Après de nombreuses absences liées aux brimades qu’elle subissait de la part de certaines camarades de classe en raison de sa différence, une adolescente de Grade 5 a fini par être déscolarisée. Ce cas s’avère particulier : la jeune fille, âgée de 13 ans, est atteinte d’une hydrocéphalie et avait d’abord été scolarisée dans la section dédiée aux enfants à besoins éducatifs spéciaux de l’établissement, en raison de son état de santé. Pour ses parents, elle possède un réel potentiel académique et a toute sa place dans une classe du mainstream. Mais l’intégration ne s’est pas déroulée comme espéré. Entre elle et les élèves de sa classe, la cohabitation est difficile, et les tensions n’ont cessé de s’aggraver.
Atteinte d’une hydrocéphalie – affection médicale caractérisée par une accumulation excessive de liquide céphalo-rachidien dans les cavités du cerveau –, une élève de Grade 5 de la Jean Lebrun Government School affirme être victime de harcèlement de la part de ses camarades de classe. À 13 ans, elle refuse désormais de se rendre à l’école. Depuis un peu plus d’un mois, elle est déscolarisée et reste à la maison. Selon les confidences qu’elle a faites à ses parents, certains élèves se moqueraient d’elle en raison de sa différence physique. En effet, l’hdrocéphalie a entraîné une augmentation de la taille de sa tête. Cependant, le bullying dont elle serait victime aurait été assez loin puisqu’elle a dû être hospitalisée. “Elle avait reçu des coups aux côtes”, affirme la mère de l’adolescente. Cette dernière a eu des “pensées négatives”, explique-t-elle. Traumatisée par les moqueries, les agressions physiques et verbales, sa fille, dit-elle, était désespérée. Elle s’absentait régulièrement de l’école. L’adolescente avait intégré le mainstream en Grade 4, après avoir été scolarisée en section Special Education Needs. Bien qu’elle ait toujours besoin d’un encadrement adapté, sa mère estime que ses performances académiques sont honorables et qu’elle a toute sa place dans une classe du mainstream. “Ma fille a les aptitudes pour être dans une classe normale. Quand elle est bousculée par les enfants, elle est prise d’angoisse et ne peut pas se concentrer. Son travail scolaire est affecté. Elle est capable de bien travailler, mais a besoin d’être assistée en classe”, soutient sa mère.
Les malheurs de la jeune fille aurait commencé lorsqu’elle est arrivée en Grade 4 l’année dernière. “Bann zanfan inn koumans zour li. Elle n’arrivait pas à se faire des amis. La plupart du temps, elle se retrouvait seule. Mais la situation s’est aggravée au premier trimestre de cette année. Elle a été prise pour cible par un petit groupe de filles, qui ne se sont pas contentées de simples moqueries. Ces élèves allaient jusqu’à l’intimider à sa place en classe, l’insultaient et la menaçaient régulièrement. Une fois, elles ont même exigé qu’elle baisse son collant ! “, affirme la mère de l’élève, encore choquée. Les parents ont signalé la situation au maître d’école ainsi qu’à son enseignant. Un représentant du ministère de l’Éducation s’est ensuite rendu à l’école pour sensibiliser les élèves au problème du harcèlement. “Mais cela n’a eu aucun impact sur celles qui avaient pris l’habitude de terroriser ma fille”, se désole-t-elle. Après son hospitalisation, l’adolescente a été prise en charge par un psychiatre.
“Nou ti al get Child Development Unit, zot inn dir nou ki zot pa okip bann zafer bullying. Me zot inn avoy enn rapor minister ledikasion. Nou nepli kone ki pou fer”, confie la mère. Pour cette dernière, il n’est pas question de transférer son enfant d’école. “Nous habitons en face de l’école. Quand ma fille allait en classe, elle avait la permisison de rentrer déjeuner à la maison”, explique-t-elle.
Au courant de ce cas particulier, le ministère de l’Éducation a reçu plusieurs doléances des parents de la jeune fille. Nous indique-t-on du côté du ministère, “bien qu’il soit possible d’envisager une orientation vers un établissement spécialisé pour élèves à besoins éducatifs particuliers, ses parents souhaitent qu’elle poursuive sa scolarité dans cet établissement spécifique.” Les autorités de l’éducation précisent que “Le Principal Senior Inspector de la zone 1, ainsi que le directeur de zone ont organisé plusieurs réunions avec les autres élèves, afin de préparer son accueil. Ces derniers avaient donné leur accord. Malheureusement, la communication entre l’élève et ses camarades ne s’est pas établie.” Et d’annoncer : “À la rentrée, la direction de zone envisage de lui affecter un assistant teacher pour l’accompagner en classe. Un educational psychologist réalisera également un nouveau rapport destiné au ministère.”