Comment un athlète qui, en juillet 2022 en France, a pulvérisé le record national du 200m en réalisant un chrono de niveau mondial (19”89), puisse envisager de mettre un terme à sa carrière à 24 ans seulement ? Cette question demeure après une information postée sur la toile évoquant une retraite prématurée de Noa Bibi. Si le principal concerné s’est mué dans le silence, en revanche, son entraîneur, Stephan Buckland, a pris position en évoquant un sentiment de « ras-le-bol » de l’athlète, mais aussi une absence de soutien de la fédération.
L’unique phrase de Noa Bibi, posté sur Facebook, se lit comme suit: « Le guerrier s’est retiré. Pas parce qu’il est vaincu…mais parce qu’il a tout traversé. » En revanche, Stephan Buckland a évoqué, dans un journal en ligne: « Son ras-le-bol est un signal d’alarme que le monde sportif ne peut plus ignorer » ou encore: « Noa n’a reçu aucun soutien de la fédération. Lors d’une réunion en mai, on lui a dit de viser la saison 2026… Est-ce vraiment une façon d’encourager un athlète ? »
Désormais, est-il très important que Noa Bibi assume ses responsabilités en s’exprimant personnellement sur cette affaire. Car, un athlète de sa trempe ne décide pas de mettre un terme à une carrière aussi prometteuse après avoir réalisé 19”89 au 200m en 2022. Lui qui était, à l’époque, sous la responsabilité de l’entraîneur Georges Vieillesse et qui avait profité, avant cet exploit, d’un stage à Nancy (France).
Forcément, il y a quelque part un gros problème et dont il ne peut être tenu responsable en tant qu’athlète. Week-End a posé la question à Didier Guillemin, mercredi en conférence de presse et il a déclaré: « Si la décision de Noa est confirmée, alors cela nous attriste. J’ai essayé de le contacter hier (mardi), mais il n’est toujours pas revenu vers la fédération. Je lui ai même envoyé un message, mais en vain. Nous sommes prêts à l’aider, mais faut-il cependant qu’on puisse avoir un tête-à-tête avec lui. »
Selon Didier Guillemin, l’AMA est concernée par ce qui a été dit sur la toile et espère qu’une solution sera vite trouvée. « En revanche, son entraîneur a parlé de manque de soutien de la fédération. C’est faux de dire que l’AMA n’a pas soutenu Noa. La fédération lui a proposé plusieurs formes de soutien, notamment d’aller à Nancy où nous entretenons de très bonnes relations, mais également à Nantes où est basé Jérémie (Lararaudeuse), l’Afrique du Sud ou encore au centre de World Athletics à Dakar au Sénégal. C’est ce que j’ai appris en arrivant à la présidence », souligne le président de l’AMA.
Faut-il cependant, précise-t-il, « que son entraîneur nous dise quelle a été la réponse face à ces propositions ? Nous sommes prêts à discuter avec Noa, mais lors d’un tête-à-tête. Nous avons déjà eu une discussion dans le passé avec Noa et malheureusement, c’est son entraîneur qui parlait à sa place. »
La carrière de Noa Bibi doit être sauvée tout en prenant le soin que son avenir soit au centre des priorités et non les égos des uns et des autres. Descendre sous les 20 secondes n’est pas donné à tout le monde et pourtant Noa Bibi l’a bien fait. Sauf que, depuis sa blessure de 2022, il n’a jamais été en mesure de retrouver la plénitude de ses moyens, contrairement à Orphée Topize qui, depuis quelques temps, ne cesse de progresser !