L’Ombudsperson for Children, Aneeta Ghoorah, a présenté, en début de semaine, un rapport inédit sur la protection des enfants impliqués dans le sport et les arts. Intitulé « La protection des droits des enfants artistes et des enfants athlètes », ce rapport, réalisé en collaboration avec la Law Reform Commission (LRC), vise à sensibiliser le public aux risques auxquels ces jeunes sont exposés et propose des recommandations concrètes pour mieux encadrer et sécuriser leurs activités. Le directeur général de la Law Reform Commission, Sabir Kadel, ainsi que la Secrétaire du bureau de l’Ombudsperson for Children, Lata Jhugroo, étaient également présents.
Aneeta Ghoorah a fait ressortir que ce rapport est le fruit d’une étroite collaboration entre son bureau, la Law Reform Commission, ainsi qu’un comité directeur multidisciplinaire. Ce comité réunissait des représentants du ministère des Arts et de la Culture, du ministère de la Jeunesse et des Sports, du ministère du Travail et des Relations industrielles, ainsi que du ministère de l’Égalité des Genres et du Bien-être de la famille. « Le rapport met en lumière plusieurs préoccupations majeures, dont l’absence de règles claires concernant la rémunération des enfants, le manque de protection de leurs droits créatifs, l’insuffisance de soutien en matière de santé mentale, ainsi que des conditions de travail parfois non sécurisées ou non réglementées », a-t-elle déclaré. Comme l’exige la loi, une copie du rapport a été remise au président de la République et une autre déposée à l’Assemblée nationale, a-t-elle ajouté.
L’Ombudsperson for Children a alerté sur le fait que de nombreux enfants évoluant dans les domaines du sport et des arts sont exposés au risque d’exploitation, et que les lois actuelles ne sont ni suffisamment claires ni assez solides pour les protéger efficacement. Elle a également exprimé son inquiétude face à l’essor des kidfluencers, ces enfants mis en avant dans des publicités ou sur les réseaux sociaux. « Bien qu’ils soient populaires et souvent très visibles dans l’espace public, ces enfants ne sont pas toujours protégés contre certaines dérives, comme les menaces en ligne, les troubles de santé mentale, l’absentéisme scolaire ou encore l’utilisation injuste de leur image et de leurs revenus », a-t-elle expliqué.
De plus, Aneeta Ghoorah a indiqué que le rapport propose une série de recommandations visant à renforcer les garanties légales et à promouvoir une approche centrée sur l’enfant, garantissant sa sécurité, un engagement éthique et un développement harmonieux. « Ces mesures, a-t-elle expliqué, ne cherchent pas à brider les rêves des enfants, mais à préserver leur dignité et leur bien-être dans la poursuite de leurs passions. » Elle a également appelé les ministères et les institutions concernées à assumer pleinement leurs responsabilités dans la mise en œuvre des réformes proposées, tout en sollicitant l’aide des médias pour diffuser largement ces conclusions et soutenir la protection durable des enfants.
Parmi les principales recommandations du rapport figurent : la réglementation de toutes les activités artistiques rémunérées impliquant des mineurs, conformément à la Children’s Act ; des restrictions sur les horaires de travail, assorties de périodes de repos garanties et d’une scolarisation obligatoire ; la création de comptes épargne bloqués afin de sécuriser une partie des revenus de l’enfant jusqu’à sa majorité ; la mise en place d’évaluations psychologiques et médicales obligatoires pour les enfants athlètes ; l’obligation de certification pour tous les encadrants et entraîneurs dans les domaines artistiques et sportifs ; et enfin, l’élaboration d’un cadre juridique complet par le biais de nouvelles législations amendées à la Children’s Act et à la Workers’ Rights Act.