Au cimetière Bigara : La tombe d’Auguste Toussaint saccagée !

Ce phénomène existe depuis longtemps, mais il a repris de plus belle. Un crève-cœur. Ce ne sont pas seulement des fleurs qui se volatilisent au cimetière Bigara, à Curepipe. Plus sinistre encore, dans la mesure où cela touche à la mémoire des défunts : la profanation des tombes, dont a fait l’objet, récemment, celle du célèbre historien, Auguste Toussaint (1911-1987). « La tombe de mon père a fait l’objet d’un démontage. La dalle de pierre, qui couvrait son tombeau, a été soulevée et posée sur le côté pour être probablement volée », a fait ressortir Georges Toussaint, le fils du défunt, dans une missive adressée à la mairie.

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Certaines tombes font peine à voir au Bigara. Non pas qu’elles sont laissées à l’abandon, mais parce qu’elles sont souvent la cible des voleurs. Des sépultures sont saccagées, avec comme toile de fond le vol de laiton, un alliage composé de cuivre et de zinc, qui se revend bien chez un ferrailleur. Sauf que le degré de profanation de la tombe d’Auguste Toussaint dépasse l’entendement ! C’est un mélange de colère et de tristesse qui anime les proches de l’historien. « Le cimetière Bigara fait régulièrement l’objet de vols et de dégradations. En l’occurrence, il s’agirait d’une tentative de vol de pierre tombale. Compte tenu de la taille et du poids de la pierre qui a été descellée, des complicités au sein du cimetière ne sauraient être exclues. Les voleurs pensaient probablement que cette tombe était loin des yeux de la famille. Je remercie toutes celles et ceux qui manifestent leur solidarité dans ce cas de profanation. Je prie la mairie d’intervenir au plus vite pour faire la lumière sur cette dramatique affaire », confie Georges Toussaint.

Auguste Toussaint a débuté sa carrière en 1932 comme bibliothécaire à la bibliothèque Carnegie de Curepipe avant d’accéder en 1945 au poste d’archiviste en chef des Archives nationales. Son premier livre Port-Louis, deux siècles d’Histoire, publié à l’âge de 26 ans, est le point de départ d’une bibliographie considérable qui comptera plus d’une vingtaine d’ouvrages importants et de publications dans les journaux. Parmi ses œuvres majeures, il convient de citer son travail sur les routes maritimes des Mascareignes et les corsaires de l’océan Indien. Historien autodidacte au départ, il continue ses études universitaires en parallèle à son travail, et obtient à l’Université de Londres un Bachelor of Arts en 1945, un doctorat en Philosophie et un diplôme de la School of Librarianship & Archives en 1947.

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