ENQUÊTES REWARD MONEY — OPÉRATION DEEPCODE : La SBM Tower dans l’œil du cyclone Dip

— Tous les transferts bancaires, notamment les multiples Split Operations au quotidien, opérés au nom du CP’s Office passés au peigne fin par la Banque de Maurice pour des infractions à la FIAMLA — Anil Kumar Dip emboîte le pas à son subalterne, l’ACP Dunraz Gangadin, avec une tentative de "bwar siro touse avan lafiev" avec une couche de gel en plus — La FCC devra frapper bientôt à la porte du SP Jagai après l’arrestation du Sgt Hossen et ses Rs 83,19 M de Reward Money à son compte — La connexion avec le réseau Car Wash des Vintage Cars annonce un tournant déterminant dans le Money Laundering des Rs 250 M

Après les rapports en série de la Financial Intelligence Unit (FIU) détaillant les opérations de dépôts et de retraits de différents comptes et en infraction aux dispositions de la Financial Intelligence and Anti-Money Laundering Act (FIAMLA) au sujet de la limitation of deposits, la State Bank of Mauritius Tower est littéralement assiégée par des inspecteurs de la Banque de Maurice. La mission confiée à cette équipe de l’Inspectorate Department de la Banque centrale est d’établir un timeline de ces opérations bancaires illicites en vue de verser les informations dans le dossier à charge du Reward Money de la Financial Crimes Commission, et pourquoi pas destinées à l’intention de l’Office of the Director of Public Prosecutions pour des sanctions pénales imposées à cette banque eux termes de la loi.
L’ancien commissaire de police, Anil Kumar Dip, qui voit l’étau de l’opération DeepCode dans l’enquête sur les Rs 250 millions de Reward Money se resserrer autour de lui, n’a cru bon que d’emboîter le pas à son subalterne, l’assistant-commissaire de police, Dunraz Gangadin, son gladiateur dans son offensive contre le Directeur des Poursuites Puliques, Me Rashid Ahmine. Ainsi, pour son épisode de bwar siro touse avan lafiev, Anil Kumar Dip a bénéficié d’une belle couche de gel des plus inattendues dans la conjoncture politique. Ses explications, relevant du classique Pa mwa sa, li sa, ont été diffusées en prime time de la télévision de vendredi soir. En parallèle, l’enquête de la Financial Crimes Commission (FCC), qui court sur sa huitième semaine, se rapproche dangereusement du surintendant Ashik Jagai, et pouquoi pas du même élan du commissaire de police, Anil Kumar Dip, en tant qu’ultimate holding authority des fonds publics du Reward Money.

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À ce stade de l’enquête, l’une des raisons pour lesquelles la Financial Crimes Commission joue la montre avec une éventuelle arrestation de l’ancien commissaire de police est que les limiers sont actuellement dans l’attente d’un damning report commandité de la Banque de Maurice par rapport aux infractions aux strict money laundering regulations avec pour cible le même Anil Kumar Dip. Ainsi, une Special Cell a été constituée dans les highgrounds de la Bank of Mauritius Tower pour mener une enquête sur les instructions émanant de l’Office of the Commissioner of Police pour que le plafond de Rs 500 000 en espèces de tout retrait bancaire soit ignoré.

Des premières indications disponibles sont que ce deal pour contrecarrer les garde-fous contre le blanchiment de fonds aurait été contracté au plus haut de la State Bank of Mauritius Tower et les Police Headquarters. L’enquête initiée par la Banque centrale vise à dresser un audit complet des dépôts et des retraits en infraction à la loi de même que les split operations bancaires assurées quotidiennement en toute illégalité.

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Ces infractions à la loi contre le money laundering a été rendue possible suite à deux correspondances, portant la signature du Top-Most Gun des Casernes centrales en vue de clear un heavy backlog soi-disant, autorisant illégalement des retraits de plus de Rs 1 million au nom de chacun de trois officiers de police, dont les noms sont cités dans les pieces of unrebutted documentary evidence versées dans le dossier à charge de la Financial Crimes Commission, durant deux semaines précédant la lourde défaite électorale de l’ancien Premier ministre, Pravind Jugnauth.

Sur la base des conclusions de cette enquête sous la Bank of Mauritius Act et des détails relevés par la Financial Intelligence Unit, la Financial Crimes Commission compte placer en position d’échec et mat Anil Kumar Dip au moins pour le délit d’Aiding and Abetting in the Commisionong of a Crime to wit Money Laundering de Rs 250 millions lors de son interrogatoire under warning à venir.

