Le pays aura besoin de 100 MW supplémentaires pour faire face à la demande en janvier prochain
« Le gouvernement est déterminé à mettre Maurice sur la voie d’une transition énergétique responsable, ambitieuse et durable afin d’atteindre l’objectif de 60 % d’énergies renouvelables d’ici à 2035 », a déclaré le ministre de l’Énergie et des Utilités publiques, Patrick Assirvaden. C’était lors de la récente ouverture d’un atelier de validation du plan stratégique des énergies renouvelables 2025-30, organisé par le ministère de l’Énergie et des Services publics, en collaboration avec l’Agence mauricienne des énergies renouvelables (MARENA).
Patrick Assirvaden a affirmé que la sécurité énergétique est une High Priority du programme du gouvernement. Dans le sillage des défis actuels, notamment la crise énergétique, une réinitialisation stratégique est essentielle pour repositionner les ambitions du gouvernement dans un cadre réaliste et réalisable, d’où le nouvel objectif est d’atteindre 60 % d’énergies renouvelables d’ici à 2035, a-t-il réitéré. En février de cette année, la consommation nationale d’électricité a atteint un record de 567,9 mégawatts, ce qui, selon lui, est niveau alarmant. De plus, les pannes successives des moteurs de la CEB à Fort George ont mis à rude épreuve la capacité de notre réseau électrique, a-t-il concédé.
« En raison du développement rapide des villes intelligentes, des zones économiques et d’autres projets d’infrastructure, nous devons répondre à cette urgence nationale qui nécessitera 100 mégawatts supplémentaires d’ici janvier 2026 », a-t-il fait comprendre. Pour lui, l’élaboration d’un plan stratégique est cruciale afin de mieux orienter les efforts du Gouvernement pour garantir la sécurité énergétique du pays.
Le ministre a indiqué qu’une série de projets concrets sont en préparation dans le cadre de notre nouvelle politique énergétique. Il s’agit notamment de la mise en œuvre du cadre national de la biomasse, avec un accent particulier sur l’utilisation des copeaux de bois comme source d’énergie ; mise en place d’un système photovoltaïque flottant à Tamarin Falls pour 15 mégawatts avec stockage ; le déploiement de projets Agri-solar et solaires hybrides ; la modernisation de la production décentralisée à petite échelle et à moyenne échelle avec stockage intégré ; et mise en œuvre d’un projet de parc éolien à la Plaine-des-Roches.
Par ailleurs, Patrick Assirvaden a annoncé que le ministère de l’Énergie et des Services publics et le MARENA travaillent également avec l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA) pour élaborer une feuille de route détaillée pour les énergies renouvelables afin d’aider Maurice à définir des trajectoires réalistes. « À cet égard, le Bureau de gestion de l’efficacité énergétique aura un rôle encore plus important à jouer au cours de l’été prochain pour promouvoir la sensibilisation nationale à l’utilisation efficace de l’énergie et comme moyen de réduire les émissions de carbone et de protéger l’environnement », a-t-il dit.
Le ministre s’est appesanti sur le point que le plan stratégique est ambitieux et transversal puisqu’il prévoit le développement de toutes les sources d’énergie renouvelables, y compris le solaire, l’hydroélectricité, l’éolien, la biomasse, l’énergie océanique ainsi que les technologies de stockage. Il est pleinement conforme à nos engagements internationaux, à savoir l’Accord de Paris, l’Agenda 2030 et l’Objectif de développement durable, a-t-il déclaré.
« Nous travaillons également avec l’IRENA pour mettre à jour notre feuille de route et avec la Banque mondiale pour réviser nos accords d’achat d’électricité afin d’assurer la transparence et la durabilité », ajoute-t-il.
Pour sa part, Khalil Elahee s’est attardé sur la loi MARENA – qui vise à promouvoir le développement des énergies renouvelables et à assurer la transition vers un mode de vie durable. Conformément à la loi MARENA, l’agence doit disposer d’un nouveau plan stratégique pour les énergies renouvelables tous les cinq ans, d’où l’atelier de validation. Le plan stratégique, a-t-il dit, définira les grandes orientations et priorités ainsi que l’engagement partagé à assurer la transition vers les énergies renouvelables à moyen et long terme.