La présidente de la Commission for Conciliation and Mediation (CCM), Honita Prayag-Poonith, a déclaré que de janvier 2024 à juin 2025, cette instance a reçu 198 dossiers. Il est indiqué que 62 ont été résolus à l’amiable, évitant ainsi toute escalade à des actions syndicales. C’était, jeudi, au Caudan Arts Centre à Port-Louis lors d’un séminaire d’un jour sur le thème Strengthening the Commission for Conciliation and Mediation : Challenges, Gaps and the way forward.
« Nous savons tous que les conflits sociaux sont source de souffrances, perturbent les familles et les lieux de travail, et entravent le progrès économique et le développement national. Le CCM a précisément pour mission de relever ces défis. Son intervention permet souvent d’éviter de recourir aux tribunaux, économisant ainsi du temps, de l’argent et de l’énergie, et prévenant ainsi le stress psychologique qu’engendrent les litiges juridiques », a affirmé Honita Prayag-Poonith.
Lorsque des conflits surviennent, a avancé la présidente de la Commission for Conciliation and Mediation (CCM), leurs conséquences se répercutent au-delà du lieu de travail, perturbant les familles, les communautés et l’économie, qu’il s’agisse d’un représentant syndical, d’un employé ou d’un employeur. « Toute personne responsable d’un service connaît le casse-tête de gérer une équipe dans un environnement tendu. Cependant, lorsque la paix règne au travail, le respect, la collaboration et la réussite partagée sont au rendez-vous », a-t-elle fait ressortir.
« À la CCM, lors de nos audiences, nous sommes témoins de frustration, de colère, de nervosité et parfois même de larmes. Pourtant, grâce à l’intervention de la CCM, de nombreuses personnes sont reparties réconciliées avec elles-mêmes, avec leurs collègues et avec leur milieu de travail, parvenant à des solutions qui leur ont permis de retrouver la sérénité », a ajouté la présidente de la CCM.
« Nous nous souvenons de périodes de notre histoire où les grèves ont paralysé le pays, notamment la grève des dockers en 1938, celle de Belle Vue Harel en 1943, les manifestations étudiantes de 1975 et la grève générale de 1979. Ces événements nous rappellent le coût des conflits non résolus. Aujourd’hui, grâce à la sagesse de ceux qui ont créé la CCM sous l’égide du ministère du Travail, nous disposons d’une institution qui nous aide à éviter de telles perturbations », a fait remarquer Honita Prayag-Poonith.
L’un des plus grands mérites de cette institution consiste à offrir un espace sûr où les travailleurs, les syndicalistes et les employeurs peuvent faire valoir leurs griefs et espérer une résolution juste et pacifique, apportant ainsi la tranquillité d’esprit, la paix sur le lieu de travail et dans le pays.
« Cependant, nous devons aussi regarder vers l’avenir. Dans un paysage du travail en constante évolution, confronté à des défis émergents, par exemple l’intelligence artificielle, les nouvelles formes de travail et les aspirations d’une main-d’œuvre plus jeune, il est crucial que la CCM s’adapte en permanence pour rester pertinente et efficace », a déclaré la présidente.
« À cet égard, j’attends de vous que vous exploriez, entre autres, les priorités suivantes : numériser les processus pour rendre la conciliation et la médiation plus accessibles et plus efficaces, former les responsables des ressources humaines et les représentants syndicaux à la détection et à la prévention précoces des conflits, renforcer les partenariats avec les organisations d’employeurs et de travailleurs afin de promouvoir une culture du dialogue, recueillir régulièrement les retours des parties prenantes afin d’améliorer nos processus et sensibiliser le public afin que tous les travailleurs et employeurs sachent qu’il existe un chemin vers la paix en dehors des tribunaux », a conclu Honita Prayag-Poonith dans le cadre du séminaire.
Relations industrielles – de janvier 2024 à juin 2025 — CCM : 62 conflits industriels résolus à l’amiable
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