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En tout cas, sentant la pression s’accentuer sur lui au fur et à mesure que les arrestations dans l’enquête sur le Reward Money de Rs 250 millions se succèdent, l’ancien commissaire de police a senti le besoin de s’expliquer en profitant du « gel de la MBCTv » du Prime Time Bulletin de vendredi soir. Il s’est lancé dans une nulle autre opération d’envergure de Pa mwa sa, li sa que ce soit pour le Reward Money ou encore sa Porsche à Rs 415 140.
Toutefois, du côté de la Financial Crimes Commission, l’on semble ne pas faire grand cas des écumes médiatiques d’Anil Kumar Dip et de son entourage. Des sources bien informées indiquent que l’enquête progresse selon le calendrier établi et qu’à ce jour, l’ancien commissaire de police, qui pourrait retenir les sevices de Me Ivan Collendavelloo, sera l’un des derniers suspects à être convoqué pour interrogatoire under warning à partir d’une documentation de preuves bien achalandée.
Gros poisson

En pallallèle, la Financial Crimes Commission a ramené en fin de semaine écoulée dans ses filets un autre gros poisson du système Gangadin. Jagai de la Police Headquarters Special Striking Team. Ce cinquième suspect, placé en détention provisoire, n’est autre que le sergent Yusuf Ali Hamud Hossen, 59 ans, ancien membre influent de la PHQ Special Striking Team (SST) et fidèle bras droit du surintendant Ashik Jagai. Un détail qui n’aura échappé à personne est que le sergent Hossen ne serait que l’ombre professionnelle d’Ashik Jagai.

« Si vous revoyez le passage d’Ashik Jagai au sein de la force policière, vous allez obtenir confirmation que le sergent Hossen se trouve juste à côté dans les mêmes départements. Pour les oprétaons sur le terrain, que ce soit lors de l’arrestation de Bruneau Laurette, le coup à Vimen Sabapati, le sergent était toujours aux premiers rangs », confirment des sources aguerries aux Casernes centrales. Et ce n’est nullement un hasard que le surintendant Jagai et son sergent-major habitent Vallée-des-Prêtres et qu’au lendemain des dernières élections, ils ont dû avoir recours à des patrouilles policières pour assurer leur protection.
Le coup de l’arrestation du sergent Hossen n’est pas le fruit d’un exercice de pick and choose au sein de l’escouade Jagai. Les recoupements d’informations effectués par Week-End de sources concordantes indiquent qu’un dernier rapport de la Financial Intelligence Unit qui a été « dekadnase » depuis les dernières élections générales aurait été le détonateur.

Les dépôts et retraits à partir du compte bancaire de ce sergent ont donné l’alerte.
Convoqué formellement en fin de semaine au quartier général de la Financial Crimes Commission au Réduit Triangle, l’ombre d’Ashik Jagai s’est présenté en compagnie de son conseil légal, Me Roshan Santokhe. En leur présence, l’examen des relevés bancaires a confirmé des chiffres vertigineux : entre le mois d’août 2022 et février 2024, des versements de Rs 65,89 millions ont atterri sur son compte. Puis, d’avril à septembre de l’année dernière, encore Rs 17,3 millions. Soit un total de Rs 83,19 millions. Ces transactions sous forme d’Office Cheques, validés à l’époque par le bureau du commissaire de police, proviendraient, selon la Financial Crimes Commission, de demandes de Reward Money approuvées sans difficultés et presque séance tenante.

Un contrôle des fichiers au Passport and Immigration Office confirme que le sergent Hossen s’est également permis quelques voyages à l’étranger, dont à Dubaï, en surtout en Business Class, dont le coût n’est pas à la portée de tout membre de la force policière. Ce qui est considéré comme intriguant dans la mesure où deux autres policiers arrêtés dans cette affaire, soit le sergent Yeshdeo Seeboruth, Sofer Misie-La, et l’assistant-commissaire de police et ancien patron de la Counter-Terrorism Unit du Prime Minister’s Offce, Lilram Deal, semblent partager un même goût de voyages à destination des Émirats. Or, les enquêteurs vont approfondir cette piste, mais pas dans l’immédiat, car cette démarche impose une collaboration avec des instances compétentes à l’étranger, soit des legal enforcement agencies.

