Pallavee Appigadoo remet Rs 150 000 à la Sacim  : Promesse tenue et un vibrant hommage à la vie

« I was flying for the people who once carried me, so one day I could soar !», dit-elle

  • Dr François Leung (attaché à la Sacim) lance un appel vibrant pour «que des médecins viennent soutenir nos enfants»

L’histoire de Pallavee est celle d’un envol contre toute attente. Née avec de graves problèmes de santé, elle a grandi entre les murs d’hôpitaux, soutenue par ses proches… et par la Sacim (Society for Aid to Children Inoperable in Mauritius), cette association qui l’a aidée à traverser deux lourdes interventions chirurgicales : l’une au cœur, l’autre pour une scoliose. En septembre dernier, elle est devenue la première femme pilote à relier l’Afrique du Sud à Maurice aux commandes d’un petit avion, un Cessna 172. Un rêve insensé ? Non. Une promesse faite à l’enfant qu’elle a été, et à tous ceux qui, comme elle, ont commencé leur vie dans la douleur.

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Son projet, Flying in the Face of Adversity, n’était pas qu’une aventure. C’était une quête, une offrande. Elle voulait remercier ceux qui, un jour, lui ont donné la chance de vivre. Et ce don remis à la Sacim ce jeudi symbolise bien plus que de l’argent : c’est le fruit d’un combat de résilience, d’un hommage vibrant à la solidarité, à la médecine, à l’amour familial.

Une promesse tenue, des larmes sincères

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Jeudi 19 juin à Vacoas, les murs de la Sacim ont vibré d’une émotion rare. Pallavee Appigadoo, 25 ans, s’y est rendue, non pas en pilote audacieuse comme elle l’a été lors de son exploit aérien, mais en jeune femme profondément reconnaissante, les larmes aux yeux, un chèque de Rs 150 000 à la main, et le cœur débordant d’amour et de gratitude.

« Je volais pour la Sacim, pour ceux qui m’ont portée alors que je ne pouvais même pas marcher. Pour mes parents, qui ont cru en moi. Pour mon oncle Balkrishna (Vijen), qui m’a aimée comme sa propre fille. Pour ma tante Sweety, qui a tendu la main de mes parents vers la Sacim. Elle n’est plus là aujourd’hui. Pas plus que ma grand-mère Padma, ni mon grand-père Ramlo, qui m’adorait…», confie-t-elle la voix brisée, les larmes roulant sur ses joues. Elle interrompt son discours, submergée. « Je m’étais promis de ne pas pleurer… mais je ne peux pas. »

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Elle reprend doucement, avec cette sincérité désarmante qui a touché tant de Mauriciens depuis son retour. « Je dédie ce vol à tous ceux qui m’ont soutenue. Dylan, mon instructeur et compagnon, les médecins de la Sacim, les anonymes qui m’ont envoyé des messages d’encouragement, et les sponsors qui ont entendu parler de mon aventure… Vous m’avez portée. »

Un vol pour ouvrir la voie à d’autres enfants

Son périple ne fut pas simple. Retards, obstacles administratifs, problèmes de financement… Mais en septembre, après des escales à Beira, Pemba, Nosy Be, Ivato et La Réunion, Pallavee et Dylan Nolan, son co-pilote sud-africain, posaient enfin leur appareil à Plaisance, le 24 septembre. Elle était rentrée chez elle.

Aujourd’hui pilote commerciale professionnelle, Pallavee regarde en arrière, non pour se glorifier, mais pour tendre la main. « Je volais pour toutes les personnes qui se sont un jour senties limitées. Je voulais leur dire qu’il est possible de rêver, et de réaliser ce rêve. Peu importe notre point de départ. »

À ses côtés ce jeudi, les figures de la Sacim avaient les yeux humides. Le Dr François Leung, qui l’avait suivie enfant, a lancé un appel solennel : « Il nous faut plus de médecins, de soutien, pour que d’autres enfants puissent, eux aussi, rêver à leur tour. Nous avons perdu un pilier en la personne du Dr Amrit Rajkumar. J’espère que les jeunes professionnels répondront à cet appel. »

Le président de la Sacim, Shameer Mohuddy, lui-même ancien patient devenu avocat, et sa vice-présidente Neena Ramdenee, ont rappelé la mission de l’association : « offrir une chance à chaque enfant mauricien, quelle que soit sa condition. Nous sommes là pour vous. » Le député du No. 7, le Dr Sandeep Prayag, présent à la cérémonie, a salué avec émotion le geste de Pallavee. « Ce qu’elle fait aujourd’hui dépasse la générosité. C’est un témoignage de gratitude en mouvement. Une promesse que, lorsque l’on reçoit, on peut redonner. »

Le vent souffle parfois fort. Mais certaines ailes sont faites pour résister. Et d’autres pour emmener avec elles les rêves des enfants d’hier… et de demain. Pallavee en fait partie.

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