Le Deputy Prime Minister Paul Bérenger a livré un discours sans détour lors des débats sur le Budget 2025/26, défendant fermement la réforme de la pension de vieillesse et dénonçant avec virulence l’héritage économique du gouvernement MSM. Pour lui, l’intérêt du pays et des générations futures doit primer : « Nou pei ek so bann zanfan avan tou ».
Réforme de la BRP : un impératif économique et moral
Bérenger a souligné que le relèvement progressif de l’âge d’éligibilité à la Basic Retirement Pension (BRP) à 65 ans est une décision incontournable face à l’explosion des dépenses sociales. Il a rappelé que la BRP, non contributive, est financée par les impôts ou l’endettement. Il a pour l’essentiel donné les mêmes chiffres que le PM
Les chiffres sont alarmants : les dépenses liées à la BRP sont passées de Rs 27,9 milliards en 2020 à Rs 55,4 milliards en 2024, représentant aujourd’hui 7,8 % du budget contre seulement 1,9 % en 2010. Cette croissance dépasse de loin les prévisions de la Banque mondiale, qui anticipait un tel niveau seulement en 2050.
Le Deputy Prime Minister a précisé que le relèvement de l’âge de la BRP s’étalera sur cinq ans, et que des mesures ciblées seront annoncées pour accompagner les plus vulnérables. Deux comités inter-ministériels planchent actuellement sur ces recommandations.
Il a également comparé Maurice à d’autres pays où l’âge de la retraite est similaire ou supérieur : Seychelles (65 ans), Royaume-Uni (66), Australie (67), Canada (65), Singapour (62–65).
Un risque de « Junk State » et un avertissement sévère
Paul Bérenger a mis en garde contre une nouvelle dégradation de la note souveraine de Maurice par Moody’s, menaçant de reléguer le pays au rang de « Junk State ». Il a attribué cette situation à dix années de mauvaise gouvernance du MSM, dénonçant un « crime économique » ayant conduit le pays au bord de la faillite.
Paul Bérenger a annoncé la mise en place d’une commission d’experts — économistes, actuaires, sociologues — pour refonder le système de retraite. Il a critiqué la Contribution Sociale Généralisée (CSG) mise en place par le MSM, accusant certains syndicats d’avoir « tué le NPF et la Natresa ».
Advisers, fiscalité et responsabilité politique
Sur la question des Advisers, il a dénoncé les abus sous le précédent gouvernement : multiplication des salaires, allowances, et sièges sur des boards publics. Il s’est montré ouvert à des réformes concernant les pensions des parlementaires.Sur le plan fiscal, Bérenger a justifié une pression temporaire sur les hauts revenus et les étrangers, tout en promettant un retour à une fiscalité plus légère : « Je suis socialiste, mais il ne faut pas tuer la poule aux œufs d’or. »
Un ton combatif et sans filtre
Très offensif, Bérenger n’a pas mâché ses mots, dénonçant les campagnes de désinformation du MSM et la démagogie ambiante. Il a admis avoir dû contenir ses mots : « Bien difficile de ne pas dire de gros mots ». Paul Bérenger a assumé la portée impopulaire mais nécessaire de la réforme de la BRP, qu’il présente comme un acte de responsabilité historique. Son message : « Nous ne faiblirons pas. Ce que nous faisons, c’est pour sauver l’avenir du pays. »