Entre-temps, le sergent Yusuf Hossen, désormais affecté à la Metro Nord Division après la dissolution de la SST, fait face à deux accusations provisoires de blanchiment d’argent, sous la Financial Intelligence and Anti-Money Laundering Act et la Financial Crimes Commission Act. Sa détention préventive, qui durera jusqu’au 15 août, pourra être reconduite dépendant de l’évolution de l’enquête.
Détails explosifs

Pour l’instant, les enquêteurs veulent savoir jusqu’où allait le lien entre le duo Jagai-Hossen et si les fonds du Reward Money n’étaient que la partie émergée d’un système bien huilé. Les prochains jours au Réduit Triangle pourraient révéler des détails explosifs sur un scandale qui ébranle un peu plus la crédibilité d’une section de la police.
D’autre part, l’assistant commissaire de police Dunraz Gangadin a vu son incarcération provisoire être prolongée d’une semaine et il pourrait retrouver la liberté conditionnelle cette semaine.

Dans le même souffle, au cours de la semaine dernière, une opération d’envergure, menée par la Financial Crimes Commission et impliquant différents services, engagés dans la lutte contre la criminalité à col blanc, dont le money laundering, a pris pour cible un Car-Wash de St-Pierre, point névralgique d’un réseau présumé de blanchiment d’argent. Une vingtaine de voitures saisies, dont trois de collection (Vintage), y étaient liées par des plaques d’immatriculation avec un point commun.

Initialement, cette opération donnait l’impression d’être une diversion avec l’opération DeepCode de Reward Money. Mais au fil du déroulé de l’enquête, il s’avère que ces délits présumés de money launderig sous forme de voitures de luxe et de motocyclettes de grandes marques, dont une Harley Davidson, pourraient bien faire partie de la galaxie de Reward Money. Derrière ces entités planent les profils de deus proches de deux Top Guns de la police, dénoncés dans le détournement des Rs 250 millions de Reward Money.
Les enquêteurs soupçonnent que les entités concernées, dont la société de Car Wash de Saint-Pierre, pourraient être connectées à des suspects arrêtés récemment, soupçonnés d’agir comme prête-noms pour dissimuler ces unexplained wealth.
Parmi les figures clés est Steven Moothoocurpen, 34 ans, videur de profession, chez qui la Financial Crimes Commission a mis la main sur 11 voitures et trois motos. Son nom est désormais associé à celui d’un entrepreneur de Tranquebar, et de même qu’à un haut gradé de la police.
Sur la totalité des voitures sous séquestre dans ce volet d’enquête, beaucoup affichent la lettre « W » sur la plaque. Un détail que les enquêteurs considèrent comme un fil rouge dans ce réseau. L’entrepreneur en question dont le nom de code dans le milieu commence par un W, ne serait pas qu’un homme d’affaires. Il organiserait des soirées dans des clubs et restaurants, avec boissons à prix cassés et artistes locaux financés par ses soins. Un stratagème qui permettrait de gonfler artificiellement les chiffres de vente et de recycler des fonds issus du trafic de drogue. Et c’est systématiquement l’équipe de Steven Moothoocurpen qui agissait comme videurs dans ces soirées.

À ce stade, à la flotte de voitures déjà saisies par la Financial Crimes Commission sont venus s’ajouter 22 voitures des marques Ford Raptor, Porsche Cayenne et BMW, entre autres, huit motos, ont une Harley Davidson, et deux bateaux de plaisance. La valeur est estimée à quelque Rs 30 millions, sans compter les voitures Vintage dont l’évaluation sera confiée à des experts. Les autorités coopèrent avec la National Land Transport Authority (NLTA) et la Beach Authority pour retracer les propriétaires réels.
Les autres suspects concernés sont Jean Dominique Jason Palmer (36 ans) où sept voitures ont été saisies à Beau Bassin, Kovilen Sangaren Pillay Murday (35 ans) avec un Ford Raptor et Rs 1,4 million retrouvés à St-Julien d’Hetman, le skipper Kaviraj Luximon (34 ans) avec deux bateaux saisis au Morne, dont un est enregistré au nom d’une société domiciliée dans un hôtel de l’Est.

Les quatre suspects sont en détention préventive. Steven Moothoocurpen, Jean Dominique Palmer et Kovilen Murday sont inculpés sous les sections 36 et 38 de la Financial Crimes Commission Act, alors que Kaviraj Luximon fait l’objet d’une accusation provisoire sous la FIAMLA. Un audit complet des avoirs, des interrogatoires plus poussés et, possiblement, de nouvelles interpellations sont à prévoir.

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