Santé privée – Négligence Médicale allégué : Un couple poursuit un gynécologue et une clinique pour Rs 14 millions

Le Medical Council citée comme tierce partie

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Une plainte, rédigée par les soins de Me Pazhany Rangasamy (avoué), a été déposée en Cour suprême, mardi, après qu’un couple a subi un véritable calvaire dans le sillage d’une opération ratée. Mari et femme demandent aussi à la Cour suprême d’émettre des directives au Medical Council, qui a été citée comme tierce partie dans cette affaire, à envisager toute action nécessaire contre le Dr W, qui avait pratiqué l’intervention chirurgicale?

Yogeshwaree Ramloll était une Online Tutor d’anglais. Elle vit avec son mari, Daryl Ramasami, à Pointe-d’Esny, et le couple n’a pas d’enfants.
Le 9 juin 2024, Yogeshwaree Ramloll avait commencé à ressentir de vives douleurs à l’abdomen. Un médecin dépêché par le service Médecins à Domicile avait recommandé une hospitalisation immédiate. Yogeshwaree Ramloll s’était rendue à l’hôpital J. Nehru, où une masse suspecte avait été décelée sur son ovaire gauche, laissant craindre qu’il s’agisse d’une tumeur. Le médecin traitant leur avait expliqué que cela nécessitait une chirurgie.
Toutefois, selon le protocole en vigueur dans les hôpitaux publics, Yogeshwaree Ramloll avait dû dans un premier temps se mettre sur la liste des Outpatients, et ce n’est qu’après un certain nombre de rendez-vous comme Outpatient qu’elle serait mise sur la liste d’attente des interventions chirurgicales.
Prenant son mal en patience, Yogeshwaree Ramloll s’était bien rendue aux consultations à l’hôpital comme Outpatient, et cela jusqu’à décembre 2024. Mais vu qu’elle continuait de souffrir de douleurs atroces au bas-ventre, elle avait fini par consulter le Dr W, gynécologue exerçant dans le privé et dans une clinique à Curepipe.
Le 19 décembre 2024, le Dr W avait confirmé le diagnostic de l’hôpital et avait effectué une laparotomie le 16 janvier 2025 à la clinique susmentionnée, ce qui avait coûté Rs 30 000 à Yogeshwaree Ramloll pour l’intervention elle-même, sans compter les frais de la clinique.
Malgré les assurances du Dr W que l’intervention s’était bien passée, Yogeshwaree Ramloll avait commencé à ressentir de fortes fièvres. Le personnel de la clinique voulait lui administrer du paracétamol par voie intraveineuse, malgré que son bracelet médical indiquait clairement qu’elle était allergique au paracétamol. La patiente a protesté de façon véhémente, empêchant ainsi une administration de paracétamol qui aurait pu lui être fatale.
En outre, depuis l’intervention chirurgicale, la patiente ne pouvait plus faire ses besoins correctement, ce qui indiquait une perforation de l’intestin, mais le Dr W et le personnel soignant de la clinique n’avaient pas fait grand cas de cela.
Le 20 janvier 2025, elle avait reçu sa décharge de la clinique, sans suivi médical adéquat, selon elle. Ce n’est que trois jours plus tard, lorsque Yogeshwaree Ramloll s’était présentée à la clinique pour l’enlèvement des sutures, que le Dr. W s’est rendu compte qu’il y avait eu perforation du colon, qui avait été causée par l’intervention chirurgicale qu’il avait pratiquée. La clinique ne disposant de services de soins intensifs, le médecin avait recommandé un transfert d’urgence vers la clinique Artemis à Curepipe.
À la clinique, il avait été découvert que la cavité abdominale avait été remplie d’excrétions suite à la perforation du colon. Yogeshwaree Ramloll avait été opérée d’urgence par le Dr A, qui avait effectué un lavage abdominal et suturé le colon. Toutefois, une colostomie avait aussi dû être pratiquée pour rediriger l’écoulement des excrétions vers une poche de colostomie.
Le Dr A devait à ce moment émettre un pronostic réservé, ne sachant pas si la patiente tiendrait le coup, vu qu’il y avait inflammation de la cavité abdominale et la défaillance de plusieurs organes causée par le choc septique. Selon le rapport médical établi par le Dr A, l’intervention chirurgicale effectuée par le Dr W avait été pratiquée de façon négligente, ce qui avait mis en danger la vie de la patiente.
Yogeshwaree Ramloll a toutefois échappé de peu à la mort. Elle a effectué un long séjour de cinq jours à l’ICU de la clinique Artemis et 45 jours dans une salle ordinaire. Elle avait été intubée pour pouvoir respirer et s’alimentait à l’aide d’une sonde. En outre, elle avait besoin d’une transfusion de trois pintes de sang par jour.
Mais un malheur ne vient jamais seule, et suite à l’infection dans son abdomen, un abcès s’était formé, ce qui avait nécessité une autre intervention chirurgicale par le Dr A.

