Alors que les communiqués d’Air Mauritius tentent de colmater la brèche, les réseaux sociaux ont explosé de colère. Facebook, en particulier, est devenu le défouloir des passagers lésés, des employés silencieux et d’un public exaspéré. Les témoignages, souvent crus, parfois désespérés, dressent le portrait d’une compagnie au bord de la rupture.
Le mot qui revient le plus ? « Honte ». Beaucoup évoquent la honte de voir leur compagnie nationale, autrefois fierté de l’océan Indien, se transformer en source de tracas constants, d’humiliations et de souffrances pour les passagers.
« Mo ti pu fini mort dan sa vol la ! »« 6 heures dans l’avion sans clim, sans repas, sans explication. »« On nous a laissés sur le tarmac comme des colis. »
Plus d’un passager raconte avoir été bloqué à bord pendant des heures, sans ventilation, sans eau, sans information. D’autres dénoncent la gestion des retards : aucune anticipation, pas d’alternative, pas même un geste de la part du personnel au sol. Dans certains cas, ce sont les hôtesses elles-mêmes qui se disent maltraitées et dépassées, premières victimes visibles d’un système défaillant. Un ancien voyageur témoigne même d’un épisode similaire… en 1986. « Rien n’a changé en presque 40 ans », s’indigne-t-il. « Toujours les mêmes retards, les mêmes pannes, les mêmes silences. »
Ce qui indigne encore davantage, c’est le silence ou la suppression de certains commentaires par la compagnie. Plusieurs internautes affirment avoir vu leurs publications effacées, comme si Air Mauritius tentait de masquer la gravité de la situation. Cette pratique n’a fait qu’amplifier la défiance.
Parmi les critiques les plus acerbes, certains demandent la fermeture pure et simple de la compagnie, d’autres exigent la démission du CEO ou encore l’ouverture d’une enquête sur la vente des avions durant la pandémie. La politisation du débat devient inévitable.
Des voix s’élèvent également pour réclamer des compensations, évoquant les droits des passagers après trois heures de retard, les obligations légales, et même une action collective.
Certains tentent de relativiser : « Toutes les compagnies ont des problèmes », écrit un internaute. Mais la majorité ne l’entend pas ainsi : ce n’est pas une panne qui choque, c’est le traitement réservé aux voyageurs.
Enfin, un commentaire résume à lui seul l’état d’esprit de toute une communauté :« Nous avons payé pour voyager, pas pour souffrir. »
Témoignages recueillis durant la crise
« Nu dan avion Vol Mk 749 Mumbai to Mauritius… in retarder pres 3hr lasi nu in tass dan avion sans Lair ni manger. Ena zenfant, dimun malade, connection flight ladan… »
— Passager du vol MK749, 1er août
« À l’aéroport à 17h30. SMS d’annulation à 17h45. Pas de staff. Pas d’explication. Une dame apparaît à 19h, dit que le vol est annulé. Puis à 19h30, un autre dit qu’il est suspendu. Le chaos total. »
— Passagère du vol MK42, Plaisance
« On avait embarqué à Chennai. Il faisait une chaleur étouffante. L’équipage a dû ouvrir les portes. L’avion n’a jamais décollé. Aucun mot d’excuse. »
— Voyageur du Chennai–Mumbai, 1er août
« Même pas une bouteille d’eau pour les enfants. Voilà comment notre compagnie traite ses passagers. »
— Commentaire en ligne supprimé par Air Mauritius