dans le cockpit. I could feel you… when we were flying long hours, in the silence of the night or the scorching sun. Votre amour, votre foi en moi et votre soutien m’ont accompagné tout le temps. I was flying for the people who one time accompanied me so that I could soar… »
La jeune Mauricienne, devenue première femme à avoir réalisé cette traversée, n’a pas manqué de remercier « mes sponsors, qu’ils soient des compagnies connues, de même que d’innombrables mécènes anonymes qui n’ont pas hésité à m’envoyer de l’argent pour s’assurer que je réalisais mon projet. Et surtout, mon oncle, qui est un énorme soutien, de même que mon grand-père qui n’est plus parmi nous. Tous ont toujours cru en moi et investi dans mon rêve… »
Le Dr Leung a profité de l’occasion pour « lancer un appel à tous les médecins de Maurice de venir nous rejoindre et nous donner un coup de main. Il y a plein de petits enfants qui, comme Pallavee, ont besoin de soins et d’aide. Mon collègue, feu le Dr Amrit Rajkumar, a abattu un énorme travail au sein de la SACIM. Je ne suis moi-même, plus tellement jeune. Aussi, nous souhaiterions que l’équipe se renouvelle et que de jeunes médecins viennent étoffer l’organisation. »
Hormis le chèque de Rs 150 000, P. Appigadoo a également souhaité remettre un souvenir à la SACIM. Il s’agit d’une photo de l’avion C172 à bord duquel elle a effectué sa traversée historique.
Sandeep Prayag : « Il faut investir dans l’humain »
À part les membres de la SACIM et les parents de Pallavee Appigadoo, quelques invités, dont le député du No 7 (Piton & Rivière-du-Rempart), le Dr Sandeep Prayag, étaient présents dans l’assistance. Il était très ému par « l’aventure extraordinaire qu’a accomplie cette jeune Mauricienne. Ce que Pallavee a fait, en remettant ce chèque à la SACIM, n’est pas qu’un acte de générosité. It is a powerful statement. A statement that, help, once received, can become help, extended. The gratitude is not passive; it is a force in motion. » Il a souhaité que l’exemple de la jeune Mauricienne « inspire beaucoup d’autres, de par votre persévérance, votre résilience et votre courage. Vous nous interpellez et nous rappelez à quel point il est impératif de croire et d’investir dans l’humain. De soutenir les plus vulnérables parmi nous et de ne jamais arrêter de croire que chacun mérite une deuxième chance. »
Le Dr Prayag, d’un point de vue de professionnel de la médecine, a relevé : « Let your journey inspire our youth. Not just because you succeeded, but because of what you endured. Les longs séjours dans les hôpitaux ; les interventions chirurgicales ; les doutes et l’inconnu… Les bouleversements physiques, physiologiques et mentaux, de pair avec les sentiments quand l’on est malade dès l’enfance, ainsi que les longues heures que vous avez investi dans votre formation pour devenir pilote, tout cela a forgé la superbe personne que vous êtes devenue. You proved that resilience is not about being unbroken – it is about rising stronger from every fall! Pallavee Appigadoo is not merely a pilot. She is