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Des séquelles indélébiles

Tout cela a laissé des séquelles graves pour Yogeshwaree Ramloll, tant sur le plan physique que psychologique. Elle est actuellement alitée, ne peut se mouvoir par elle-même, et a besoin d’assistance 24h/24. Outre ses douleurs persistantes, elle a toujours besoin de soins intensifs, dont le changement des pansements et des poches de colostomie, et la prise d’antibiotiques par voie intraveineuse.
Son mari doit s’occuper d’elle, le couple ne pouvant plus se payer les services d’une aide-soignante. Ce dernier a aussi été émotionnellement traumatisé par le calvaire de sa femme. Tristement, il n’est plus question de vie conjugale normale entre mari et femme.
Tout cela a porté un coup dur aux économies du couple, qui sont parties en fumée. Yogeshwaree Ramloll, étant alitée, ne peut plus travailler, et les revenus de son mari, qui doit délaisser son travail pour s’occuper de son épouse, ne suffisent plus à couvrir les dépenses du couple. Ce dernier a déjà une ardoise de plus de Rs 400 000 à la clinique Artemis, et a dû emprunter de l’argent auprès de tiers pour pouvoir joindre les deux bouts.
Yogeshwaree Ramloll doit subir une énième intervention chirurgicale à la clinique Artemis pour le rétablissement de l’écoulement intestinal normal. Or, vu l’état financier du couple, ils ne peuvent se permettre cette chirurgie, qui coûte Rs 300 000.
Pour le couple, il y a eu négligence médicale de la part du Dr W. « The perforation of Plaintiff No. 1’s colon constitutes a medical negligence, which no reasonably skilled practitioner in the same specialty would have committed under similar circumstances », font-ils ressortir dans leur plainte.
Mari et femme réclament Rs 14 357 246 conjointement et solidairement au Dr W et à la clinique qui l’employait, somme recouvrant leurs frais médicaux, dont ceux encourus auprès du Dr W et des cliniques. Cette somme inclut aussi la somme de Rs 5 millions pour le traumatisme émotionnel subi par Daryl Ramasami. En outre, le couple demande aussi à la Cour suprême d(émettre des directives au Medical Council pour prendre toute action nécessaire à l’encontre du Dr W.
Cette affaire sera appelée en Cour le 11 septembre prochain.

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Encadrement : Des visites importunes

Selon Yogeshwaree Ramloll dans sa plainte, durant son séjour à la clinique Artémis, elle aurait reçu plusieurs visites du Dr W. Toujours selon Yogeshwaree Ramloll, ce dernier lui implorait de ne pas divulguer que son intervention ratée avait conduit à une perforation de son colon, vu qu’il pourrait être l’objet de sanctions de la part du Medical Council.
Yogeshwaree Ramloll maintient que ces visites l’avaient tellement angoissée qu’elle avait dû faire l’objet d’un suivi par le psychiatre de la clinique Artémis. Suite à une plainte de la patiente à l’administration de la clinique Artémis, le Dr W avait été interdit de lui rendre visite.

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