La toute jeune National Agency for Drug Control (NADC) aura-t-elle les épaules assez solides ? Scandale du “Reward Money” destiné aux informateurs concernant le trafic de drogues, nombre croissant de drames humains et familiaux liés à la consommation de Brown Sugar et des “simik”, saisies qui défraient la chronique au quotidien, enquêtes qui n’aboutissent pas ou qui tardent trop… Sans oublier un pôle crucial : le traitement des malades de ces produits, soit 55 000, selon les seuls chiffres officiels disponibles à ce jour et qui remontent à… 2021! Pour une poignée de centres et de structures destinés au traitement/désintoxication. N’évoquons même pas la réhabilitation et la réinsertion. Le fardeau ne sera-t-il pas trop lourd, au final, pour cette instance nouvellement créée, et sur laquelle pèsent d’immenses attentes ? Les objectifs du gouvernement, via la NADC, ne seraient-ils pas trop ambitieux? Souhaitons que des réponses et des mesures adéquates et promptes prouvent bientôt le contraire !
Le manque de réactivité, sur une foule (la plupart ?) de plans, est une des raisons qui font que le “feel good factor” s’estompe, s’effrite et donne des signes clairs qu’il est bien en train de s’éteindre. L’euphorie du 11 novembre 2024 semble déjà… un bien lointain souvenir. Huit mois seulement après l’arrivée phénoménale d’une équipe qui promettait de tout changer. Et au final, Changement, il y a. Mais est-ce vraiment pour le meilleur ? L’actuel gouvernement est en passe de battre le record d’impopularité du gouvernement Jugnauth ! Et ça, c’est très regrettable.
Les petites choses qui changent pour le meilleur sont brutalement et foncièrement occultées à force de mauvaises nouvelles ! Parmi la longue liste des promesses électorales : presque pas de baisse sur les produits dans la corbeille de la ménagère et idem pour les carburants. Des nominations à des postes-clés qui laissent dubitatifs, car certains de ces privilégiés étaient dans les bons papiers de l’ancien régime que la population a, avec colère, bottés hors du pouvoir. Alors quoi, bonnet blanc, blanc bonnet ?
L’on comprend que le lourd héritage laissé par le régime de Pravind Jugnauth et sa horde de jouisseurs qui ont dilapidé les caisses de l’État pour s’en mettre plein les poches traumatise et ralentit le travail de la nouvelle équipe. Cependant, les refrains comme « lakes vid » commencent sérieusement à lasser. D’autant, qu’en contrepartie, l’on ne voit rien de concret ni d’efficace être mis en place!
Le scandale du “Drug Reward Money”, les interpellations et détentions des officiers de police occupant des rangs supérieurs jettent, une nouvelle fois, le discrédit, le déshonneur et la honte totale sur notre force policière. Les langues qui se délient indiquent à quel point l’ancien commissaire de police a causé du tort à l’ensemble de cet organisme. Il est clair que le souhait des vrais patriotes et de tous ces hommes en bleu qui, eux, respectent et assument leur devoir de servir, est de voir cet ancien homme fort qui ne s’est nullement embarrassé d’abuser de sa position de pouvoir pour satisfaire des extravagances tant de son entourage direct que celle d’une ribambelle de ripoux passer à la caisse!
Avec la pléthore de fraudes et de cas de corruption mis au jour, ne serait-il pas de bon ton d’élaborer enfin un cadre juridique et des lois pour en finir, une fois pour toutes, avec ces mauvaises pratiques ? Et dans la foulée, venir avec des règlements pour que ceux qui ont pris ce qui ne leur appartient pas restituent justement ce qu’ils se sont frauduleusement appropriés ?
La situation entre Israël et les Palestiniens à Gaza atteint les sommets de l’horreur. Inimaginable et indicible. Et pourtant, cela se passe, chaque jour. Le feu est ouvert sur des civils, des enfants et des mamans, venus s’approvisionner auprès des camps d’aide humanitaire pour ne pas succomber à la famine… imposée par Netanyahou et son armée de sionistes. Les trois membres de Lalit, Ragini Kistnasamy, Alain Ah-Vee et Ally Hosenbokus en ont témoigné, après leur participation à la Global March to Gaza : des citoyens du monde entier s’élèvent désormais car leurs gouvernements – dont le notre! – ne pipe mot contre ces atrocités. Peut-être que c’est de là que viendra enfin la fin des souffrances de ce peuple opprimé…
Husna Ramjanally
