Un scandale en chasse un autre, semaine après semaine. La boîte de Pandore autour du détournement sans précédent de la reward money s’est à peine ouverte, livrant son lot de surprises. Les sommes astronomiques qui ont été empochées par divers membres de la force policière, dont celui qui lui-même officiait à la tête de l’organisme, donnent encore le tournis au citoyen.
Et voilà que cette semaine, à l’Assemblée nationale, le Premier ministre met au grand jour les sommes perçues par une proche de Lakwizinn de Pravind Jugnauth et ses princes du jour ! Les Rs 84,7 millions perçues par Me Shamila Sonah-Ori entre 2015 et 2024 restent toujours en travers de la gorge. Ce montant concerne des honoraires et des allocations pour divers services juridiques, entre autres.
Les “rewards” que certains se sont octroyés sous le régime de Pravind Jugnauth et que d’autres ont reçues pour « bons et loyaux services » n’en finissent donc pas de susciter surprise et choc. Ce qu’attend, en revanche, le citoyen, qui parvient à garder la tête hors de l’eau, sans se laisser noyer par toutes ces extravagances, c’est ce que fera l’actuel régime suite à ces révélations.
Le gouvernement du changement a été plébiscité pour, justement, donner un sérieux coup de balai et mettre de l’ordre dans le chaos engendré par un régime politique qui était obnubilé par le pouvoir et l’argent. Il est tout à fait légitime de la part de chaque citoyen, qui a voté pour le phénoménal troisième 60-0 de l’histoire de notre jeune démocratie, d’attendre que Navin Ramgoolam, Paul Bérenger et tous ceux qui se trouvent actuellement au Parlement prennent des mesures adéquates, concrètes et sérieuses pour que ce type de détournement des fonds publics, de dilapidation des caisses de l’État, de vol de ce qui revient au citoyen ne puisse se reproduire. Et en amont, aussi et surtout, que ceux qui sont coupables de ces très mauvaises pratiques soient punis, d’une part. Et de l’autre, que des moyens soient trouvés pour que ces sommes soient récupérées par l’État !
Durant la semaine écoulée, le diocèse de Port-Louis a organisé le Jubilé des détenus. Une initiative très louable, comme le fait souvent l’Église catholique, ayant pour principal moteur la justice sociale. Il serait, de fait, très souhaitable et enrichissant pour la société plurielle mauricienne que toutes les composantes religieuses puissent avoir une démarche similaire, voire identique. Car, par essence, ces plateformes religieuses sont idéales pour réaliser l’immense travail d’éducation, de sensibilisation et de resserrement des liens entre les différentes religions qui cohabitent en harmonie. Un exercice d’une extrême importance quand l’on sait à quel point notre tissu social a été malmené durant cette dernière décennie !
Parallèlement à la tenue du Jubilé des détenus, les attentes sur le rapport que produira l’équipe de la Commission des Droits de l’Homme s’agissant des événements qui se sont produits à la prison de Melrose, le 17 juillet dernier, sont énormes. À ce jour, peu ou pas d’informations précises ont été fournies. Le nouveau commissaire des prisons, Premnatsing Jokhoo, se montre toujours très discret et évite soigneusement la question. Parmi ceux qui ont occupé ce poste de prime importance pour la sécurité du pays, il y a Jean Bruneau dont le passage dans l’administration pénitentiaire reste gravé dans les mémoires. D’une part, pour l’immense travail entrepris en termes de réhabilitation des détenus, et, en parallèle, de valorisation autant de ceux qui portent la combinaison orange que des officiers de prison.
Pour l’heure, les attentes sont braquées sur ce qui s’est véritablement passé entre les murs de la prison de haute sécurité de l’Est. Car chaque Mauricien sait que mander des renforts de la SMF, du GIPM et de la SSU implique qu’il y ait du grabuge quelque part.
Cette semaine a aussi été marquée, sur le plan international, par le souhait de divers pays en faveur de la reconnaissance d’un État palestinien. Le génocide imposé par l’État sioniste d’Israël sur ce peuple déclenche finalement des réactions importantes ! Cependant, cela ne semble guère affecter Benjamin Netanyahou et son armée… qui n’en finissent pas de tuer des Palestiniens réunis pour récupérer des aides alimentaires. Un scénario d’horreur interminable.
Il faut absolument saluer l’exploit de la cycliste mauricienne, Kim Le Court-Pienaar, qui met beaucoup de baume au coeur et ramène le sport au premier plan. Bravo !
Husna Ramjanally
